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Le message humain dans les performances du body art

Publié le 12/03/2012

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1.      Le message humain dans les performances du body art

La réalité de l’homme est son ambivalence: le bien et le mal se trouvent en lui.  L’homme veut cacher la «noirceur« qui existe en lui. L’artiste contemporain la lui brandit, réelle, visible et palpable. Il accomplit par cette action une des fonctions «primordiales de l’art et qui est de révéler une certaine vérité[1]«, il s’enfonce la peau, pour percer une vérité.  

Le spectateur est conscient du refoulé, de la perversion, du corps profané, de la corruption humaine, de la cruauté, mais aussi de la pulsion organique qui l’habite. Virginie Luc explique la répulsion et l’horreur devant l’acte sacrificiel des artistes:

Nous avons horreur de ce que nous voyons parce que, inconsciemment, nous sentons que nous contemplons un interdit, un secret. Ces mises en scène, ces performances exhibent tout à coup ce que nous sentons battre en nous sans oser le regarder : le mystère de la création. Dans notre répulsion, il y a aussi la conscience du blasphème, du regard qui a aperçu ce qu’il ne devait pas voir[2]


[1] MORELLE,   p. 32 .

[2] LUC, p. 97

« remet en question le prêt à penser : «L’art qui m’intéresse doit bousculer nos a priori, bouleverser nos pensées, il est hors normes, il est hors-la-loi 6».

Elle mène son action féministe contre les standards de beauté qui s'inscrivent particulièrement dans les chairs de femmes.

Elle interroge les techniques de la médecine et des manipulations génétiques qui modifient le statut du corps et posent des problèmes éthiques 7.Zhichao surmonte la douleur et la présente en public pour supprimer son tabou.

C’est un moyen de réappropriation du sentiment de la vie.

En établissant un dialogue avec le public et en exprimant une critique sociale forte et ciblée, il espère soulever les conditions humaines en Chine.

Gina pane explore le seuil de tolérance du corps.

Elle commence à mettre en scène ses actions d’automutilation comme réaction à la violence des manifestations de 1968 et à la guerre du Vietnam.

Elle s’inflige la blessure et la souffrance pour réveiller la «sensibilité anesthésiée» d’une société de plus en plus médiatisée qui ferme les yeux à la souffrance 8.Bob Flanagan expose la pulsion sexuelle à travers ses comportements sadomasochistes extrêmes.

Son martyre dérange les sociétés puritaines qui imposent les codes sur l’individu et conditionnent ses émotions et sa vision du monde pour immerger son être dans les tabous.

Franko B déclare «Verser mon Sang, c’est ma façon de montrer la vie et de la donner 9», ces paroles évoquent la dimension christique.

Il manipule son corps pour montrer la pulsion vivante.

Il veut libérer son audience des chaînes des codes moraux. Il se sacrifie pour nous accompagner dans une marche vers le beau, vers la vérité.

Ron Athey confronte les idées préconçues sur le corps, la masculinité et la religion.

C’est le martyre des malades du Sida et des homosexuels.

L’atteinte qu’il mène sur le corps est un geste de libération de la violence et de rédemption.

M arina Abramović met la mort en scène «pour exprimer la fragilité de la vie ou de la conscience humaine 10».

Elle cherche à libérer les individus, particulièrement les femmes, des prototypes sociaux.

Chris Burden s’expose au danger pour dénoncer l’insensibilité des sociétés modernes et faire face aux oppressions sociales et politiques, et pour lutter contre les médias de masse. 6http://www.orlan.net/adriensina/conference/extrait1.html7http://www.orlan.net/8http://www.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-corps-oeuvre/ENS-corps-oeuvre.htm9http://www.franko-b.com/publications.htm10Oriane JEANCOURT-GALIAGNANI, « Au Centre Pompidou, la mutilation faite art », 21 Juillet 2008, http://www.rue89.com/2008/07/21/au-centre-pompidou-la-mutilation-faite-art. »

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