Le monde de "Tintin et Milou"

« He gé et la BD La bande de ssin ée, couramm en t app elée BD , a c onqui s les fav e ur s de la jeune sse, qui l'a accompagn é e, t out au long d 'un xr siè cle pla cé sou s le signe de l'imag e.

A u d épart , simpl e ment vou ée à la distra c tion des enfants , cette activ it é paralittéraire a su m ériter l 'appellation de «neu vième art ».

L a bande dessinée voit le jour dans le sillage du roman-feuilleton , auquel elle emprunte ses thèmes et ses rythmes de diffusion par épisodes.

C'est en Europe , dès !827 , qu 'elle fait son apparition avec le précurseur du genre quand le Suisse Rodolphe Toepffer (!799-!846) publie Monsieur Vieux-Bois, une histoire en images présentées successivement par bandes de trois cases sous-titrées de textes.

Il est le premier à montrer les mouvements successifs des person­ nages , dans un style «cinématographique »: ainsi naît la BD , au sens le plus moderne du terme.

Dans le même temps , en France, la fabrique d'Épinal , désireuse de conquérir le public enfan­ tin, évo lue , pour la représentation de ses images populaires coloriées , du tableau unique à une succession de cases inégalement réparties qui assure un découpage plus fin de ses récits, tel celui de l'épopée napoléonienne .

Les pères fondateurs À partir du second Empire, une presse pério­ dique spécialisée se développe.

Celle-ci a pour carac téristique de viser une jeunesse de plus en plus alphabétisée.

C'est dans le Petit Français illustré que, dès la fin du siècle dernier, Georges Colomb (1856-!945 ), alias Christophe, fait paraître tour à tour la Famille Fenouillard, le Sapeur Camember et le Savant Cosinus.

Il met au point une technique et un langage propres à la bande dessinée, avec ses histoires disposées en planches , ses gros plans et ses plongées, avec de véritables séquences narratives qui sont véritable­ ment liées entre elles et non pas simplement jux­ taposées les unes aux autres.

Le début d e notr e siècle marqu e le réel essor de la BD avec la création d 'hebdomadaires illus­ trés dont certains dureront des décennies , comme la Semaine de Suzette (1903), l'Épatant (!908), Fille tte (1909 ), /'Intrépide (!910), Bayard (!916).

La plupart de ces bandes dessinées met­ tent en scène des héros bien-pensants.

Hormis ceux de Louis Forton (!879-1934): les Pieds Nic­ kelés (1908 ) - Croquignol, Ribouldingue , Filo­ chard -, des personnages rigolards , affreux , sales et méchants qui jurent , volent et boivent; ou Bibi Fricotin et son ami Razibus Zouzou, de joyeux lurons filous et anarchistes.

C'est Forton qui introduit les premières bulles -ces espaces graphiques ferm és qui semblent sortir de la bouche des personnages et sont cen­ sés exprimer leurs paroles- dans ses dessins, tout en conservant le texte sous l'image , pour mettre en valeur telle ou telle réplique .

Plus tard, les ......

Les Pieds Nickelés , personnages _ créés par Louis Forton dans le magazine l'Epatant , sont de sympathiques filous , dont les escroqueries firent écho aux nombreux scandales financiers de la Ill" République.

bulles remplaceront complètement le sous-titra­ ge, modifiant ainsi de façon importante le rap­ port entre le texte et le dessin.

Dans ces illustrés , d'autres personnages enta­ ment auprès des jeunes lecteurs une longue car­ rière populaire, mais dans une veine moins popu­ liste, encore moins corrosive, que chez Fort on: les aventures de Bécassine, la naïve bonne bre­ tonne imaginée par Joseph-Porphyre Pinchon "' (1871-1953 ) s'échelonnent de 1913 à 1950 ; celle ~ de l'espiègle Li !li d'A.

Vallet, de 1909 à 1923.

E 'ë •UJ .....

;;; La crise f c: Mais , confrontée au formidable dynamisme de la ~ presse américaine, la création française s'étiole .~ dans les années 1920: elle est submergée par l'in- vention permanente dont font preuve les auteurs de comic strips, qui créent sans relâche des per­ sonnages et des super-héros aussi divers que Pim Pam Poum, Bicot , Félix le chat , Popeye , Buck Rogers (la première BD de science-fiction) , Tar­ zan , Mickey Mouse , Mandrake, Flash Gordon , Prince Vaillant , Batman et autres Superman.

Les dessinateurs américains mettent au point la tech­ nique moderne de la bande dessinée avec l'utili­ sation systématique des bulles, des images spec­ taculaires et très narratives, la figuration des bruits et des sons (qui ne sont plus seulement écrits), et celle de la vitesse par des hachures ou des multiplications d'images.

Quelques maîtres et petits maîtres français s'emploient avec succès à entretenir la flamme .

Alain Saint-Ogan (!895-!974) est un remarquable dessinateur et un décorateur, qui adopte les bulles ainsi que les techniques de narration et l'esprit cinétique des BD américaines, mais dans On a marché sur .....

la Lune (1950) de Hergé.

Deux siècles après Cyrano de Bergerac , cinquante ans après George Méliès , mais Mille s i/bords 1 j'oli déjJ ~it pils méll de chos es di~rzs môl vie .. .

môlis p;~s encore spéléologie · lunël ire.' dix-neuf ans avant Apollo Xl, Tintin et le capitaine Haddock .!!1 découvrent le ~ satellite terrestre.

~ .....

"' t ......

Georges Remi , ~ plus connu ~ sous le pseudonyme g de Hergé: «Tintin , ~ c 'est moi , mon ·§ double réussi .

8 Comme tous g les garçons de ~ quinze ans , j'ai .~ rêvé d 'être un héros .

~ g Tintin accomplit mes ~ exploits à ma place .

• Q. »