LES PLAISIRS DU BAL de WATTEAU

« WATTEAU Antoine LES PLAISIRS DU BAL Vers 1717 Peintre français Analyse ♦■'Une scène complexe animée denombreux personnages se déroule sous une loggia ouvrant sur un vaste jardin.

L'architecturemonumentale dominant les petites figures est inspirée de mo dèles de la Renaissance italienne, peut-êtreaussi des œuvres de Véronèse.

On remarque égale ment dans les colonnes à bossages bicolores l'influence de l'architecte Salomon de Brosse, lequel avait introduit en France certaines solu tions picturales empruntées au maniérisme ita lien, et notamment àJules Romain.

L'effetde ces colonnes « rustiques » encadrantd'élégantes cariatides qui flanquent elles-mêmes des niches est d'ailleurs extrêmement plaisant. Au centre de la scène se trouve un couple de danseurs : l'homme s'accompagne de castagnet tes.

Autour d'eux, une foule de gens, dans les attitudes les plus diverses, assiste et participe à la scène ; au premier plan, des personnages d'une grande élégance bavardent ou dégustent les bois sons servies par les domestiques que l'on aperçoit face à la niche,auprèsd'un buffet chargé de bouteilles et de carafes. Àdroite, au second plan, setrouve unorchestre qui divertit cetteassem blée insouciante.

Un dernier musicien a été placé par l'artiste dans le bas, à demi assis, de façon à terminer la composition.

Au fond à gauche appa- picto DULWICH COLLEGE 488 LONDRES XVTIIe siècle Huile sur toile 53 x66 cm raît un personnage familier,le Pierrot ou Gilles, cepersonnage de la Commedia delTarte qu'aimait Watteau et qu'il peignit à plusieurs reprises.

La scène est égayée de surcroît par de petits chiens et des enfants qui jouent. Une radiographie effectuée lors d'une restau ration en 1949 a permis de découvrir un impor tant « repentir » de l'auteur : le décor architectu ral comportait ainsi à l'origine une colonnade circulaire qui cachait en partie le paysage. L'œuvre U Le tableau fut reproduit par le graveur G. Scotin en 1730: son estampe indique que l'œu vre était alors propriété du conseiller au parlement, Glucq. Mais dès avant 1752, ellese trouvait entre les mains du conseiller royal Pauquier, lequel l'aban donna deux ansplustarda l'intendant Gournay. Ce dernier larevendit presque aussitôt àMontulé, à la vente duquel elle figura en 1783, avant d'être présen tée aux ventes Vaudreuil (1787), Montesquiou (1788) et Le Brun (1791). Parvenue àLondres, elle rejoignit la collection Desenfans puis, par héritage (1803), celle de Bourgeois, d'où elle passa en 1814 au Dulwich Collège. Un grand succès ^ Cette toile, également connue sous les titres Bal de jour ou Réunion sous une loggia, connutun succès phénoménal aux XVIIIe etXIXe siècles.

Dès avant la Révolution, les sources en indiquent deux ou trois imitations par Pater.

On a pu en localiser au total une douzaine de copies ou de versions plus ou moins fidèles, la plupart situées en Angleterre, mais aussi aux États-Unis. Parmi les artistes les plus célèbres qui s'inspirèrent Du même peintre : PICTO 479 à 494 ©Nardini Editore.

1992.

VPC Larousse-Laffont pour l'édition française.

1992. de cette œuvre, citons Lancret qui en fit au moins quatre versions.

En Grande-Bretagne, il fut copié au XIXe siècle par Leslie et même par Turner.

L'estime dont jouissait cette œuvre chez les peintres d'outre-Manchese trouve tout entière dans ce jugement porté par Constable: cette œuvre, écrivait-il, estfaite « avec du miel, tant elle est fondue, tendre, douce, délicieuse...

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