Devoir de Philosophie

L'ARCHITECTURE AU XIXe et XXe siècle

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

Les Grands Magasins, en proposant des problèmes nouveaux donnent l'occasion d'inventer une nouvelle architecture. Celle-ci se manifeste d'abord dans l'aménagement intérieur du volume; les façades ne seront modifiées que plus tard. Les cours intérieures sont supprimées; les murs essayent de se dissimuler; les circulations d'un étage à l'autre doivent faciliter les mouvements des visiteurs, accueillis par de larges escaliers. L'idée initiale de grands halls sans cloisons fixes, sans limites bien définies, s'améliore peu à peu et aboutit en 1882 à la construction du Printemps (1881-1889) par SÉDILLE (1836-1900) complétée par le grand hall central de BINET, montant directement du sol au faîte et clos par une coupole. Autour se groupent les escaliers, les ascenseurs desservant les rayons de vente.

« marbre et d'or, pour une société heureuse de sa réussite; décor neuf qui n'emprunte plus au passé et crée pour cette société un cadre de vie; monument qui, vu sous l'angle des idées modernes sur l'adaptation aux fonctions, peut être tenu pour exemplaire et presque pour une anticipation, par la franchise du parti adopté qui, dès l'extérieur, laisse voir le rôle de chaque partie, la place de la salle, celle de la scène, celle des services.

L'extérieur exprime l'intérieur avec une netteté qui ré­ pond aux théories les plus actuelles.

Nous ne sommes plus en présence d'un volume imper­ sonnel, un pseudo-temple grec convenant à n'importe quel usage, bourse, palais de justice ou parlement et dans lequel l'architecture s'ingénie à disposer le mieux possible les don­ nées de son programme.

Pour la première fois depuis longtemps l'architecture redevient ce que nous appelons aujourd'hui fonctionnelle.

Cet esprit de luxe exubérant dans les for­ mes et dans les matériaux se retrouve dans le Casino de Monte-Carlo, construit égale­ ment par Charles Garnier et qui servira de prototype en d'autres circonstances analogues.

Nous trouvons la même affectation de liberté et de luxe heureux et son aboutissement dans l'ensemble composé à l'occasion de l'Expo­ sition de 1900 et qui réunit aux abords de la Seine : le pont Alexandre III, le Grand Palais et le Petit Palais, créant un décor de festivités caractéristique au point de détour­ ner l'attention et de faire oublier les mérites de l'architecture.

En effet, ce pont, le seul à Paris quï enjambe la Seine d'une seule arche de quarante mètres de large et dont la courbe élégante a une portée de cent sept mètres, ne manquait alors pas d'audace.

Le plan du Grand Palais lui-même est des plus ingénieux et prévoit de façon remarquable les multiples utilisations pour lesquelles il a été conçu .

Sans parti pris de mode, cet ensemble pour­ rait être lui aussi regardé comme une des heureuses réussites de l'architecture du xix• siècle, avec son hall gigantesque, sans lour­ deur, complètement dégagé de toute colonne ou pilier, accessible de plain-pied et permet­ tant de disposer d'un immense volume cou­ vert, où l'on éprouve l'impression de plein air, avec aussi la belle arabesque de son esca­ lier audacieux, dft à LouvET, pour gagner le premier étage.

Son décor le fait apparaître à nos contemporains assez démodé pour qu'ils le jugent ridicule, mais cette sévérité ne tient pas compte de la réalité du fait ni de l'impor­ tance de cette réalisation au point de vue strictement technique.

Il est la suite logique de cette résurgence du style baroque qui, avec Garnier, reparaît au milieu du XIx" siècle et proclame la joie de vivre, le besoin d'expan­ sion et de liberté pour succéder aux pudeurs et aux restrictions romantiques.

Ce goftt d'un certain faste extérieur s'étend aux lieux où l'on veut attirer et séduire le public : les théâtres, les cafés, les boutiques de commerçants deviennent plus élégants et l'on assiste à une autre innovation, au moins aussi importante et significative que celle des Expositions universelles, la naissance des grands hôtels de voyageurs et des Grands Magasins.

On ne peut manquer de faire un rapprochement entre ces différentes entrepri­ ses qui montrent bien que l'architecture et le goftt qu'elle sert ne sont plus commandés par une aristocratie privilégiée et restreinte, mais au contraire par une classe moyenne de plus en plus étendue et qui constitue désor­ mais le véritable public.

Les Grands Magasins, en proposant des pro­ blèmes nouveaux donnent l'occasion d'inven­ ter une nouvelle architecture.

Celle-ci se ma­ nifeste d'abord dans l'aménagement intérieur du volume; les façades ne seront modifiées que plus tard .

Les cours intérieures sont sup­ primées; les murs essayent de se dissimuler; les circulations d'un étage à l'autre doivent faciliter les mouvements des visiteurs, accueil­ lis par de larges escaliers.

L'idée initiale de grands halls sans cloisons fixes, sans .limites bien définies, s' améliore peu à peu et aboutit en 1882 à la construction du Printemps (1881- 1889) par SÉDILI .

E (1836-1900) complétée par le grand hall central de BINET, montant direc­ tement du sol au faîte et clos par une coupole .

Autour se groupent les escaliers, les a~cen­ seurs desservant les rayons de vente.

LES PREMIERS GRA 'ITE-CIEL Dans ces différentes réalisations (Exposi­ tions universelles, Hôtels pour voyageurs, Théâtres, Grands Magasins) on voit apparaître un élément nouveau qui va être à la base de transformations capitales : le gigantisme.

Les constructions nouvelles doivent répondre à des besoins dont les proportions n'avaient été que rarement atteintes avant cette époque dans notre civilisation, et dans des cas exception­ nels, par exemple églises de grands pèlerinages ou palais royaux.

L'Amérique, peu encombrée matériellement et moralement par son passé, s'est jusqu'alors contentée, soit pour les demeures privées de réalisations modestes et charmantes, soit pour les bâtiments publics de pastiches venus d'Eu­ rope.

Elle est la première à trouver une solu­ tion qui applique cette loi du gigantisme .

Alors que nous étions contraints dans nos villes d'utiliser comme nous le pouvions des bâtiments anciens, de les transformer et de les adapter tant bien que mal, de faire des appartements bourgeois dans des palais et des bureaux dans des hôtels particuliers, l' Améri­ que construit pour ses services commerciaux et administratifs des immeubles ayant déjà un caractère presque mécanique et uniforme : le gratte-ciel, tel une ruche, agglomère les cel­ lules pour obtenir le maximum d'efficacité. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles