jazz européen - jazz.
Publié le 17/05/2013
Extrait du document
«
Georgette brune » pour « Sweet Georgia Brown », par exemple).
Afin d’oublier oppression et privations, les Parisiens renouent avec leurs habitudes de sorties nocturnes, les soirées dansantes remplacent les bals, interdits, cependant que les clubs,
fréquentés par les occupants, ouvrent à nouveau.
Le swing est devenu un phénomène de mode.
Le jazz français vit replié sur lui-même, ignorant de l’évolution du jazz aux États-Unis.
Les grandes formations, comme celle de Raymond Legrand, ont
recours à des intermèdes ou à des sketches ; en revanche, le Jazz de Paris, grand orchestre dirigé par le saxophoniste Alix Combelle, réunit les plus grands solistes.
Django Reinhardt devient une grande vedette, reforme un quintette (sans Grappelli,
demeuré à Londres à la déclaration de guerre).
Les concerts ont repris, les festivals affichent complet.
L’oppression devient plus forte en 1942 et les autorités françaises, bientôt relayées par la milice, font maintenant la chasse aux « oisifs » et aux zazous, à ces « parasites » qui vont écouter cette musique de « dégénérés » inaudible aux oreilles des
propagandistes de « la révolution nationale » et des tenants de l’ordre nouveau, tandis que les bruits d’un débarquement imminent se répandent de plus en plus.
4 APRÈS LA SECONDE GUERRE MONDIALE
La Libération se fête aux accents du swing des orchestres français et américains, ainsi qu’à l’écoute de nombreux V-Discs (« disques de la Victoire »).
Les musiciens français rencontrent alors les jazzmen américains des bases militaires et découvrent
avec stupéfaction que, pour cause de guerre, ils ont manqué la révolution du be-bop ( voir jazz) alors que, conjointement, résonnent les accords d’une musique quelque peu oubliée, celle de La Nouvelle-Orléans (le New Orleans Revival ), double
phénomène qui engendre une bataille du jazz entre « figues moisies » et « raisins aigres » (ainsi nommés par Boris Vian, personnage emblématique de ce centre parisien du jazz qu’est devenu le quartier de Saint-Germain-des-Prés).
Le grand public
danse sur « In the Mood », Django Reinhardt retrouve Stéphane Grappelli à Londres et improvise sur la Marseillaise un « Echoes of France » qui suscitera de nombreux détracteurs, tandis que le clarinettiste Claude Luter investit une cave avec ses
Lorientais et accompagne Sidney Bechet venu au festival de Paris de 1949 avec le saxophoniste Charlie Parker, l’un des créateurs du be-bop avec Dizzy Gillespie, dont la musique aura été matière à une polémique d’ordre esthétique lors de son
passage l’année précédente.
Django Reinhardt (qui jouera désormais sans Grappelli) et Sidney Bechet deviendront les figures emblématiques de ces années d’après la Libération, alors que de jeunes musiciens accompagnent les grands solistes américains de passage, dont
quelques-uns choisiront l’Europe, et plus particulièrement la France, pour fuir la ségrégation raciale et les détestables conditions de travail dont ils sont victimes chez eux.
Dans les années soixante, l’évolution du jazz vers plus de liberté a semblé un moment remettre en cause son existence ou son avenir.
Pourtant, de jeunes musiciens du monde entier adhèrent à ce courant appelé free-jazz qui, comme le be-bop en
son temps, divise musiciens, critique et public ; d’autant que, dans le même temps, la pop music et le rock envahissent l’espace musical (culturel aussi) et que de grands créateurs comme Miles Davis se tournent vers les rythmes binaires.
Le jazz est
devenu éclectique, électrique parfois avec l’utilisation de nouvelles technologies.
De nouveaux lieux s’ouvrent à tous les courants (du dixieland au free en passant par le be-bop, le hard bop et le cool) qui seront représentés dans ces nouveaux festivals
internationaux, comme ceux d’Antibes-Juan-les-Pins, de Chateauvallon, ou de Montreux, dans lesquels se rencontrent les jazzmen de tous les pays.
5 DÉVELOPPEMENTS DU JAZZ EUROPÉEN
Hormis les États-Unis, la France est bien le seul pays possédant une telle diversité de styles et de talents.
Paris devient la capitale incontestée du jazz en Europe, bien que celui-ci ne soit pas encore « européen » malgré les signes évidents d’une
recherche d’indépendance vis-à-vis du modèle américain.
Michel Petrucciani
Influencé par Bill Evans, le pianiste Michel Petrucciani privilégie la mélodie et la subtilité harmonique.
Collaborant avec des musiciens prestigieux tels que Kenny Clarke, Lee Konitz ou AldoRomano, il a très tôt dans sa carrière bénéficié d'une importante reconnaissance critique puis populaire, au-delà même du public jazz.Michel Petrucciani est ici photographié en 1983.Deborah Feingold/Corbis.
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