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La musique religieuse en Occident

Publié le 10/11/2018

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L'introduction de l'instrument

La musique religieuse est avant tout vocale, aucun instrument ne l'accompagne. Pourtant, les instruments (viole, luth, claviers, flûtes, guitares) existent depuis longtemps mais leur usage est interdit dans les églises. L'imprimerie, une nouvelle fois, le développement de la transcription et le mécénat viennent soutenir

 

l'apprentissage de la musique et répandre plus largement la pratique instrumentale.

 

L'instrument n'est plus un simple élément

accompagnant la voix ; il acquiert une autonomie propre, annonçant le baroque. Il commence aussi à être introduit dans les genres musicaux d'église, sans que son usage soit totalement autorisé.

LES PLUS GRANDES ŒUVRES MUSICALES

 

Dans l'histoire de la musique occidentale, la musique religieuse occupe une place déterminante. Dix siècles durant, elle domine la création musicale, d'abord dans l'art vocal puis dans l'art instrumental. C'est lors de sa composition que les musiciens expérimentent de nouvelles formes, initient de nouvelles techniques. Elle épouse tous les courants artistiques, puise dans les répertoires du profane et suscite les plus grandes œuvres.

La seconde moitié du xixe siècle
La marginalisation de la musique religieuse se précise plus encore dans la seconde moitié du xixe siècle. Les courants se multiplient et coexistent (postromantique, impressionniste, naturaliste, etc.), certains compositeurs se rattachent à une école, d'autres cherchent l'inspiration dans le folklore national.
La musique religieuse devient le produit de compositeurs qu'une foi réelle anime. Il en est ainsi en France pour C. Franck (1822-1890), C. Saint-Saëns (1835-1921) ou encore J. Massenet (1842-1912). Ces trois musiciens, chacun dans leur genre, explorent la forme ancienne de l’oratorio, redevenu à la mode. Enfin, on ne saurait finir sans évoquer le grand mélodiste qu'est G. Fauré (1845-1924). Organiste à la Madeleine, il n'a rien laissé de cette activité si ce n'est son Requiem opus 48. Enfin, les œuvres chorales de l'Autrichien Anton Bruckner (18241896) -1 Te Deum, 3 requiem, 7 messes, des motets -, organiste de la cathédrale de Linz, sont soutenues par un profond sentiment religieux et authentiquement vouées à la liturgie.

Les débuts de la musique PROTESTANTE

 

La Réforme suscite un renouveau musical qui affecte tous les répertoires, favorisant de nouveaux genres comme les psaumes, monodiques ou polyphoniques, ou la chanson spirituelle (chanson profane en langue vernaculaire dont les paroles ont été modifiées pour être conformes à un répertoire religieux). Surtout, en abandonnant la langue latine, la Réforme permet le développement du choral qui prend peu à peu une place importante dans la liturgie protestante. Ces chorals donnent naissance à plusieurs générations de musiciens, dont Jean-Sébastien Bach est le plus tardif et le plus talentueux représentant.

 

La MUSIQUE RELIGIEUSE CATHOLIQUE

La musique d'église catholique demeure fidèle aux formes anciennes de la messe et du motet polyphonique ; elle s’ouvre cependant peu à peu aux influences extérieures, notamment celles de la musique profane, renouvelant les techniques d'écriture et créant un art plus expressif. S'opposant au dépouillement de la musique de l'Église réformée, elle affirme un goût pour l'éclat et le spectaculaire que le concile de Trente (1542) ne peut tempérer. Plusieurs courants se distinguent pourtant : le courant flamand avec N. Gombert (vers 1500-1556), T. Créquillon (?-vers 1557), tous deux musiciens de Charles Quint, et enfin Clemens non Papa (vers 1510-vers 1555).

« compositeurs.

H.

Schü tz (1585- 1672) est L.

van Beethoven (1770-1827) est, sainte Élisabeth ; Christus) .

Assez LES SPIRITVALS ET COSPEL SONCS l 'un d'eux .

Au contact de la musique quant à lui, à la fois un grand classique semblable est le cas de C.

Gounod vénitienne , Schütz introd uit dans ses et un précurseur (1818-1893) .

Mu sique familiè re aux o reilles de tous, composi tions les voix et l'expression.

du romantisme Se préparant à la les spirit uals et gospel sangs résultent Son œuvre est principalement -c'est à ce titre prêtrise avant de de la rencontre des traditions d'inspiration religieuse et il explore qu'il est important l'abandonner, musicales euro péenne -le chora l tous les genres de l'art instrumental dans l'histoire de la il compose tout protestant- et africaine - le chant (concerti, sonates , psaumes) musique religieuse, au long de sa vie associé aux événements de la vie.

et vocal (histoire sacrée, passions).

même si son de nombreuses À partir du XVIII' siècle commence en G.

P.

Telemann (1681-1767) laisse une œuvre dans ce domaine est marginale : œuvres de musique religieuse , parmi effet l'évangé lisation des esclaves noirs des plus grandes productions jamais deux messes -la Messe en ré et la lesquelles la Messe funèbre , un travaillant dans les plantations l'app rentissage de la musique écrites et s 'illustre dans la musique Missa solemnis- et un oratorio- Requiem , deux Te Deum , plusieurs américaines .

Dans les églises baptistes progresse parmi la popula tion noire instrumentale avec ses suites , concerti Le Christ au mont des Oliviers .

oratorios dont le célèbre Mors et Vito.

et méthodistes , ils s~nitient au chant et les premières compositions et sonates .

Enfin , J.-S .

Bach {1685-1750) , Franz Schubert (1797-1828) compose Enfin , F.

Mendelssohn (1809-1847 ) est choral protestant.

Les textes sont le introd uisant l'i nstrument apparaissent.

le plus grand de tous, porte l'art de la avec une facilité déconcertante et presque l'unique compositeur plus souvent un assem blage poétique En 1801, Richard Allen pub lie un recueil fugue et de la cantate à son sommet.

montre une parfaite maîtrise de ce protestant romantique : il laisse deux obéissant à une tradition séculaire de cantiques intitulé : A collection of Tour à tour organiste, violoniste ou qu'il entreprend (notamment le lied).

oratorios achevés (Paulus et Élie), des d'improvisation, fait de phrases, spirituals Sangs and Hym n s Selected claveciniste , il compose notamment Animé d 'un profond sentiment motets et des psaumes .

de formules isolées tirées des textes from various A uthors .

Les gospels La Cantate pour tous les temps , religieux, il compose plusieurs messes de prières , de l'Ancien Testament et prennent la succession des spirituals : les quatre Passions dont seules deux (dont la Messe funèbre allemande Quelque s incurs ions des Évangi les (Gospel en anglais, ils puise nt leur inspiration dans le nous sont parvenues (Passion selon en sol mineur), plusieurs motets incontou rnables d'où le nom donné à ces chants) ; Nouveau Testament et sont saint Matthieu et Passion selon saint et un oratorio inachevé , Lazare .

Chez beaucoup de grands maîtres , les mélodies, quant à elles, sont accompagnés ; surtou~ ils ne sont Jean), cinq Messes et un Magnificat.

les œuvres religieuses sont minoritaires influencées par la tradition vocale .

plus l'expression du désarroi des voire totalement absentes .

Pourtant Ver s 1750, un fort mouvement religieux trava illeurs ruraux mais de celui l'Ang leterr e lorsque H.

Berlioz (1803-1869 ) écrit que l'on appelle The Great Awakening des travailleurs urbains.

Les pères En Angleterre, Henry Purcell {1659- !:époque où les genres musicaux une pièce secoue les colonies américaines ; fondateurs de cette musi que sont 1695) est le principal représentant d'ég lise étaient dominants est révolue .

d ' art sacré , des paroisses exclusivement noires C.

A.

Tind ley {1856-1933) et surtout de l'école anglaise.

Musicien accompli, Le sentiment religieux n'est plus aussi il privilégie se forment Dans le même temps, T.

A.

Dorsey {1899-1993).

il compose de présent dans la société qu'auparavant, la messe, comme nombreuses pièces le profane et le nationalisme prennent le montre de musique une place de choix .

sa Grande messe "'*IN!!' David ; Jeanne au bûcher) en font l'un vocale religieuse des morts .

des compositeurs les plus représentatifs (hymnes , lE ROMA NTISM E Tout comme Le Xl.' siècle est dans la continuité du de sa génération .

La musique psaumes, Œuvre de restauration : R.

Schumann siècle précédent : dans une société qui de F.

Poulenc.

dominée par un art canons) .

même le retou r au plain -chant (1810-1856) avec se laïcise , les œuvres religieuses se font de la mélodie élégant e t spontané , si ses opéras !:écriture dramatique a déteint sur son Requiem rares mais témoignent d 'une grande accuse un caractère beaucoup plus sont plus l'oratorio ou la cantate, le motet opus48 , diversité .

religieux à partir des années 1950 marquants .

polyphonique s'efface devant des G .

Donizetti (Dialogues des carmélites ; Sept Répons G.

F.

Haendel (1685-1759 ), compositions confiées aux solistes (1797-1848) avec À LA RECHERCH E DE NOU VELLES FORMES des Ténèbres ; Stabat Mater pour d'origine allemande, naturalisé anglais, et la messe elle-même adopte un style le Requiem pour La réaction au romantisme ne se fait pas soprano , chœur et orchestre).

devient un grand spécialiste des concertant depuis que le pape la mort de attendre , un peu partout en Europe .

oratorios dans lesquels il donne une Benoit XIV a autorisé le recours aux Zingarelli , Parmi les postromantiques allemands , le groupe Jeune -F ra n ce place importante aux chœurs et à instruments en 1749 .

Or, au moment G .

Verdi (1813- G.

Malher {1860-1911), converti au Alors que le dodécaphonisme de l'orchestre (Le Messie) .

même où la musique d'église est 1901 ) avec sa catholicisme , A.

Schonberg (1874-1951 ), une écriture manifestement sur le déclin , on ne peut Messe de requiem et enfin J.

Brahms d'un naturel musicale fondée sur des séries de douze lE CLASSIQ UE (1750- 1800 ) que constater une recrude scence de (1833-1897),1e dernier compositeur inquie~ insuffle sons parfaitement égau x entre eux, Au XVIII' siècle , les formes musicales l'inspiration religieuse dans les thèmes romantique (Requiem allemand).

dans ses inspire après la sont réglementées et classifiées .

sur lesquels les musiciens choisissent symphonies ses Seconde Guerre Les compositeurs manifestent la de composer (opéra de Rossini :Moïse lA SECONDE MOITI É DU XIX' SIÈCLE préoccupations mondiale toute volonté d 'écrire des airs simples et en Égypte ; opéras de Meyerbeer , La marginalisation de la musique métaphysiques , une génération ë ., harmonieux , sans pour autant exclure Les Huguenots , Le Prophète ).

Pourtant, religieuse se précise plus encore dans et même si aucune d'émules, la E ~ l'héritage contrapuntique, comme en cette religiosité du profane et cette la seconde moitié du X IX' siècle .

Les de ses compositions n'est dédiée à un volonté de retour :! ~ témoigne l'usage de la cantate.

Cette sécularisation du religieux ne tardent courants se multiplient et coexistent usage liturgique , l~nspiration religieuse à l'expression se '5l.,1i période coïncide aussi avec l 'utilisation pas à provoquer une vive querelle (postromantiqu e, impre ssionni ste, est là.

M .

Reger (1873 -1916 ), peu connu m anifest e à travers '2 ~~ plus importante de la tonalité dans au sein de la société .

Elle oppose les natura liste, etc.) , certains compositeurs dans l'Europe latine , est lui aussi soutenu le groupe Jeune-France , dont les ~::; .

la compo sition d'une œuvre .

parti sans d'une musique sacrée qui se rattachent à une école , d'autres par une foi profonde .

Son œuvre est protagonistes , A .

Jolivet (1905-1974) et ~-~ ~ Les compo siteurs les plus marquants exploite toute s les innovations du cherchent l'inspiration dans le folklore quant à elle explicitement religieuse O .

Messiaen (1908-1992) , appellent vers '3,9l!!! de cette époque sont issus du monde langage musical moderne et ceux national.

(Fantai sie de choral pour orgu e, Psaum e les années 1940 à un art plus humain, ~j~ ~~9 germanique .

J.

Haydn (1732 -1809) qui souhaitent retrouver les œuvres La musique religieuse devient le produit 100 pour chœur et orgue ).

renouant volontiers avec le mystici sme >§ effectue la synthèse entre l'époque d'autrefois (Haendel, Bach), et même de compositeurs qu'une foi réelle Ce mouvement de réaction se poursuit (Jolivet : Suite liturgique , La Vérité de ~sa baroque et le chant a cappella .

C'est ainsi que les anime.

Il en est ainsi en France pour avec l'apparition de l'expressionnisme en Jeanne).

Messiaen revendique 'ii ~ ü:§ l'époque œuvres de la Renai ssance -et même C.

Franck (1822 -1890 ), C.

Saint -Saëns Allemagne, clairement que son insp iration prend gj 8 classique.

Il celles du Moyen Âge, âge d 'or du plain -(1835 -1921 ) ou encore J.

Massenet qui annonce le son origine dans sa foi catholique- son ~8~ fait évoluer chant -sont réinterprétées .

(1842-1912).

Ces trois musiciens, dodécaphonisme .

œuvre dans ce domaine est considérable .

'.,, toutes les chacun dans leur genre , explorent la En France, le rejet tL formes de les maîtres de la mus ique forme ancienne de l'oratorio , redevenu des formes lA MUSIQU E CONTEMPO RAI N E RELIGIEUSE -~~ musique religieu se romantique à la mode .

romantiques et la La réforme de Vatican Il (1962-1965) ~~ .~ auxquelles Ce mouvement réactionnaire , s'il a le Enfin , on ne recherche d'une supprime la grand-mes se chantée u:~JI il touche et mérite de faire redécouvrir les œuvres saurait finir musique plus en latin et fait disparaître les motets en~ .:_ excelle tout particulièrement dans la de Bach, n'en détourne pas moins les sans évoquer le dépouillée et plus simple s'expriment polyphonique s au profit de cantiques ~N~ symphonie .

Ses oratorios montrent une compositeurs de l'art sacré .

Rares sont grand dans le néoclassicisme dont le principal chantés en langue vernaculaire ,. »

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