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Le Baroque en art

Publié le 22/02/2012

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Le baroque est "le changement, l'inconstance, le trompe-l'oeil et la parure, le spectacle funèbre, la vie fugitive et le monde en instabilité (...) la métamorphose et l'ostentation, le mouvement et le décor." (Rousset). Il atteint son apogée dans l'Italie du XVIIe siècle, s'éloignant des canons de pureté de l'Antiquité. A l'origine, le terme provient du portugais "barroco", qui désignait une perle de forme irrégulière. Cette acception permet des dérivations péjoratives. Ainsi, le Dictionnaire de l'Académie de 1740 le définit comme "irrégulier, bizarre, inégal". Dans tous les arts, les artistes privilégient les éléments susceptibles de sensibiliser, d'émouvoir le spectateur : mouvement, abus des contrastes de couleurs, foisonnement du détail, composition irrationnelle. Les peintres tentent de faire éclater les limites du cadre, à "trouer le mur" par le jeu de perspectives tournantes. En littérature, la sensibilité baroque a le goût des antithèses et des images pour traduire l'impression d'instabilité et de contradiction. Leurs thèmes de prédilection sont l'eau, la fuite du temps, l'inconstance amoureuse, la métamorphose, le pathétique. Le courant baroque recherche le pittoresque par des effets de langage qui exaltent la passion, la sensualité et les extrêmes. Le baroque est une grande époque créatrice de nouvelles formes. Son esprit continue à influencer l'art du XXe siècle.

« sensibilité dans le dosage de la lumière du paysage lagunaire.

Le modénais Guarino Guarini travaille à Milan, où ilinaugure une époque extraordinaire pour l'architecture piémontaise, qui se poursuivra au XVIIIe siècle avec Juvara.Dans ses ouvrages (chapelle du Saint-Suaire, église Saint-Laurent), une place importante est accordée à lacoupole: allégée de ses surfaces murales, elle est constituée d'une unique ordonnance de côtes s'élançant vers lehaut, comme pour évoquer la dimension raréfiée et mystérieuse de l'infini.

Après une phase marquée par unearchitecture linéaire et sévère (Alonso Cano), l'Espagne développe le style churrigueresque, type de décorationsomptueuse et foisonnante qui, appliquée aux édifices, n'en altère pas pour autant la structure.

Le baroqueespagnol, très décoratif, présente des analogies avec celui de Lecce, dans les Pouilles (Giuseppe Zimbalo).

EnFrance, le baroque s'oriente vers des formes plus équilibrées, exprimant la sensibilité classique, basée sur larégularité, la symétrie et le sens pratique.

La construction résidentielle jouit d'une grande ferveur, aussi bien en ville(hôtels particuliers) qu'à la campagne (châteaux).

Parmi les réalisations les plus importantes, il faut retenir le Louvre(Louis Le Vau) et, naturellement, Versailles (Jules Hardouin-Mansart).

Vienne est elle aussi particulièrement activedans la construction d'édifices résidentiels.

Deux personnalités en particulier sont à signaler: Fischer von Erlach, quia édifié, sur le modèle de Versailles, le château de Schönbrunn, résidence des Habsbourgs sur le modèle deVersailles, et Lucas von Hildebrandt, auquel on doit le château du Belvédère destiné au prince Eugène de Savoie.Parmi les édifices religieux, figure la magnifique abbaye de Melk (Jacob Prandtauer), perchée sur une colline etdominant la vallée.

En Allemagne, parmi les personnalités importantes, il convient de signaler Balthasar Neumann(résidence impériale à Wurtzbourg).

En Bohême, Andrea Spezza (palais Waldstein) et d'autres architectes italiensconstruisent des résidences pour l'aristocratie praguoise, en introduisant le baroque italien; toujours en Bohême, lafamille allemande des Dientzenhofer est active, en particulier dans le domaine de l'architecture religieuse.

Enfin, enAngleterre, les architectes Inigo Jones et Christopher Wren (cathédrale Saint-Paul à Londres) sont les principauxreprésentants d'un style plus mesuré, débiteur de l'Antiquité classique autant que du classicisme français.

Ensculpture également, la recherche s'oriente vers un profond dynamisme des formes.

Francesco Mochi en est unprécurseur (monument à Alexandre Farnèse): dans ses oeuvres, c'est la lumière qui traduit la véhémence dumouvement et anime les figures.

Le Bernin travaille avec la même approche : on lui doit un grand nombre de chefs-d'oeuvre de virtuosité et de poésie, tels que la statue d'Apollon et Daphné, admirable interprétation du thèmeovidien de la Métamorphose.

Les jalons nécessaires à l'épanouissement de la peinture baroque sont posés parCaravage et Annibal Carrache.

Tous deux hostiles au maniérisme, ils établissent comme principe de leur artl'approche directe de la réalité.

Mais l'aboutissement de leurs recherches est différent.

Caravage approfondit sonanalyse de la réalité jusqu'à en représenter les aspects les plus crus et les plus dramatiques (Martyre de saintMatthieu).

Carrache, quant à lui, est moins radical dans son réalisme, qui devient le point de départ d'unereprésentation équilibrée et rationnelle (Fuite en Egypte).

Cette même idéalisation d'empreinte classique fait l'objetde recherches des Français Nicolas Poussin et Claude Lorrain.

Mais le réalisme dramatique du Caravage influenceégalement de nombreux artistes: les Français Louis le Nain, qui choisit comme sujet le monde paysan, et Georges deLa Tour.

C'est encore de Caravage que s'inspirent les Espagnols, Jusepe de Ribera, qui séjourne longuement enItalie, Francisco de Zurbarán, qui privilégie les sujets religieux traduits dans une spiritualité austère et dramatique,et enfin Vélasquez, dont les oeuvres (au réalisme qualifié d'"impassible", en tant que contemplation supérieure de laréalité) annoncent la sensibilité moderne par ses qualités chromatiques et sa touche picturale (Vénus au miroir).Caravage inspire aussi les Hollandais Vermeer et Rembrandt.

Ce dernier s'oriente de plus en plus vers unereprésentation intériorisée de la réalité, dont il tente d'exprimer la vérité, loin de toute convention artistique et detout conditionnement de la société contemporaine.

Au début du XVIIIe siècle se répand une nouvelle tendanceconnue sous le nom de rococo.

Le style rococo entend opposer au foisonnement des formes et au faste du baroquel'agrément et la grâce facile de l'ornement.

Le foyer principal de l'élaboration et de la diffusion du rococo est laFrance où, sur une sensibilité fondamentalement classique, s'était développé un baroque aux tons équilibrés.

Onpeut donc discerner le style rococo dans de nombreuses manifestations artistiques et architecturales du début duXVIIIe siècle, même si dans de nombreuses régions d'Europe, bien des artistes continuèrent à développer lesquestions soulevées par l'expérience baroque, jusqu'au seuil du néoclassicisme.

En architecture, le début du XVIIIesiècle se distingue par des initiatives importantes dans les édifices résidentiels, en particulier les pavillons situésdans des parcs (Sans-Souci, Ermitage...).

L'intérêt pour la décoration intérieure est lui aussi très marqué.

Dans cedomaine, la structure, la décoration et l'ameublement étant étroitement liés, un rôle fondamental revient auxéquipes d'artisans, de décorateurs, de stucateurs et de quadraturistes, qui se déplacent de cour en cour.

La lumièrecontinue à jouer un rôle important dans les intérieurs rococo: diffusée et filtrée par de vastes fenêtres, elles'attarde sur des murs clairs aux teintes pastel, et joue sur les miroirs et les stucs dorés.

Les productions detapisseries, de porcelaines (fabriques de Meissen et de Capodimonte), d'ébénisterie (meubles anglais Chippendale),cultivant souvent des sujets exotiques inspirés de l'Orient, connaissent un grand essor.

Parmi les architectesfrançais maîtres en décoration rococo, figurent Germain Boffrand (Hôtel de Soubise) et François de Cuvilliés quiexerce en Allemagne (Salon des Glaces au pavillon d'Amalienbourg).

En outre, la décoration rococo donne aussi desrésultats de haut niveau dans l'architecture religieuse, comme en témoigne le Sanctuaire du Pèlerin à Wies(Dominikus Zimmermann).

En Espagne, Alberto de Churriguera s'éloigne du style décoratif foisonnant, dit"churrigueresque" pour adhérer à une sensibilité proche du rococo.

En Russie, deux artistes italiens (FrancescoRastrelli et Domenico Quarenghi) contribuent à façonner l'image de Saint-Pétersbourg comme grande capitale, parun style architectural d'empreinte classique et modérément rococo.

Filippo Juvara est sans conteste un grandpersonnage de l'architecture du XVIIIe siècle en Italie: artiste de renom international, architecte éclectique,urbaniste, décorateur, on lui doit la transformation de Turin en capitale.

Son talent extraordinaire lui permetd'inventer des solutions variées et ingénieuses pour les grands travaux de l'architecture européenne (l'église, lepalais, l'aménagement urbain).

Son style architectural s'insère d'autorité dans le débat entre le baroque et leclassique, débouchant sur des résultats où s'allient harmonieusement rationalité classique et sensibilité théâtrale,profonde culture du passé et adhésion au rococo à la mode.

Les enseignements de Juvara seront utiles à LuigiVanvitelli (palais royal de Caserte), dont le langage mêle des éléments classiques et baroques.

En Angleterre enfin,. »

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