Devoir de Philosophie

LA Peinture de 1980 à 1989 : Histoire

Publié le 30/11/2018

Extrait du document

histoire

A la suite de Marcel Duchamp, les artistes des années soixante et soixante-dix proclamèrent la mort de la peinture, la disparition du tableau et ia fin de l’art (non-art). De fait, l’abstraction minimaliste et l’art conceptuel semblent issus d’un processus exténuant de décantation; réduit à son essence, l’art se refuse à toute expression et à toute narrativité.

 

La génération des années quatre-vingt renverse la situation : retour au tableau et à la «peinture-peinture», débauche d’émotion et d’expressivité, floraison d’images, goût de l’anecdote personnelle, nostalgie du musée. Cette réhabilitation des valeurs picturales et de la figuration s'opère selon deux modes apparemment antithétiques.

 

D’un côté, la fascination pour la primitivité, l’aspiration à l'innocence et à la fraîcheur, après des années de lourde discursivité idéologique, engendrent le fantasme d'un redémarrage à zéro où réapparaît le vieux mythe de la création spontanée; le dédain affiché, mais pas toujours effectif, de tout apprentissage technique (bad pain-ting), l’abandon instinctif au pur plaisir pictural s’accompagnent d’une apologie de l’individualisme. Graffitistes américains, néo-expressionnistes allemands, membres de la Transavanguardia italienne ou de la Figuration libre française (Combas, Boisrond, Di Rosa) sont des représentants typiques de cette orientation qui se traduit par un foisonnement d’images narratives éclectiques, souvent étiquetées «néoexpressionnistes» ou «néo-baroques».

 

D’un autre côté, parallèlement à cette revendication de «sauvagerie», les tenants du recours aux valeurs culturelles du passé prônent la restauration des traditions et la réitération des mythes, cherchant à répondre à la bad painting par le métier «à l’ancienne». Fréquence des «retour à» (revival), attrait pour le «néo» et le «rétro», goût de la citation culturelle, perspective historiciste pouvant aller jusqu’à l’obsession muséographique (Pâtura colla italienne) témoignent d’une véritable fascination pour l’histoire de l’art, symptôme, aux yeux de certains, d’une décadence très fin de siècle. L’apparition de cette nouvelle peinture se produit à peu près simultanément dans quatre pays.

 

Allemagne: néo-expressionnisme

Dès la fin des années soixante-dix, le monde germanique revient, pour la première fois depuis les avant-gardes expressionnistes du début du siècle, sur le devant de la scène artistique. C’est en effet en terre allemande que se manifeste avec le plus de force le néoexpressionnisme qui resurgit un peu partout (au point qu’un critique américain a pu écrire que la peinture des années quatre-vingt, dans son ensemble «parlait allemand»). Projection instinctive des états pulsionnels sur la toile, retour à l’individu, syndrome paradisiaque de régression à un élan créateur originel, affirmation de la réalité physique des pigments sont les symptômes d’une approche qui s’inscrit contre les images figées et la facture léchée des hyperréalistes américains et de leurs pendants européens. Mais c’est aussi une façon de renouer avec une tradition nationale prestigieuse située en deçà de l’épisode calamiteux de l’«art nazi»: en effet, l’expressionnisme avait été non seulement, en tant que style historique (Die Briicke et Blaue Reiter), la grande contribution allemande à la modernité, mais aussi, en prenant le terme au sens large, une tendance récurrente de l’art germanique en ses plus hauts moments (Grünewald, Dürer, gothique et baroque tardifs).

histoire

« VIVE LA PEINTURE: To The Suprem Bein g d'Anselm Kiefer (1983).

© Musée 11ationol d'Art moderne · Ce11tre Georges-Pompid.nt, Paris • X.

ON VIVE LA PEINTURE' Phleggas, Dante et Virgile de Gérard Garouste (1986).

©Musée national d'Art moderne - Cemre Georges-Pompidou.

Paris · X.

OR aller jusqu'à l'obsesston muséographique (Pittura co/ta italienne) té­ moignent d'une véritable fascination pour l'histoire de l'art, symp­ tôme, aux yeux de certains, d'une décadence très fin de siècle.

[;appa­ rition de cette nouvelle peinture se produit à peu près simultanément dans quatre pays.

A LLEMAGNE: NÉO-EXPRESSIONNISME Dès la fin des années soixante-dix, le monde germanique revient, pour la première fois depuis les avant-gardes expressionnistes du début du siècle, sur le devant de la scène artistique.

C'est en effet en terre allemande que se manifeste avec le plus de force le néo­ expressionnisme qui resurgit un peu partout (au point qu'un critique américain a pu écrire que la peinture des années quatre-vingt, dans son ensemble «parlait allemand>>).

Projection instinctive des états pulsionnels sur la toile, retour à l'individu, syndrome paradisiaque de régression à un élan créateur originel, affirmation de la réalité phy­ sique des pigments sont les symptômes d'une approche qui s'inscrit contre les images figées et la facture léchée des hyperréalistes améri­ cains et de leurs pendants européens.

Mais c'est aussi une façon de renouer avec une tradition nationale prestigieuse située en deçà de l'épisode calamiteux de l'«art nazi>>: en effet, l'expressionnisme avait été non seulement, en tant que style historique (Die Brücke et Blaue Reiter), la grande contribution allemande à la modernité, mais aussi, en prenant le terme au sens large, une tendance récurrente de l'art germanique en ses plus hauts moments (Grünewald, Dürer, gothique et baroque tardifs).

Le courant irradie à partir de deux foyers principaux.

Le premier en date se développe en Rhénanie autour de la forte person­ nalité de Georg Baselitz (né en 1938) qui fait figure.

sinon d'initiateur, du moins de précurseur, puisqu'il a amorcé dès 1964 une œuvre ouver­ tement néo-expressionniste: couleurs sombres -noirs profonds et gris anthracite -ou soutenues, appliquées d'une brosse large et vi­ goureuse.

Les signes à la fois simples et mystérieux de A.R.

Penck (né en 1939), Allemand de l'Est fixé à Cologne, traduisent la spontanéité et l'instabilité.

Sigmar Polke (né en 1941) va jusqu'à la caricature: la peinture est, chez lui, manifestation de critique sociale.

Markus Lü­ pertz (né en 1941), Anselm Kiefer (né en 1945), Jorg lmmendorf (né en 1945) expriment la même revendication en face des problèmes politiques et sociaux de cette fin de siècle.

En filigrane de leur violence d'écriture et de leur prédilection pour les thèmes les plus triviaux se devine l'aspiration passionnée à une vie plus libre dans une société pacifiée.

Parallèlement à ce néo-expressionnisme tourmenté, souvent VIVE LA PEINTURE! Sans Tiu·c de Luciano Cas1elli 1 /I.JIC!).

©CNAC­ Cnun• G > (Neue Wilde), ont rapidement proliféré dans les principaux centres culturels allemands.

IT ALIE: TRANSAVANGUARDIA ET PI7TURA COLTA En 1980, une exposition dans le cadre de la Biennale de Venise présente cinq artistes regroupés par le critique Achille Bonito Oliva sous l'étiquette de Transavanguardia (Trans-avam-garde): San­ dro Chia (né en 1946), Enzo Cucchi (né en 1950), Francesco Clemente (né en 1951), Mimmo Paladino (né en 1948) et Nicola De Maria.

Cette présentation s'accompagne d'un manifeste tapageur, dû à A.B.

Oliva, qui situe la Trans-avant-garde dans un contexte idéologique post­ moderne 1: volonté de dépassement de l'avant-garde (assimilée alors à l'abstraction minimaliste et à l'art conceptuel), retour aux valeurs picturales et au plaisir du métier selon les procédés traditionnels, attachement aux valeurs nationales (le «génie du lieu>>) et liberté des accents expressifs.

Les peintres de la Trans-avant-garde relèvent de cette figuration narrative éclectique, «néo-expressionniste» ou «néo­ baroque>>, typique des années quatre-vingt.

Leur spécificité réside dans un chromatisme éclatant et volontiers euphorique, de tradition méditerranéenne (Chia, Clemente), alors que chez Mimmo Paladino les tendances expressionnistes s'associent à des souvenirs conceptuels.

Bientôt consacrés par la Documenta 7 de Kassel en 1982, ces artistes vont compter parmi les vedettes de la décennie.

Manifestation radicale de post-modernisme, la Piuura colw (Peinture cultivée) rassemble, sous l'égide du critique Maurizio Calvesi, des artistes travaillant dans une direction résol urne nt histori- X.

OR. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles