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L'art baroque

Publié le 22/02/2012

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A la fin du XVIe siècle, l'art italien est encore marqué par une sensibilité maniériste, qui recourt à un langage sophistiqué et intellectualisant, riche en symboles et en allégories souvent obscures, compréhensibles uniquement par un public assez restreint et cultivé. Au cours du XVIIe siècle s'épanouit une nouvelle sensibilité figurative, qui marque une évolution par rapport au maniérisme, dont elle se distingue par ses caractères moins élitaires : elle sera appelée péjorativement baroque par les théoriciens de l'art. L'Eglise de Rome, sortie depuis peu de la Contre-Réforme, appuie cette nouvelle expression artistique en mesure de s'adresser à un vaste public, en lui confiant la tâche d'exprimer sous des formes grandioses aux tonalités triomphales les valeurs politiques et religieuses qui légitiment son pouvoir. C'est donc à Rome que l'on trouve les premières manifestations importantes de l'art baroque, grâce à l'activité de Gian Lorenzo Bernini, Francesco Borromini et Pierre de Cortone. Par la suite, le baroque rayonne dans toute l'Europe; d'autres centres deviennent importants, surtout là où princes, électeurs et rois veulent relancer l'image de leur ville-capitale, en lançant des opérations de rénovation dans l'aménagement urbain et architectural. C'est ainsi que Turin, Munich, Berlin, Würzbourg, Dresde, Prague, Vienne, Saint-Pétersbourg, et naturellement Paris deviennent des centres de l'art baroque. Une conséquence de cette activité bouillonnante est le déplacement permanent d'une ville à l'autre d'architectes et de peintres, d'artisans décorateurs, stucateurs, quadraturistes.

« France où, sur une sensibilité fondamentalement classique, s'était développé un baroque aux tons équilibrés.

Onpeut donc discerner le style rococo dans de nombreuses manifestations artistiques et architecturales du début duXVIIIe siècle, même si dans de nombreuses régions d'Europe, bien des artistes continuèrent à développer lesquestions soulevées par l'expérience baroque, jusqu'au seuil du néoclassicisme.

En architecture, le début du XVIIIesiècle se distingue par des initiatives importantes dans les édifices résidentiels, en particulier les pavillons situésdans des parcs (Sans-Souci, Ermitage...).

L'intérêt pour la décoration intérieure est lui aussi très marqué.

Dans cedomaine, la structure, la décoration et l'ameublement étant étroitement liés, un rôle fondamental revient auxéquipes d'artisans, de décorateurs, de stucateurs et de quadraturistes, qui se déplacent de cour en cour.

La lumièrecontinue à jouer un rôle important dans les intérieurs rococo: diffusée et filtrée par de vastes fenêtres, elles'attarde sur des murs clairs aux teintes pastel, et joue sur les miroirs et les stucs dorés.

Les productions detapisseries, de porcelaines (fabriques de Meissen et de Capodimonte), d'ébénisterie (meubles anglais Chippendale),cultivant souvent des sujets exotiques inspirés de l'Orient, connaissent un grand essor.

Parmi les architectesfrançais maîtres en décoration rococo, figurent Germain Boffrand (Hôtel de Soubise) et François de Cuvilliés quiexerce en Allemagne (Salon des Glaces au pavillon d'Amalienbourg).

En outre, la décoration rococo donne aussi desrésultats de haut niveau dans l'architecture religieuse, comme en témoigne le Sanctuaire du Pèlerin à Wies(Dominikus Zimmermann).

En Espagne, Alberto de Churriguera s'éloigne du style décoratif foisonnant, dit"churrigueresque" pour adhérer à une sensibilité proche du rococo.

En Russie, deux artistes italiens (FrancescoRastrelli et Domenico Quarenghi) contribuent à façonner l'image de Saint-Pétersbourg comme grande capitale, parun style architectural d'empreinte classique et modérément rococo.

Filippo Juvara est sans conteste un grandpersonnage de l'architecture du XVIIIe siècle en Italie: artiste de renom international, architecte éclectique,urbaniste, décorateur, on lui doit la transformation de Turin en capitale.

Son talent extraordinaire lui permetd'inventer des solutions variées et ingénieuses pour les grands travaux de l'architecture européenne (l'église, lepalais, l'aménagement urbain).

Son style architectural s'insère d'autorité dans le débat entre le baroque et leclassique, débouchant sur des résultats où s'allient harmonieusement rationalité classique et sensibilité théâtrale,profonde culture du passé et adhésion au rococo à la mode.

Les enseignements de Juvara seront utiles à LuigiVanvitelli (palais royal de Caserte), dont le langage mêle des éléments classiques et baroques.

En Angleterre enfin,le rococo n'a pas grand succès, tandis qu'une nouvelle tendance classique propose de récupérer l'harmonie et lesens des proportions qui caractérisent l'oeuvre d'Andrea Palladio (Richard Boyle Burlington et William Kent).

Enpeinture, le rococo trouve un terrain d'élection dans des scènes libertines et galantes.

La production française esten ce sens exemplaire (Jean-Honoré Fragonard, Antoine Watteau).

Deux autres thèmes importants de la peinturerococo sont le portrait et le paysage.

En Italie, le thème du paysage est interprété différemment par Canaletto etpar Francesco Guardi.

Canaletto le résout dans le sens d'un réalisme lucide (Le Grand Canal vu de Palazzo Balbi),tandis que Guardi approfondit ce réalisme jusqu'à déliter l'image par une utilisation "corrosive" de la lumière (Capriceavec ponts sur un canal).

Le portrait est illustré par l'Italienne Rosalba Carriera et les Anglais Joshua Reynolds etThomas Gainsborough.

Giambattista Tiepolo, un grand protagoniste du XVIIIe siècle européen, peint ses fresquesdans les églises et les palais nobles (résidence impériale à Wurzbourg), en utilisant des effets de trompe-l'oeil d'unegrande virtuosité.

Enfin, il faut mentionner l'Anglais William Hogarth, qui a contribué à l'introduction d'une nouvelleimage de l'artiste, plus proche de notre conception moderne, par le choix de sujets non traditionnels, et parl'exploitation des modes de diffusion (gravures) et de vente des oeuvres (enchères et galeries).. »

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