L'ART DU VERRE (Exposé – Art & Littérature – Collège/Lycée)

« combustible corrompent le verre.

Georges Ravenscroft a l'idée , en 1676 , d'introduire de l'oxyde de plomb dans le verre .

Celui- ci devient plus t ransparent, plus pur : c 'est le cristal au plomb .

• Après avoir traversé la Manche , le cristal ne prend son essor qu'après la Révolution et les guerres de l'Empire .

C'est à Baccarat un village de Lorraine, qu'en 1816 on met en route le premier four à cristal dans l'ancienne verrerie Sainte-Anne fondée en 1764 par autorisation de Louis YN.

On confie bientôt à Baccarat la fabrication des services d 'apparat.

Le service Harcourt , créé en 1841, entre dans les palais du gouvernement les ambassades, les demeures princières .

Le service Losanges à flot, portant les initiales R.F.

(République française ) est présent sur les tables de I'Eiysée depuis un siècle.

Baccarat fabrique des lustres somptueux.

Aprè s l'Exposition universelle de Paris (1867 }, on lance TIFFANY, UN MAITRE DE L'ART NOUVEAU AMÉRICAIN Les ateliers de Louis Comfort Tiffany (1848-1933} produisent des vitraux.

des luminaires, des vetreries ~ et des pièces en verre soufflé .

Il expérimente toutes sortes de formes et de surfaces.

En cherchant à reproduire les surfaces nacrées des verres anciens, il met au point en 1894 un procédé d'Irisation métallique, Favrile .

Il s'emploie à rénover les techniques du vitrail et teste la capacité du verre à se laisser sculpter en employant des oxydes de métaux.

En SUIJeriJOsant des couches de verre, il obtient des effets d'ondulations , de plis, de rides .

Dès 1920, il se tourne vers !'Arl drco.

Il ne se contente pas de créer des modèles , il construit auss i une usine à Wingen -sur-Moder afin de les fabriquer en grande série, et il dépo s e des brevets pour de nombreuses techniques de fabrication (verre pressé ­ moulé, verre à double fond ).

Il crée également des effets esthétiques : le satiné Lalique , les verres opalescents .

Il réalise le décor intérieur de plusieurs paquebots, dont le Normandie , ainsi que des trains de prestige tels !'Orient ­ Express et le Nice-Côte d'Azur Express .

Il réalise sur commande des vitraux, des objets de culte .

Il est le prem ier à sculpter le verre dans de grandes réalisations : les portes de l'hôtel d 'Albert 1~ à Paris .

Il meurt en 1945 en laissant un héritage important repris LA DAME-JEANNE Chassée de Naples en 1347,1a reine Jeanne se réfugie dans son comté de Provence en passant par la route allant de Grasse à Draguignan.

Surprise par un violent orage , elle trouve asile dans le petit château d'un gentilhomme verrier.

Au matin , la reine désire voir sa fabrication .

Le verrier souffle dans sa canne, mais, un peu troublé, il réalise une bouteille énorme qui fait LES VITRAUX !.:histoire du vitrail est plus ancienne .

• Au Proche-Orient on trouve très tôt des fragments de verre coloré scellé s dans des cloisons d e platre .

• Les textes nous disent que des édifices paléochrétiens comme Sainte-Sophi e ( 532- 5 37}, à Constantinople, possédaient des verrières .

Les plus anciennes connues sont celle s de l'église Saint-Vital d e Ravenne (vers 700) .

• La quête de la lumière des architectes romans , puis gothiq ues les pousse à accorder une importance de plus en plus grande au verr e .

• La croisée d 'ogive de la cathédrale gothique, distribuan t les poussées dans les piliers et les arcs -boutants , élargit les fenêtres où l'on installe d 'immenses verrières.

Elles sont l'occasion de raconte r l'histoire sainte et de glorifier les sain ts.

Ainsi, à Chartres, plus de un «four russe » pour répondre à la demande des tsars et de la fameuse maison Fabergé .

Lors de l'Exposition universelle de 1878, on présente un service à moka destiné au marché turc.

Les commandes de la maison impériale japonai s e affluent En 1886 , Baccarat ouvre une agence à Bombay .

En 1948 , René de Chambrun, descendant de 1--------------1 par ses enfants , Suzanne et Marc.

l'admiration de la reine par sa contenance .

Il décide d 'en lancer la fabrication et de l'appeler" reine­ Jeanne>> .

Modeste , la souveraine suggère le nom de «dll•e·IHIIIIt » .

Pour protéger le gigantesque flacon, le verrier l'habille d'osier .

2 500 m ' de vitraux jouent avec la lumière , la couleur et les images.

La transparence du verre rapproche de Dieu et de la lumière divine .

La Fayette , crée une filiale américaine , Baccarat lnc.

A la Belle Epoque , Baccarat s'approprie un nouveau domaine, celu i des flacons de parfum (Jean Patou , Guerlain , Schiaparelli ), qui se perpétue aujourd'hui (Paco Rabanne , Caron, Molinard, Lancôme).

Le musée Baccarat situé dans l'ancien hôtel particulier de Marie-Laure de Noailles , a été récemment décoré par Philippe Starck.

CALI1, PIONNIER DE (Ain NOUVEAU Émile Gallé naît à Nancy le 4 mai 1846 .

Il se forme à l'art du verre à Meisenthal , en Allemagne.

Lorsqu 'il meurt , en 1904 , il est l 'un des maîtres verriers les plus remarquables de son époque .

Dans l'histoire du verre européen, rien n 'avait été fait qui puisse se comparer aux œuvre s de Gall é.

Dès les années 1860 , il considère le verre comme le moyen d'exprimer ses rêves et ses aspirations.

Son amour et sa connaissance de ta botanique , de la nature tout entière lui fournissent ses premières sources d'inspiration (fleurs , feuilles , papillons, libellules) .

Mais il étudie aussi la poésie, la littérature , et se sent attiré par le symbolisme et le romantisme .

Les expositions universelles lui donnent l'occasion de promouvoir son art.

C'est improprement que l'on parle de l'œuvre verrière d'Émile Gallé sous le nom de pâte de verre .

Si Gallé conna ît cette technique , l'essentiel de sa production e st soufflée , non pas en verre mais en cristal.

Avant de souffler la pièce , Gallé ajoute des couches colorées d'oxyde s métalliques , des inclusions , applique des feuilles d 'or ou d'argent.

Au refroidissement , les différences de dilatation de ces couches sont la cause d'accidents très fréquents, l'ouverture des fours révélant une casse impressionnante , ce qui fait la rareté des pièces réussies .

Elles sont ensuite retravaillées par gravure , dégageant ainsi un décor en camée , rencontre heureu s e des hasards du soufflage et du savoir -faire des artisans .

Chaque pièce porte la signature de Gallé , avec des variantes .

Après le décès du créateur , les verreries continuent, sous l'impulsion de sa veuve , à produire jusqu 'en 1914 .

Sa signature est désormais accompagnée d 'une étoile , que des antiquaires peu scrupuleux n 'hésit ent pas à fa ir e m euler.

LAUQUE, DU BIJOU AU VERRE René Lalique naît en 1860, en Champagne.

Après ses études et la mort de son père , il entre comme apprenti chez Louis Aucoq , orfèvre renommé à Paris.

En 1885, il fonde son propre atelier où, secondé par des ouvriers de talent, il peut donner libre cours à son imagination .

En 1890 , Lalique est reconnu comme l'un des concepteurs de bijoux les plus importants de l'Art nouveau français Le verre éveille son intérêt Il installe des fours et étudie les possibilités de cette technique .

Il abandonne peu à peu la joaillerie pour , à partir de 1910, s 'intére sser essentiellement au verre .

Après avoir ouvert une boutique place f----------------1 Vendôme , à Paris, il commence à UNE ERREUR DE FORMULATION CHIMIQUE La Verrerie de Biot naît en 1956 sous l'impulsion d'Éloi Monod, ingénieur céramiste qui s'adjoint le savoir-faire d'un jeune souffleur de verre Zygmont Winnosky.

Ils inventent alors le verre bullé, que l'on dit issu d'«une erreur de formulation chimique», aujourd'hui spécialité de la Verrerie de Biot (Alpe s­ Maritimes).

concevoir des flacons de parfums en verre , étant ainsi le premier à imaginer de commercialiser cet emblème du luxe et du raffinement dans un emballage tout aussi splendide .

Ille fait aussi dans le but de produire de beaux objets en séries importantes , et donc de rendre son art accessible à un public élargi.

En 1914 , il convertit son usine à la fabrication d 'objets médicaux destinés aux hôpitaux et aux pharmacies .

;=D "-AU"'M"'''"'u": N=E -"R ": Éu=' s"'si=TE=------,--=-=-::-:-- 1----------------l • Le verre est fabriqué dans les forêts Lorsque Jean Daum reprend en 1878 les fenêtres étaient fermées par de où l'on trouve la matière première : la vieille Verrer i e de Nancy , celle-ci minces plaques d 'albatre ou de mica .

bois, sables et cendr es.

Le verre est fabrique des verres de montre et du • Durant le Moyen  ge, l' utilisation du jaunâtr e, verd âtre ou bleuâtre pour verre à vitre .!! crée en 18831a société verre à vitre stagne dans les maison s : adoucir l'éclat de la lumière .

Le maître Daum et Fils, dont la production ne les fenêtres , dont la taille diminue , ne verrier étale la coule ur, à base varie pas avant l'arrivée, en 1887 , sont presque plus vitrées .

d' oxyde s, à la brosse ou au pinceau .

d ' Antonin Daum , qui ouvre un atelier • En France , au début du xiV' siècle , naît On crée des dégradés et des ombres en de verreri e artist ique.

Les plus grands la première verrerie à vitre à B ézu-la- grattant la peinture avec des pointes de noms de l 'École de Nancy , fondée sous Forêt , dans l'Eure , et les feuilles planes bois ou des plumes d 'oie.

Les carreaux l'initiative d 'Émile Gallé , lui sont («plats de verre >>) sont perfectionnées sont ensuite recuits.

On assemble les associés : Henri Bergé , Louis Majorelle .

par Philippe de Cacqueray.

morceaux de verre en les enchâssant Les artiste s de l'Ecole de Nancy prônent • t.:emploi du verre blanc se développe dans du plomb profilé en H .

la nature comme source d'inspiration au "IN' siècle , mais il reste un luxe ; • Au fil des siècles, les styles changent et travaillent à la promotion des arts les ouvertures étant petites , les vitre s, les dess ins deviennent plus réalistes , décoratifs .

comme en témoignent les peintures de les techniques plus fines , les carreau x t.:époque 1900-1914 est faste .

Daum l'époque , sont découpées en losange.

plus grands .

Après la Réforme , le jouit d'un prestige international , • Jusqu 'à la fin du XVIII' siècle , les besoin de lumière s'accroît , les textes innove , pratique la technique de la ouvertures restent béantes ou sont écrits supplantent l 'image , le vitrage piite de verre à partir de laquelle sont fabriqués petits objets et panneaux décoratifs .

Après la guerre de 1914- occultées par des volets , du grillage, blanc s 'impose .

des protections en peau ou en papier.

• A la fin du X IX' siècle, avec la tradit ion • Peu à peu, les progrès permettent décorative , de produire des vitre s plus grandes .

le vltrtril Sous Louis XIV, amoureux de lumière , ~~~~~~ {H'Dfllne est à apparaît la fenêtre vitrée à double son apogée : ouvrant , la fameuse «fenêtre à la gares , fran çaise».

Le g rand nombre de b3timents fenêtr es, la tran s p a re nce du verre industriel s, ouvrent sur le paysage : il devient un grands élément du décor .

C'est ainsi que naît magasins , conjointement un nouvel art du jardin .

résidences 1918 , malgré la concurrence , la verrerie 1--------------l privées.

poursuit son activité.

t.:Art nouveau est toujours en vogue , et Daum participe aux grandes expositions .

Après 1925 , Daum se distingue par la sobriété des couleurs, la netteté des lignes , la richesse des matières : verres décorés d'applicat ions, agatisés ; camées; verres gravés, taillés, incrustés et pailletés d'or.

Après la Seconde Guerre mondiale , Daum lance une production de cristal pur, sans coloration ni décor.

Dans les années 1960 , on fait appel à des artistes comme Salvador Dalf et César pour des créations inédites .

Dans les années 1980, l'entreprise fait faillite , puis elle est rachetée à plusieurs reprises.

La nouvelle direction favorise les éditions à tirage limit é avec des designers comme Hilton Mac Connico , Garouste et Philipl>e Starck .

LE VERRE PLAT LES VITRES • A la fin de l 'Empire romain , l'usage des vitres est peu répandu .

A Pompéi , LE CLASSHARMONIKA OU HARMONICA DE VERRE L'instrument est composé de verres à pied , diversement remplis d'eau , chacun accordé sur une note .

Le doigt mouillé courant sur la tranche fait office d 'archet.

Mozart écrivit deux pièces pour cet instrument.

Le compositeur Glück en jouait ainsi que la reine Marie-Antoinette .

Paganini en parle comme d'un «orgue angélique>>, Goeth e et Chateaubriand en firent l'éloge .

L'histoire nous apprend que le Glassharmonica, interdit par un décret de police dans certaines villes d 'Allemagne , disparaît vers 1835 .

Parmi les raisons invoquées : ses sons font hurler les animaux , provoquent des accouchements prématurés, abattent l'homme le plus robuste en moins d'une heure (selon un dictionnaire médical de 1804} et susc~ent la folie des interprètes (peut­ être à cause du saturnisme, le cristal étant composé de 40% de plomb).

• Au xx• siècle, l'appa rition du verre flotté, pratiquement sans défaut les progrès de la chimie des couleurs autorisent tous les styles , tous les formats, tous les usages .

• Les plus grands artistes s'expriment par ce procédé , par e xemple Ch11g1111 pour les cathédrales de Metz et de Reims.

Quant à Pierre Soulages, avec l'aide du maître verrier Jean-Dominique Reury et l'entreprise Saint-Goba in , il met au point un verre spécial pour rhabiller en 1994 les 95 verrières et 9 meurtrières de l'églis e Sainte-Foy de Conques (Xl' siècle ), en Aveyron.. »