LA DÉPOSITION DE le Pontormo

« lA DÉPOSmON Ve rs 1526 Peintre italien Analyse ......, Cette œuvre réalisée par le Pontormo vers 1526 , lors de la décoration de la chapelle Cap­ poni de Santa Felicita, représente en fait le transport du corps du Christ jusqu 'au Sépulcre.

Dans cette image , tout indice qui permettrait de définir un espace ou un moment précis a été gommé.

L'événement sacré est devenu une danse hallucinée et fantastique .

Les corps paraissent évoluer dans l'espace sans pesanteur, la lumière est irréelle, la perspective inexistante.

Malgr é le caractère tragique de la scène, le peintre, qui s'est représenté à droite de la Vierge , a choisi des teintes légèr es et douces, roses, bleues , jaunes et gris pâles, dont la suavité accentue le raffinement extrême du tableau .

À l'évi dence, le Pontormo fait référence à des œuvres majeures.

On retrouve bien sûr la beauté plastique du corps du Christ mort de la Pietà sculptée de Michel-Ange à Saint-Pierre-de­ Rome .

Mais la composition du tableau dérive plus direct ement de La Mise au tombeau de Raphaël (1507, galerie Borghèse, Rome).

Chez le Pontormo, comme chez son inspirateur, la mise en scène est complexe ; chaque figure est animée de mouvements propres, et exprime une sensibi­ lité individuelle.

Dans ces deux œuvres majeures de l'histoire du maniérisme italien, les poses étudiées des protagonistes de la scène témo i­ gnent d'une recherche d'éléga nce et de perfec- XVIe siècle Maniérisme Panneau 313 x 196 c m tion formelle tout en multipliant les allusions aux modèles culturels de la génération pré cédente .

Dans La Dé position du Pontormo l'équilibre for­ mel qui caractérisait les œuvres de la Renais­ sance a disparu.

Il a laissé place à une beauté sophistiquée, étrangement sensuelle, ainsi qu'à l ' expression d'une angoisse à peine mas quée par l'élégance et la préciosité des rythmes, des lignes et des couleurs.

L'art exprime ici toutes les incertitudes du peintre et de son époque troublée.

L'œuvre C L'œuvr e se trouve toujours dans la chapelle Capponi de l'église Santa Felicita à Florence pour laquelle elle a été conçue.

La chape lle avait été r éalisé e un siècle auparavant par Brunelleschi pour la famille Barbadori qui la dédia à l'An nonciation .

De venue propriété des Paganelli, elle fut achetée en 1525 par Ludovico Capponi qui chargea le Pon­ tormo de la décorer.

L 'artiste , a vec la collaboration du Bronzino, pei­ gnit sur la voûte Dieu le Père et quatre patr iarches aujourd'hui perdu , le s figures des évangélistes aux ang le s d e la base de la coupol e, ainsi que L'Annon­ ciation et La Déposition sur les murs.

La maison du Pontormo + Le Pontormo, secret et introverti de nature, n'avait pas l'habitude d'exiger des sommes importantes pour ses œuvres.

Parmi ses comman­ ditaires figttraient cependant les familles les plus riches de Florence et les Médicis eux-mêmes.

L'artiste réussit néanmoins à réunir une somine suffisante pour restructurer sa maison, située selon Vasari (1565) près de laSantissima Annun~ ziata.

L'artiste se créa alors un univers étrange, l'atmosphère d'un .

«homme fantasque et soli­ taire».

La chambre à coucher, où il avait l'habi­ tude de travailler, était en hauteur .

Pour fattein~ dre, le Pontormo se servait d'une échelle de bois qu'il remontait ensuite.

L'artiste aimait travailler seul, sans se faire aider par de jeunes élèves.

Seul le Bronzino travailla de temps à autre avec lui , ainsi à Santa Felicita où il réalisa les figures de Saint Marc et de Saint Matthieu.

Du même peintre : PICTO 241 et 242 Photo Nard in i E ditore, Floren ce.

«:> Nard ini Editore, 1993 .

VPC Larousse-Laffont pour l'édition frança ise 1993 24-09. »