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HISTOIRE DE LA MUSIQUE: Les musiques traditionnelles extra-européennes

Publié le 29/11/2011

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DU MEXIQUE A LA TERRE DE FEU

Ici, un facteur domine : « l'hispanité «, venue se greffer sur les vieux fonds précolombiens (maya, aztèque, andin, amazonien). Ici la musique se développe sur un folklore beaucoup plus riche qu'ailleurs et qui trouve encore à s'exprimer de nos jours (le succès des Calchakis et diverses « flûtes indiennes « en est la preuve) à travers des harmonies classiques proches et d'influence ibérique : portugaise au Brésil, espagnole partout ailleurs. Le Mexique apparaît certainement la terre la plus riche. Une foule de compositeurs s'y fait jouer, dont aucun ne saurait laisser· indifférent, qu'ils soient partisans de l'inspiration indigène, nationalistes ou universalistes, de Luis Sandi (1903) à Daniel Ayola (1908) de Pablo Moncayo (1912) à Salvador Contrert2s (1912) de Berital Jimenez (1910-1956) à Carlos Mabarak (1916). Trois noms dominent cependant. Manuel Ponce (1882-1948) marqué par son long séjour parisien, auteur de pages nombreuses pour le piano...

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« d'interprètes venus Outre-Atlantique pour faire connaître l'art européen (de Mary Garden à Chaliapine, de Luisa Tetrazzini à Toscanini) ou de compositeurs fuyant le nazisme (Martinu, Bartok, Milhaud, Schonberg) ou cherchant aux U.S.A.

une terre à devenir pionniers de la musique (Stravinsky, Prokofieff et plus encore Varèse fondant dès 1921 la «Guilde Interna­ tionale des Compositeurs :..

Ce facteur américain, à travers la nouveauté de la musique populaire et cette formidable secousse rythmique et sonore que constitua le jazz dès le début du siècle allait pousser cer­ tains musiciens à rechercher une traduction fidèle de cet univers si caractéristique qu'est «l'Amérique:..

Il faut bien avouer que les réa­ lisations s'avèrent ici fort loin des ambitions et que les multipies «Jazz concertos :.

ou « sym­ phonies afro-américaines» (Bernstein, Carpenter, voire Copland lui-même) sont le plus souvent aussi prétentieux qu'insipides, sinon anti-esthé­ tiques même dans leurs fondements ou leur démarche : on n'apprivoise pas le jazz sans l'émasculer.

Dès lors, dans ce vaste éventail de la musique américaine, comment s'y retrouver ? Essayons d'y mettre un peu d'ordre.

Voici tout d'abord les traditionalistes : Roy Harris (7 Symphonies, banales et ennuyeuses), Walter Piston né en 1894, auteur de 6 symphonies, 3 quatuors à cor­ des, influencé ça et là par la musique de jazz; Randall Thompson, William Schumann (1910) surtout tourné vers la scène (ballets, un «base­ hall opera» The Mighty Casey) ou de la musique symphonique (6, dont la très belle 5 •, pour cordes) .

Enfin Samuel Barber, assez romantique d'inspiration, épigone du Strasvinsky néo -clas­ sique après 1940 (Concerto de violon, ballet Médéa).

A côté des « Américanistes » dont on a vu le peu d'intérêt jusqu'ici, comment ne.

pas évo­ quer le cas de George Gershwin (1898-1937) ? Un cas, parce qu'il a été soit honni soit porté aux nues.

En fait, son œuvre très - trop - facile, d'un goût souvent douteux, mais bien écrite, reste d'un petit maître qu'a servi le cinéma et Broadway ( « Porgy and Bess ») ou la publicité ( « Rapsody in Blue», faux jazz elima~ .

tisé pour bourgeois apeurés; «Concerto en fa», fausse musique classique pour en imposer aux ignorants) .

Beaucoup plus intéressant l'éclectisme qui mar­ que des musiciens comme Tom Griffes (1884- 1920) attiré par l'Orient, le romantisme slave ou allemand, l'impressionisme; comme Roger Sessions, théoricien d'importance et compositeur de grande envergure, à qui l'on doit des œuvres marquées par le dodécaphonisme (Quintette à deux altos « Idyl of Theocritus »; opéra « :rrial of Lucullus ») comme enfin Alan Hovhaness, Arménien réfugié qui se souvient de son pays natal, et gagnerait à être mieux connu (« Khal­ dis », « Hymn to a Celestian Musician », « Pré­ lude» et «Quadruple fugue», etc.).

Enfin, en ce pays d'expériences de toutes natures, comment ne pas mentionner celles de George Antheil («Ballet Mécanique, avec hélice d'avion»!), Henry Brant, J.

Becker dont les Un peu trop de facilité et un goOt parfois discutable ont fait de George Gershwin le représentant d'un faux Jazz et d'une fau ..

e musique classique auaslt6t adopté par lea Ignorante (Photo Keystone).

œuvres sentent le canular ou John Cage dont on ne sait pas très bien s'il se ·moque du public ou s'il est un génie exténuant à multiplier les facéties («piano préparé, musique aléatoire et expériméntale ») : laissons à l'avenir le soin de trier les meilleurs ...

Mais l'avenir semble bien avoir, d'ores et déjà, retenu quatre musiciens : Charles Ives (1874-1954) qui, dès 1908 , écrivait un étonnant morceau atonal : « The unanswered Question » et dont l'œuvre datant essentiellement d'avant 1920, demeure hautement personnelle, fortement nationale (4 symphonies, 1 quatuor, 5 sonates piano-violon, plus de 100 mélodies) et toujours du plus haut intérêt; bien avant le « Groupe des Six» français, il employa la polytonalité; bien avant Strasvinsky, des enchaînements har­ .

moniques conduisant 'directement au « Sacre du Printemps»; bien avant Webern, les principes de l'atonalité; bien avant Nono et Stockhausen, la polyrythmie.

Au total, un « cas» dont on commence seulement aujourd'hui à mesurer la vraie dimension prophétique .

Virgil Thomson (né en 1896), malgré son orientation parisienne, cultive l'américanisme• ( « Plough that Broke the :Plains » ), l'opéra his­ torique ( « The Mothe of Us Ali » ), 1!1 musique de film ( « Louisiana Story » ) ou de scène,. »

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