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La musique religieuse en occident

Publié le 25/09/2018

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voix ornementée et improvisée - c'est le déchant. Au xiiie siècle, une nouvelle forme se développe dans les compositions de l'école de Notre-Dame : le motet (chacune des voix chante un texte différent). Ceux de Adam de la Halle (vers 1245-1288) font de lui l'un des plus grands musiciens de cette époque.

 

Ars nova

 

Au début du XIVe siècle, l'art polyphonique est renouvelé : la notation, les rythmes et les lois de la composition se modifient.

 

Un compositeur, Philippe de Vitry (1291-1361), théorise tout cela dans plusieurs traités dontdrs nova.

 

La polyphonie religieuse de l'école française devient alors prépondérante, comme en témoigne la notoriété acquise par Guillaume de Machaut (vers 1300-1377) avec sa Messe de Nostre Dame.

 

Ces nouvelles techniques donnent un second souffle à une composition née au Xe siècle : le drame sacré, la représentation d'un texte liturgique. D’abord joué en latin par les clercs, durant la messe, avec pour thème le texte de l'office, le drame liturgique inclut rapidement les laïcs et se déplace à l'extérieur de l'église pour être interprété en langue romane sur le parvis.

 

Le xiVe siècle voit l'apogée de cette forme dramatique connue sous les noms de miracles et de mystères

LES PLUS GRANDES ŒUVRES MUSICALES

 

Dans l'histoire de la musique occidentale, la musique religieuse occupe une place déterminante.

 

Dix siècles durant, elle domine la création musicale, d'abord dans l'art vocal puis dans l'art instrumental. C'est lors de sa composition que les musiciens expérimentent de nouvelles formes, initient de nouvelles techniques. Elle épouse tous les courants artistiques, puise dans les répertoires du profane et suscite les plus grandes œuvres.

Les premiers chants chrétiens sont inspirés des chants de la synagogue ou des chants païens gréco-romains. Au vie siècle, le pape Grégoire 1er lance une grande réforme de la pratique religieuse.

« compositeurs .

H.

Schütz {1585-1672) est l'un d'eux.

Au contact de la musique vénitienne, Schütz introduit dans ses compositions les voix et l'expre ssion.

Son œuvre est principalement d'inspiration religieuse et il explore tous les genres de l'art instrumental (concerti , sonates , psaumes) et vocal (histoire sacrée, passions).

G .

P.

Telemann (1681 -1767) laisse une des plus grandes productions jamais écrites et s'illustre dans la musique instrumentale avec ses suites , concerti et sonates.

Enfin , J.-S .

Bach (1685- 1750 ), le plus grand de tous, porte l'art de la fugue et de la cantate à son sommet.

Tour à tour organiste, violoniste ou claveciniste , il compose notamment La Cantate pour tous les temps , les quatre Passions dont seules deux nous sont parvenues (Passion selon saint Matthieu et Passion selon saint Jean ), cinq Messes et un Magnificat.

L'Angle te rre En Angleterre, Henry Purcell (1659- 1695 ) est le principal représentant de l'école anglaise.

Musicien accompli , il compose de nombreuses pièce s de musique vocale religieuse (hymnes , psaumes , canons) , même si ses opéras sont plus marquants .

G .

F.

Haendel (1685-1759) , d ' origine alleman de, naturalisé anglais, devient un grand spécialiste des oratorios dans lesqu els il donne une place importante aux chœurs et à l'orchestre (Le Messie) .

lE CLAS SIQUE (175 0-1800 ) Au XVIII' siècle , les formes musicales sont réglementées et classifiées .

Les compositeurs manifestent la volonté d'écri re des airs simples et harmonieu x, sans pour autant exclure l'héritage contrapuntique, comme en témoigne l'usage de la cantate.

Cette période coïncide aussi avec l 'utilisation plus importante de la tonalité dans la compo sition d 'une œuvre .

Les compositeurs les plus marquants de cette époque sont issus du monde germanique.

J.

Haydn {1732-1809) effectue la synthèse entre l'époque baroque et l'époque classique .

Il fait évoluer toutes les formes de musique auxquelles il touche et excelle tout particulièrement dans la symphonie .

Ses oratorios montrent une grande maîtrise de l'art dramatique .

Son influence est considérable dans l'histo ire de la musique et notamment sur W.

A .

Mozart (1756-1791) .

Jeune prodige , ce dernier illumine toute la période classique de son art incomparable .

Il réussit dans tous les genres et réalise la synthèse des influences française, allemande et italienne .

C'est dans la musique religieuse qu'il compose son œuvre la plus achevée :Messe en ut mineur, Vêpres solennelles d 'un confesseur , Requiem .

L.

van Beethoven (1770-1827) est, quant à lui, à la fois un grand classique et un précurseur du romantisme -c'est à ce titre qu'il est important dans l'histoire de la musique religieuse, même si son œuvre dans ce domaine est marginale : deux messes -la Messe en ré et la Missa solemnis- et un oratorio- Le Christ ou mont des Oliviers .

Franz Schubert (1797-1828 ) compose avec une facilité déconcertante et montre une parfaite maîtrise de ce qu'il entreprend (notamment le lied).

Animé d 'un profond sentiment religieux , il compose plusieurs messes (dont la Messe funèbre allemande en sol mineur ), plusieurs motets et un oratorio inachevé , Lazare .

!:époque où les genres musicaux d'église étaient dominants est révolue .

Le sentiment religieu x n'est plus aussi présent dans la société qu'auparavant , le profane et le nationalisme prennent une place de choix.

lE ROMANTISME Œuvre de restaurat ion : le retour au plain-chan t !:écriture dramatique a déteint sur l'oratorio ou la cantate, le motet polyphonique s'efface devant des compositions confiées aux solistes et la messe elle-même adopte un style concertant depuis que le pape Benoît XIV a autorisé le recours aux instruments en 1749 .

Or, au moment même où la musique d'église est manifestement sur le déclin , on ne peut que constater une recrude scence de l'inspiration religieuse dans les thème s sur lesquels les musiciens choisissent de composer (opéra de Rossini :Moïse en Égypte ; opéras de Meyerbeer , Les Huguenots , Le Proph ète).

Pourtant , cette religiosité du profane et cette sécularisation du religieux ne tardent pas à provoquer une vive querelle au sein de la société.

Elle oppose les partisans d'une musique sacrée qui exploite toutes les innovation s du langage musical moderne et ceux qui souhaitent retrouver les œuvres d 'autrefois (Haendel, Bach ), et même le chant a cappella .

C'est ainsi que les œuvres de la Renaissance -et même celles du Moyen Âge, âge d 'or du plain ­ chant -sont réinterprétées .

les maître s de la musique religieu s e romantique Ce mouvement réactionnaire , s'il a le mérite de faire redécouvrir les œuvres de Bach , n'en détourne pas moins les compositeurs de l'art sacré .

Rares sont les musiciens romantiques réellement préoccupés de l'état religieux ou de la réflexion théologique .

l:un des plus fameux demeure sur ce point F.

Liszt (1811- 1886 ).

Recevant les ordre s mineurs en 1865, il compose de nombreuses messes (Messe de Gran ; Messe du Couronnement ; Requiem pour voix d 'hommes) et autant d'oratorios (La Légende de sainte Élisabeth ; Christus ).

Assez semblable est le cas de C.

Gounod (1818-1893) .

Se préparant à la prêtrise avant de l'abandonner , il compose tout au long de sa vie de nombreuse s œuvres de musique religieuse , parmi lesquelle s la Messe funèbre , un Requiem , deux Te Deum , plusieurs oratorios dont le célèbre Mors et Vito.

Enfin , F .

Mendelssohn (1809-1847 ) est presque l'unique compositeur protestant romantique : il laisse deux oratorios achevés (Paulus et Élie) , des motets et des psaumes .

Quelque s incu r s ions incontournables Chez beaucoup de grands maîtres , les œuvres religieuses sont minoritaires voire totalement absentes .

Pourtant lorsque H.

Berlioz (1803-1869) écrit une pièce d 'art sacré , il privilégie LES SPIRITVALS ET COSPEL SONCS Musique familière aux oreilles de tous, les spirituals et gospel sangs résultent de la rencontre des traditions musica les européenne -le chora l protestant- et africaine - le chant associé aux événements de la vie.

À partir du XVIII' siècle commence en effet l'évangé lisation des esclaves noirs travaillant dans les plantations américaines.

Dans les églises baptistes et méthodistes , ils s1nitient au chant choral protestant Les textes sont le p lus souvent un assemblage poétique obéissant à une tradition séculaire d1mprovisation , fait de phrases, de formules isolées tirées des textes de prières, de l'Ancien Testament et des Évangiles (Gospel en anglais, d'où le nom donné à ces chants) ; les mélodies, quant à elles , sont influencées par la tradition vocale.

Vers 1750 , un fort mouvement religieux que l'on appelle The Great Awakening seco u e les colo nies américaines ; des paroisses exclusivement noires se forment Dans le même temps, l'apprentissage de la musique progresse parmi la popula tion noire et les premières compositions introdu isant l'instrument apparaissent.

En 1801, Richard Allen pub lie un recueil de cantiques intitulé :A collection of spirituals Sangs and Hymns Selected from various Authors .

Les gospels prennent la succession des spirituals : ils puisent leur inspiration dans le Nouveau Testament et sont accompagnés ; surtou~ ils ne sont plus l'expression du désarroi des travailleurs ruraux mais de celui des travailleurs urba ins.

Les pères fondate urs de cette musi que sont C.

A.

Tîndley (1856-1933} et surtout T.

A .

Dorsey (1899-1993).

la messe , comme ~------------.,..- ------------ le montre ~:sc;;;':.

messe ii J:t:ijj Bi j Tout comme R.

Schumann (1810-1856 ) avec son Requiem opus48, G .

Donizetti (179 7-1848 ) avec le Requiem pour la mort de Zingarelli , G .

Verdi (1813 - 1901 ) avec sa Messe de requiem et enfin J.

Brahms (1833-1897) ,1e dernier compositeur romantique (Requiem allemand).

lA SECO NDE MO ITIÉ DU XIX' SIÈCLE La marginali satio n de la musique religieuse se précise plus encore dans la seconde moitié du X IX' siècle .

Les courants se multiplient et coexistent (postromantique , impres sionni ste.

naturaliste , etc.), certains compositeurs se rattachent à une école , d 'autres cherchent l'inspiration dans le folklore national.

La mus ique religieus e devient le produit de compositeurs qu'une foi réelle anime.

Il en est ains i en France pour C.

Franck (1822-1890), C.

Saint -Saëns (1835 -1921) ou encore J.

Mas senet (1842 -1912) .

Ces trois musiciens , chacun dans leur genre , explorent la forme ancienne de l'oratorio , redevenu à la mode .

Enfin, on ne saurait finir sans évoquer le grand mélodiste qu'est G .

Fauré (1845 -1924 ).

Organiste à la Madeleine , il n'a rien laissé de cette activité si ce n'est son Requiem opus 48.

Enfin , les œuvres chorales de l 'Autrichien Anton Bruckner (1824- 1896) - 1 Te Deum , 3 requiem , 7 messes , des motets -, organiste de la cathédrale de Linz , sont soutenues par un profond sentiment religieux et authentiquement vouées à la litur gie.

L e XX' siècle est dans la continuité du siècle précédent : dans une société qui se laïcise.

les œuvres religieuses se font rares mais témoignent d 'une grande diversité .

À LA RECHER CHE D E N OUV EUfS FO RMES La réaction au romantisme ne se fait pas attendre, un peu partout en Europe .

Parmi les postromantiques allemands , G .

Malher (1860-1911 ), converti au catholicisme , d'un naturel inquie~ insuffle dans ses symphonies ses préoccupations métaphysiques, et même si aucune de ses compositions n 'est dédiée à un usage liturgique ,l1nspiration religieuse est là.

M .

R eger (1873 - 1916) , peu connu dans l'Europe latine , est lui aussi soutenu par une foi profonde .

Son œuvre est quant à elle explicitement religieuse (Fantaisie de choral pour orgue , Psaume 100 pour chœur et orgue) .

Ce mouvement de réaction se poursuit avec l'apparition de l'expressionnisme en -----, Allemagne , qui annonce le dodécaphonisme .

En France, le rejet des formes romantiques et la recherche d'une musique plus dépouillée et plus simple s'expriment dans le néoclassicisme dont le principal artisan estE .

Satie (1866 -1925).

VERS UNE MUS IQUE C ONTIM PORAINE Le groupe des Six t:influence de Satie est considérable sur les membres du groupe des Six (dont A.

Honegger , 1892-1955 ; F.

Poulenc.

1899-1963 ), formalisé par J .

Cocteau dans son man ifeste Le Coq et l'Arlequin (1918).

D 'origine suisse , Honegger accomplit la synthèse entre les sensibilités allemande et française .

Ses compositions lyriques et plus particulièrement ses oratorios (Le Roi David ; Jeanne au bûcher ) en font l'un des compositeurs les plus représentatifs de sa génération .

La musique de F.

Poulenc.

dominée par un art de la mélodie élégant et spontané , accuse un caractère beaucoup plus religieux à partir des années 1950 (Dialogues des carmélites ; Sept Répons des Ténèbres ; Stabat Mater pour soprano , chœur et orchestre).

le gro upe Jeune-F r a n ce Alors que le dodécaphonisme de A .

Schonberg (1874-1951) , une écriture musicale fondée sur des séries de douze sons parfaitement égaux entre eux, inspire après la Seconde Guerre mondiale toute une génération d'émules, la volonté de retour à l'expression se m anifeste à traver s le groupe Jeune-France .

dont les protagonistes, A.

Jolivet (1905-1974) et O .

Messiaen (1908-1992) , appellent vers les années 1940 à un art plus humain , renouant volontiers avec le mystici sme (Jolivet : Suite liturgique , Lo Vérit é de Jeanne) .

Messiaen revendique clairement que son insp iration prend son origine dans sa foi catholique- son œuvre dans ce domaine est considérable .

LA MUSIQU E CONTEMPOR A INE RELIGIEUSE La réforme de Vatican Il (1962-1965) supprime la grand-messe chantée en latin et fait disparaîtr e les motets polyphoniques au profit de cantiques chantés en langue vernaculaire , restituant ainsi aux fidèl es une plus grande participation à l'office .

Paradoxe de la musique contemporaine , alors libérée des contraintes et éparpillée en une multitude de courants , les compositeurs contemporains semblent renouer avec des formes traditionnelles (requiem , miserere , de profundis , p s aume , te deum) comme le montrent certaines compositions dont La Petite Messe pour les disparu s de Jean -Louis Florentz (1947 -2004) ou encore celles d 'Arvo Part (Stabat Mater , Magnificat, Miserere , D e Profundis ).. »

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