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LA Peinture de 1960 à 1969 : Histoire

Publié le 02/12/2018

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En 1958-1959, une exposition itinérante intitulée Pollock et la Nouvelle Peinture américaine apportait une consécration internationale à l’expressionnisme abstrait (Paris, musée national d’Art moderne, 1959). Dans le même temps s’affirmait tout un courant d’opposition qui rejetait le style héroïque, la rhétorique hermétique et le subjectivisme quelque peu élitiste et aristocratique des grands aînés de l’Action Painting et de l’Abstraction lyrique. Les années soixante voient, en effet, des deux côtés de l’Atlantique, les positions de la décennie précédente s’inverser: deviennent démarches d’avant-garde des «réalismes» qui, tout en étant fort éloignés de la figuration traditionnelle, prennent en compte la matérialité du quotidien (assembla-gistes, Pop Art, Nouveau Réalisme). Quant à l’abstraction elle-même, à l’encontre du lyrisme extraverti (Pollock) ou méditatif (Rothko) de la génération précédente, elle se fait «froide» et géométrique par refus de toute emphase: «Ce que vous voyez est ce que vous voyez», affirme Frank Stella. En opposition au goût pour la trace gestuelle et les effets de matière qui triomphait depuis la Seconde Guerre mondiale, l'esthétique des années soixante manifeste une prédilection pour les contours nets («hard edge») et l’impersonnalité de la facture grâce à l’usage de matériaux neufs, brillants et propres (Op Art) ; ces tendances culminent dans le dépouillement et l'atmosphère raréfiée du Minimal Art.

 

Les précurseurs du pop art:

L’ART D'ASSEMBLAGE

 

En 1961, une exposition au Muséum of Modem Art de New York révèle, sous le titre The Art of Assemblage, le travail de quelques artistes qui se signalent par la mise à contribution de l’objet, que celui-ci soit intégré à l'œuvre d’art ou qu’il suffise (seul ou réuni à d'autres) à la constituer. Cette démarche compte de nombreux ancêtres: collages cubistes (Picasso, Nature morte à la chaise cannée

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« PEINTURE.

Marilyn Monroe d'Andy Warhol ( 1962).

© Beeldbarrk Pold�rs 1 Doorg> démesurément agrandis, y compris la trame de l'image, de Lichtenstein.

Andy Warhol (1927-1987) est le personnage em blém at iq ue d e ces année s soixante dont il contribue, plus qu'aucun autre, à créer le mythe: il emprunte à la société de consommation sa capacité de reproduction accélérée et illimitée en adoptant un procédé mécanique d'application sé ri grap hiq ue sur toile qui permet l'élaboration de séries abondantes telles celles des Marilyn, des Jackie Kennedy ou des Elvis; mais la mort hante ces interprétations en gros plan de visages aux couleurs criardes aussi réifiées qu'une boîte de détergent ou de sauce t o m ate .

La vogue du Pop Art, orch estrée par de puiss an ts groupes de press ion de marchands spécialisés (Leo Castelli}, se propage ra­ pi de me nt aux États-Unis où, après New York, la Californie est le centre le plus actif: dans cette régio n, où l'hé rit age de vulgarité commerciale est encore plus lourd, se développe une école en accord avec les mythologies locales (W est Co ast Sch ool ); l'imagerie de Mel Ramos, plagiée sur les magazines érotiques, en offr e un e ill nstra tio n parti cu liè remen t tonique.

Mais alors que l'expressionnisme abstrait avait été un mouvement national, le Pop Art devient vite un courant international; il affi r�e alors tri omp hale m ent ta pr épo ndéra nce artis­ t iq ue mondiale des Eta ts -U nis , ce que la France, obsédée par le prestige de la moribonde école de Paris, refusera lo n gte mps de re ­ connaître.

D'autre part, le succès public et commercial que connaît ce courant d'avant-garde dès son apparition est sans précédent dans l'é· volution arti st iqu e du xx• siècle.

Le succès tient à la nature même du Pop Art qui, apr ès les raffinements hermétiques des peintres abstraits, propose des illustrations immédiatement lisibles de la quotidienneté.

Mais il annonce aussi un phénomène plus général qui se répétera. »

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