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LE FAUVISME: REJET DE LA PERSPECTIVE, GOUT PASSIONNE POUR LA COULEUR (Exposé – Art & Littérature – Collège/Lycée)

Publié le 15/05/2016

Extrait du document

Recherche documentaire, Pistes de travail & Axes de recherches pour exposé scolaire (TPE – EPI)

Paris apparaît comme le lieu d’élection d'une modernité internationale qui, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, prend ses quartiers entre Montmartre et la Closerie des Lilas.

 

À la suite des nabis, les fauves découvrent les vertus d’une certaine naïveté artistique, des affiches en bichromie aux assiettes peintes.

 

La maladresse des artisans et des décorateurs, leur absence de goût sont riches de surprises et d’alliances inédites. Nul hasard si Matisse, par exemple, s'intéresse de très près aux papiers peints, dont Braque, dans sa période cubiste, exploitera lui aussi les étonnantes virtualités esthétiques.

 

Les moqueries des débuts cèdent assez vite la place à un certain respect des critiques, dans un contexte marqué par l'évolution rapide des formes et des styles, et où même les impressionnistes qui dominent alors la scène parisienne continuent à faire évoluer leur style. L'ambition des fauves, dans ces années de création commune, reste toutefois de frapper le spectateur, d'étonner, voire de choquer. À ce titre, leur surnom n'est pas usurpé, et les couleurs étonnantes des visages de Van Dongen et de Rouault, le dessin de plus en plus schématique de Matisse, les aplats presque géométriques de Braque continuent aujourd'hui à retenir l'attention des amateurs les plus blasés. Le travail de la forme et celui de la couleur ne sont pourtant pas de même nature. Très vite, il apparaît que les coloristes purs, comme Van Dongen ou Rouault, se distinguent de leurs camarades plus attachés à renouveler l'art du dessin. C'est le cas de Dufy, notamment, mais aussi de Matisse, même si celui-ci est sans doute de tous celui qui pousse l'expérience le plus loin dans les deux directions.

 

C'est Matisse qui, poursuivant son évolution personnelle, va le premier s'éloigner d’un mouvement dont il était apparu comme la principale figure. Vers 1908, il commence à ressentir le besoin de « remettre de l'ordre dans la sensation colorée». À l'émotion presque violente de sa période fauve, succèdent des toiles plus apaisées : équilibre, pureté et tranquillité sont désormais les grandes lignes d'une esthétique personnelle dans laquelle le fauvisme apparaît a posteriori comme un moment de libération. Avec Matisse, ce sont l'ensemble des fauves qui se détachent alors d'une école qui se révèle en fin de compte avoir été une matrice incomparable pour le développement de leur talent.

« Paris apparaît comme le lieu d'élection d'une modernité internationale qui, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale , prend ses quartiers entre Montmartre et la C loserie des Lilas .

A la suite des nabis, les fauves découvrent les vertus d'une certaine naïveté artistique, des affiches en bichromie aux assiettes peintes.

La maladre sse des artisans et des décorateurs, leur absence de goût sont riches de surprises et d'alliances inédites .

Nul hasard si Matisse, par exemple, s'inté resse de très près aux papiers peints, dont Braque, dans sa période cubiste, exploitera lui aussi les étonnant es virtualités esthétiques.

Les moqueries des débuts cèdent assez vite la place à un certain respect des critiques, dans un contexte marqué par l'évolution rapide des formes et des styles, et où même les impressionnistes qui dominent alors la scène parisienne continuent à faire évoluer leur style.

~ambition des fauves, dans ces années de création commune, reste toutefois de frapper le spectate ur, d'étonner , voire de choquer.

A ce titre, leur surnom n'est pas usurpé, et les couleurs étonnante s des visages de Van Don gen et de Rouault, le dessin de plus en plus schéma tique de Matisse, les aplats presque géométriques de Braque continuent aujourd'hui à retenir l'attention des amateurs les plus blasés.

Le travail de la forme et celui de la couleur ne sont pourtant pas de même nature.

Très vite, il apparaît que les coloristes purs, comme Van Dongen ou Rouault , se distinguent de leurs camarade s plus attachés à renouveler l'art du dessin.

C'est le cas de Dufy, notamment , mais aussi d e Matisse, même si celui-ci est sans doute de tous celui qui pousse l'expé rience le plus loin dans les deux directions .

C'est Matisse qui, pour suivant son évolution personnelle, va le premier s 'éloigner d'un mouvement dont il était apparu com me la principale figure.

Vers 1908, il commence à ressen tir le besoin de« remettre de l'ordre dans la sensation colorée» .

A l'émotion presque violente de sa périod e fauve , s u ccèdent des toiles plus apaisées : équilibre , pureté et tranquillit é sont désormais les grandes lignes d'une esthétique personnelle dans laque lle le fauvism e apparaît a posteriori comme un moment de libération .

Avec Matisse, ce sont l'ensemble des fauves qui se détachent a lo rs d' une école qui se révèle en fin de compte avoir été une matrice incomparable pour le développement de leur talent.

GRANDES FIGURES ET PETITS MAÎTRES GEORGES BRAQUE (1882-1963) Son nom est lié au cubisme, mais c'est avec le fauvisme que Braque débute sa carrière.

Tout commence en Provence , où il voyage en 1906 et 1907 avec Othon Friesz.

Le Port de l'Estaque (1906) manif este bien comme n t la leçon du fauvisme lui permettra par la suite de participer à l'invention du cubisme.

Le libre jeu des grands aplats de couleurs pures laisse déjà deviner la passion pour la construction qui définira le cubisme de Braque .

Le fauvisme est ici l'étape indispensable d 'une libération des forme s, qui passe en particu lier par l'abandon de la perspective .

ANDRÉ DERAIN Dès 1903, cet ami de Vlaminck e t Matis se donne avec Le Bal des soldats une première esquisse de ce qui deviendra le fauvisme :couleur s franche s largement étalées, prenant le pas sur le dessin (Arbres à l'Estaque , 1906 ) à la façon de Van Gogh .

Il connaîtra lui aussi l'influence du Sud, où il voyage avec Matisse e n 1905 .

Sur le plan stylist ique , le fauvisme apparaît chez lui comme une étape , son tempérament le portant à assourdir les couleurs et à travailler davanta ge le modelé (Baigneuse , 1908 ) .

Il expérimentera , au fil du temps , des formules assez variées et, à l' instar de Dufy , se consacrera volontiers à l'art de l'illustration .

RAOUL DUFY (1877-1953) C'est p a r Friesz que Dufy fait la connaissance de Matisse , dont il subit directement l'influence .

Usant d e couleurs violentes appliquées par grands aplats, il peint des foules {14-Jui//et, 1906 ) et des scènes nautiques, un genre auquel il re stera fidèle (Port , 1908 ).

De son passage par le fauvisme, Dufy retiendra le goût des couleur s pures, l 'amour de la lumière, la liberté du trait.

Son art évolue vers une toujours plus g rande économie de moyens et trouve son style dans une dissociation entre le dessin et la couleur , celle-ci traitée en aplats, celui-ci vif et allègre (les Nus de 1928 ).

Ce grap hisme léger fera de Dufy un illustrateur apprécié des amateurs .

Il représente ainsi la voie la plus lumineu se et la plus joye use ouverte par le fauvisme , à l'opposé de l'itinéra ire plus sombre d 'un Geor ges Rouault.

OTHON fRIESZ (1879-1949) En dépit de son nom , Friesz est français .

Héritier des impr essio nnistes, c'est aux leçons de Van Gogh e t de Gauguin qu'il va puiser les ressources qui lui permettront de trouv e r sa voie.

Son Portrait de Fernand Fleuret (1907 ) est un exemple classique de la manière fauve de peindre le visage : couleurs ahurissantes , mépri s des forme s, incroyable présence, pourtant.

Le fauvism e n'est néanmoins qu'une étape pour Friesz, qui, en m ême temps que Matisse, vers 1908, éprouve le besoin d e constructions plus équilibr ées.

Sa palette s'assou rdit; le jeu des formes et des volumes se fait plus subtil ; le p aysage l'emporte sur les portr aits, et c'est sous le sig ne de Cézanne qu'il poursuivra désormais son parcours .

( La Côte de Grâce , 1906.) ROGER DE lA fRESNAYE (1885·1925) C'est par les nabis Sérusier et Maurice Deni s que L a Fresnaye vient au fauvi sme.

Il partage quelques expos itions avec le groupe , sans jamai s pourtant s'y rattac her officiellement; plus tard, il pratiquera le même compagnon nage un peu distant avec les cubistes.

Sa peinture des années 1905 -1910 est pourt ant très proche de celle d 'un Matisse : couleurs vives , g ra nds aplats comme taillés dans la couleur (L'Artilleri e , 1910 ) .

Mais il devance ses camarades en s'intéressant très vite davantage à l'équi libre des formes , au détriment de l'expressivité : c'est ce qui l'am èn e, avec Braque, à se rapprocher d e Picasso et du cubisme .

( Nature morte au diabolo , 1913.) ALBERT MARQUET (1875-1947) Ami de Matis se dont il fait le portrait en 1904, ainsi que de Dufy avec leque l il voyage , Marquet est lui aussi passé par l'atelier de Gustave Moreau , même s i parmi ses influence s figurent aussi Cézanne et Bonnard.

Dans sa période fauve , il peint essentiellement des visages aux traits torturés , des nus d é form és.

Maître de la simplification , il a eu sur ses camarades une grande influence , incarnant la leçon des nabis et des maîtres japonai s : fluidité du dessin , équilibre des masses , harmonie de la couleur.

Il s'oriente rapidement vers la peinture de paysage (Quai des Grands-Augustins , 1906 ) , trouvant dan s ce sud du Sud qu'est l'A lgérie une émotion esthétique qui amè nera Matisse à se fixer pour un temps au Maroc (Ghardaïa , 1921).

HENRI MATISSE (1869-1954) S'il est très vite considéré comme le chef du groupe, c'est aussi qu'il en est l'aîné .

Avec Luxe, Calme et Volupté (1905), inspiré du divisionnisme de Signac, Matisse donne au fauvisme son programme : u n e peinture sensuelle, aux couleurs riches et contrastées, à la luminosité méridionale , qui va trouv er son plein épanoui ssement dans Le Luxe (1907 ).

Influencé par Cézanne, dont il retient l e travail sur la lumière et la simp lif ication des volumes, Matisse construit son œuvre sur un travail complexe, mettant en jeu à la fois la couleur et le dessin.

La couleur est traitée san s «vale urs» (c'est-à-dire sans nuance), sans modelé , et il en viendra même dans ses dernières toiles (Papiers découpés) à user de collages.

Le dessin se simplifie, la ligne se fait de plus en plus fluide , tout en s'épaississan t et en se déformant (Odalisque à la culotte roug e, 1907 ) .

que Rouault rencontre Matisse .

11 participe aux principale s expositions des fauves mais se disting ue des autres membres du groupe par l'impo rtance qu'il accorde au sujet repré senté :une humanité déchue (L'Ivrognesse , 1905 ; Cabotin s , 1905 ) , dont l'aspect misérable annonce la quête d e spiritualité qui fera l'esse ntiel de l'œuvre de Rouault, l'un des rares peintre s religieu x du xx< siècle.

Dessin som maire , grande expressivité, déformation des visages (Clowns, 1906 , Les Juge s, 1908 ) ont amené les critiques à le rapprocher des expressionniste s allemands.

Parmi les fauve s, i l se détache par son goût pour les couleurs sombre s .

Km VAN DONGEN (1877-1968) Rejoignant le group e dès 1905, Van Dongen est sans doute de tous ses membre s celui qui reste ra le plus longtemps fidèle à l'esthé tiqu e du fauvisme .

Il est aussi, avec Matisse, celui qui eut le plus de succès sur le marché de l'art.

Avant de se spécialiser dans le portrait , il a donné quelque s tableaux mémorabl es, comme Le Châle espag nol (1913 ).

Il reste également comme celui qui, exposant en Allemagne dès 1908, a permi s aux fauves de se faire connaître des artistes de Die Brücke, contribuant ainsi à la naissance de l'exp ressionnisme .

Il partage par ailleurs avec les expressionnistes un goût marqu é pour les corps cont refaits (Danseuse borgn e , 1905) et pour les poses provocante s, ce qui lui vaudr a un succès de scanda le qu'il saur a convertir en succès mondain.

(La Gitane , 1910 .) MAURICE DE VLAMINCK (1876·1958) Peintre amateur à ses débuts , homme aux multiples talents , Vlaminck doit à la rencontre d 'André Derai n (1900 ) de s'être consacré à la peinture (Portrait d'André Derain , 1905 ).

S 'il ne rencontr e Matisse qu'en 1907 , il est, dès la naissance du groupe, de toutes les expositions.

Spéciali sé dans les paysages , il a en commun avec les autres fauves le goût des grands aplats, du dessin à peine esquissé, mais d'emb lée ses scènes sont plus calmes, ses couleurs moins violentes (Les Arbr es roug es, 1906).

Dès 190B s'amorce une évolution : son trait se fait plus précis, plus achevé .

Le passage par le fauv isme apparaît ainsi chez lui comme une audace de jeunesse , avant un assagissement progress if (Les Remorqueurs à quai, 1908 ; La Maison à l'auvent 1920 ) qui lui vaudra une certain e faveur du public.. »

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