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LES «NOUVEAUX RÉALISTES» FRANÇAIS

Publié le 14/09/2014

Extrait du document

Daniel Spoerri fixent une fois pour toutes sur un support vertical une série d'objets, essentiel­lement des (vrais) restes de repas. L'utilisation du déchet, de la ferraille — rebuts inévitables de la société — se retrouve également dans la pratique d'un César, qui compresse des balles de métal ou des voitures, ou dans les machines autodestructrices de jean Tinguely. Dans cette voie où s'atrophie le geste artistique, Arman assemble et accumule des objets qu'il livre, dans un premier temps, tels quels, puis qu'il endommage comme dans ses Colères. L'Américain Christo, fixé à Paris entre 1962 et 1964, s'éloigne encore davantage des voies tra­ditionnelles de la sculpture, puisque son travail consiste à emballer et à ficeler des objets, des monuments et même des sites naturels.

« Ricard (compr essio n dirigée d 'automobile ), César, 1962 (Paris , mus ée national d'Art mo derne ).

L'objet tel quel D'autres artistes, Arman, Spoerri , Tinguely , Hains , Villeglé, Du&êne, César , Rotella , aux ­ quels se joignent ultérieurement Niki de Saint­ Phalle, Gérard Deschamps et Christo, tra­ vaillent dans le même sens.

Les nouveaux réalistes refusent toute convention de la repré­ sentation, tout style , et prônent une interven­ tion minime sur l'objet.

Les tableaux -pièges de Daniel Spoerri fixent une fois pour toutes sur un suppo rt vertical une série d'obj ets, esse ntie l­ lement des (vrais) restes de repas.

I:utilisation du déchet, de la ferraille - rebuts inévitables de la société - se retrouve également dans la pratique d'un César, qui compresse des balles de métal o u des voitures, ou dans les machines autodestruc trices de Jean Tinguely.

Dans cette voie où s' atrophie le geste artistique, Arman assemble et accumule des objets qu'il livre , dans un premier temps , tels quels , puis qu'il endommage comme dans ses Colères.

I: América in Christo, fixé à Paris entre 1962 et 1964 , s'éloig n e encore dava ntage des voies tra­ ditionnelles de la sculpture, puisque son travail consiste à emballer et à ficeler des objets, des monuments et même des sites naturels.

La récupération comme création Le choix que !'artiste fait d'un objet devient ainsi l'acte créateur par excellence, un acte qui se suffit à lui-même , et interdit en conséquence toute intervention virtuose , technicienne , de l'artiste.

Souvent, l'objet choisi appartient au paysage urbain.

Hains, Villeglé, Dufrêne et Rotella, les •affichistes • du groupe , sélection - nent et collectent les publici tés collées sur les murs des cités.

Ils choisissent d'en décoller telle ou telle partie selon !'effet qu'ils veulent obte­ nir, jouant sur les arrangements graphiques propres à ces images et sur le pouvoir d'émo ­ tion qui se dégage de leur mutilation.

Ils tra­ vaillent également sur des associations de mots (Hains) , ou des effets plastiques (Villeglé), s'intéressant parfois à l'envers des affiches, maculé par les dépôts de colle et les fragments d'affiches plus anciennement collées (Dufrêne), ou recherchant sur l'endroit les images de stars qui évoquent le pouvoir des médias (Rotella).

-+ Voir a ussi: p.

312-313 (Le pop art).

Le happening, ou l'art éphémère ..

une œuvre d'art est un rendez-vous.

Prenez garde à ne pas le manquer !", di sait Mar cel Duchamp.

Prenant au pied de la lettre le conseil de l'art iste d ad aïs te, de s créat eurs ont érigé l'ac tion artistique d 'un moment en œuv re à part entière .

«Happening s» américai ns.

Le premier «happening ..

a lieu en 1952 , dan s un e école artistique d'avant-garde , le Black Mountain College, en Caroline du Nord .

Il est organi sé par un musicien , John Cage.

Durant quarante -cinq minute s, disco urs et poèmes alternent avec des interventions du public conv ié à participer .

À l'instigation du peintre expressionniste abstrait Allan Kaprow , des soirées du même type ont lieu dans une galerie de peinture, à New York , en 1957- 1958.

Les anthropométries de Klein .

En Europe, ces soirées appelées plus sou­ ven t uperforman ces 0 sont introduit es par le nouveau réaliste Yves Klein .

Ainsi, le 9 mars 196 0, à la Galerie d'art con temporain situ ée rue Saint -Honoré , Yves Klein dema nde à trois jeun es femmes nu es de se couvri r de peinture bleu e et d'app liquer leur propr e co rps s ur la surfa ce de s feuilles blanc he s étendues à terre et le long d'un plan ver ­ tical.

Au son d'une musique créée par Klein pour l'occasion et bap tisée Symphonie monoton (sic), durant vingt minutes , l'arti s te guide ses modèles , véritab le s femme s-pin cea ux qui laissent sur le papier des traces dites ..

anthropo ­ métriques".

Chronologie d'un mouvement Pie rre Restany , cri tique théori­ cien , publie le premier Man ifest e du Nouveau R é alisme le 14 avril 1960 en préface à une exposition collec tive qu i a lieu à la galer ie Apollina ire de Milan .

Le groupe est off iciellemen t constitué au domicile pa risien de Yves Klein le 27 octo bre 1960.

Outre le criti qu e, hu it artistes , aux ­ quels s'adjoignent plus tard le sculp­ teur César et le peintre Rotella , signen t alors la déclara tion d'in ten ­ tion pré par ée par Restany .

Deux d'en tre eux sont des scul pteurs (Arma n, T in guely ), les six autres sont peintre s (Dufrêne , Hains , Klein, Raysse , Spoerri et Villeglé).

Les deux premières manifestations ont lieu en nov em bre -décembre au Festiva l d'a vant-garde de Paris, puis , en mai 1961 , à la Gale rie J.

à Pari s.

Cette dernière exposition porte le tit re ..

Qua rante Degrés au-dessus de Dada 0 et elle est l'occasion de la publ i cation d 'un deuxième Manifeste pa r Pierre Restany .

Malgré le suicide d'Yves K le in qui , en 1962 , marque le d ébut du décl in du mouvement, d'autres manifesta ­ tions son t organisées, cette fois dan s d' importantes inst itutions du monde artis tique : le musée d'Art moderne de la Vi lle de Paris et le Museum of Modern Art de New York , en 1961.

Grâce à l' autorité de Restany, ce succès continue dans les années qui suivent.

Mais le groupe se sé pare lors de son dixième ann iversair e, à M ilan.

Anthropométrie (ANT8 2), Yves Klein , 196 0 (Paris , musée national d 'Art mode rne) .. »

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