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LE VASE FRANÇOIS

Publié le 14/09/2014

Extrait du document

Figures noires, figures rouges

L'art de la céramique grecque s'est épanoui à travers deux techniques qui se sont succédé dans le temps.

Les vases à figures noires. La première technique, celle du Vase François, est dite «à figures noires«. Largement diffusée jusque vers 530 environ, elle consiste à tracer des silhouettes noires, dont les détails anatomiques ou vestimen­taires sont rehaussés d'incisions ou de couleurs, sur le fond, de la cou­leur de l'argile claire.

Les vases à figures rouges. La technique ultérieure, dite «à figures rouges«, apparaît vers 530 avant notre ère et supplante progressive­ment la précédente. Désormais, c'est le fond qui est revêtu d'un ver­nis noir, plus ou moins brillant selon la provenance des pièces. Les scènes sont claires : esquissées à la pointe dure, elles sont ensuite dessi­nées au trait et peintes. Les couleurs définitives sont obtenues par la cuis­son. Athènes, avec le peintre-potier Euphronios, devient rapidement le lieu le plus brillant de production d'ceuvres dans cette technique.

« La seconde face est décorée des exp loits de Thésée, le héros attique.

Sur le col du vase, la joie des jeunes Athéniens , sauvés du Minotaure par leur prince , est contrebalancée par la lutte qui oppose en dessous Centaures et Lapithes.

Sur les anses, Ajax ramène le cadavre raidi d'Achille, tandis que la maîtresse des fauves , Artémis , étrangle cerf et panthère.

Sur la panse, encore, un épisode parodique du monde des dieux montre le retour dans !'Olympe du boiteux Héphaïstos, accompa­ gné d'un cortège débridé , et monté sur un âne.

Sur le pied , pygmées et grues livrent un combat exotique et insolite.

L'horreur du vide Figures et déta ils proli fèrent sur l' ensemble du v ase.

Nul espace vide , nul arrêt dans la succession des images .

Entre les personnages fourmille n t des inscriptions, des frises de pal­ mettes et de fleurs de lotus alternées.

L'artiste peuple les bandeaux sans légende de sphinx , de motifs floraux , d' animaux en combat , de gorgones , thèmes cher s à une tradition orien­ talisante qui aime la petitesse et l es décors chargés.

Des frises de motifs variés souli­ gnent les différentes part ies du vase .

Enfin, quelque 121 inscriptions désignent les per ­ sonnages ainsi que les objets ! La même angoisse de laisser un espace inoc­ cupé transparaît dans l'attitude et le rendu des silhouettes.

Clitias multiplie les groupes, qu'il reproduit de manière presque identique , tout en introduisant certains détails qui rompent la La lutt e d'H é raclè s et Ant ée, détail d' un vase d'Euphronio , (Paris , musé e du Louvre ).

monotonie.

Les motifs anatom iques son t pré ­ cisés par des incisions.

Même les mamelo n s sont rendus de manière décora tive par l e des ­ sin d' une rosette! Les chairs féminines, en revanche, ne sont pas détaillées : c ' est un trait habituel de la peinture des vases grecs.

Mais les vêtements féminins sont traités avec soin : les déesses , et en particulier Artémis, portent des robes en damier, rehaussées d 'incisions et de couleurs .

Les plis sont représentés encore maladroitement , par une simple pliure de l'étoffe qui retombe sur le bras.

Une époque qui se cherche Dans le choix de ses thèmes comme dans son rendu stylistique, ce chef-d'œuvre de l'époque archaïque témoigne du climat artis­ tique et cultu rel qui règne en Grèce, et en par­ ticulier à Athènes , au VI' siècle avant notre ère.

Les ma rchés sont al ors dominés par la céramique corinthienne , ouverte aux influences orientales.

Le Vase Fran çois rivalise avec celle-ci par sa richesse ornementale , caractérisée par l'abondance des animaux sau ­ vages et des motif s décoratifs.

Mais la façon dont il représente les scènes homériques est proprement athénienne.

Elle correspond en effet à l'effort d 'unification et de codification des mythes grecs fait par le gouvernement de la cité au vr siècle, et notamment par le tyran Pisistrate, qui fixe de façon définitive la ver­ sion •officielle • des textes de l'Iliade et de l'Od yssé e .

Pourtant les valeu rs du patrimoine grec ne sont pas encore bien assurées et le partage des zones iconographiques du Vase La céramique, un art essentiel de la Grèce L a cé ramique est un art essentie l chez les Gr ecs anciens, car son décor , q ui consiste généra le m ent en scè nes mytho logi ques ou q uoti­ diennes , témoigne des réalités matérielles et des valeurs concep­ tuelles qui fon t la grandeur de cette civilisation.

Ainsi , les repr ésentations de banquets , d' activ ités sportives ou de relations pédérastiques reflè ­ tent une société esse ntiellement masculin e, où la femme tient une place tout à fait secondaire et où la vie sociale joue un rôle prépondé­ rant.

De même .

l'évocation fréquen te d' épisodes de la guerre de Troie et de la tragéd ie montre l'attachement ét ro it du Grec à ses mythes .

Par son abondance et par sa dis­ persion à travers le b ass in mé diter­ ranéen , la céramique perme t égale­ ment aux historiens de retracer la vie économique du monde antique dans le dernier millénaire avant notre ère.

Entre les récipients non décor és, utilisés pour le trans­ port et le stockage des céréales, du vi n ou de l'huile d'oli ve, et les vases s igné s par les maître s attiques, un large éventail d 'informations s'offre au chercheur.

Françoi s entre plusieurs thèmes mytholo ­ giques illustre cette ambiguïté.

Athènes ne parviendra à une véritable identité artistique qu'avec la naissance de la céram i q ue à figures rouges , au siècle suivant.. »

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