LAMORT DE CLÉOPÂTRE de Le Guerchin

« LE GUERCHIN LA MORT DE CLÉOPÂTRE 1648 Peintre italien Analyse ♦'La toile figure lecorps inanimé de Cléopâtre gisant sur un lit, le serpentvenimeuxencore dans la main de l'Égyptienne. La pâleur mortelle des chairs se fond magnifiquement avec le blanc des draps, qui tranche pour sa part avec le pourpre de la tenture du baldaquin et celui des coussins sur lesquels gît la tête de la reine.

Les yeux de la jeune femme sont fermés, la bouche est légère ment entrouverte, le visage, caressé par la pénombre.

La couleur est particulièrement intense dans cette œuvre de la maturité du Guerchin ; le style est également plus affirmé et réaliste, malgré un certain sentimentalisme.

Le peintre a volontairement minimisé le drame — le décès de l'héroïne — pour montrer une douleur étudiée, où la mort cède la place au rêve.

La composition, très équilibrée, s'appuie sur des élé ments simples qui, assemblés, constituent un espace riche en émotions. Le thème de Cléopâtre a été plusieurs fois repris par le Guerchin.

La première version, exé cutée pour la famille Durazzo de Gênes, rapporta à l'artiste, le 24 mars 1648, 125 ducats ; la seconde, peinte pour Girolamo Panesi, un Génois fixé à Rome, fut payée, le 18 mars1650,132écus. picto MUSEE DU PALAZZO ROSSO 348a GÊNES XVIIe siècle Huile sur toile 173 x237 cm L'œuvre U // s'agit vraisemblablement de laversion peinte par le Guerchin pour monseigneur Carlo Durazzo. Le tableau appartint, comme l'atteste un inventaire du XVIIIe siècle, au doge Ridolfo Brignole ; il rejoi gnit plus tard la collection communale du Palazzo Rosso grâce au legs de la marquise Maria Brignole Sale, morte en 1889. Ilexiste également un dessin préparatoire de la toile. Une restauration soigneuse, opérée en 1991 àl'occasion de la grande rétrospec tive bolonaise consacrée au Guerchin, arendu sa brillance chromatique au tableau.  1 L'atelier du Guerchin ^r Le Guerchin fit ses débuts àCento, une petite bourgade de l'Émilie-Romagne, dans l'ate lier oùtravaillaient, parmi d'autres artistes, cer tains de ses parents.

La guerre entre les Farnèse et le pape décida l'artiste à se fixer àBologne : son frère Paolo Antonio et son neveu Gianfran- cesco Mucci le suivirent, le reste de la famille les rejoignant l'année suivante.

Le Guerchin acheta un grand immeuble via Carbone — l'actuelle via Du même peintre : PICTO 346 à348b S.Alo — pour loger tout le monde ; sa notoriété devint immense et sonatelier, installé aurez-de- chaussée, futbientôt bondé. L'importance du nombre d'oeuvres produites par cet atelier a généré pendant longtemps une grande confusion; il a fallu attendrela très récente exposition bolonaise pour que soit enfin reconstitué de manière exacte l'œuvre peint du Guerchin. Photo Scala, Florence 33-16. »