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LES TROYENS d'Hector BERLIOZ

Publié le 15/10/2010

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opéra français du XIXême siècle d'Hector BERLIOZ (1803-1869)

 • «poème lyrique« en cinq actes et deux parties  • texte français de Berlioz (d'après L'Enéide de Virgile)  • créé en 1869 à Paris, sous le nom Les Troyens à Carthage

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« Acte II : Pendant son sommeil, Enée (t) voit l'ombre du héros Hector, qui lui ordonne de fuir et d'aller fonder enItalie un empire.

Les Grecs sortent du cheval et massa-crent la population.

Enée part, tandis que les femmes setuent pour échapper aux Grecs.Deuxième partie : Les Troyens à CarthageActe III : A Carthage, la reine Didon (ms), dont l'époux Sichée est mort, accueille la flotte des Troyens.

Enée se propose de combattre les Numides qui menacent Carthage. Acte IV : Dans la forêt, un orage éclate.

Didon et Enée se réfugient dans une grotte.

Enée raconte à Didon, toute à son nouvel amour, les malheurs de Troie. Acte V : Les dieux rappellent à Enée qu'il doit partir.

Il est partagé entre son devoir et son amour.

Désespérée, Didon dit adieu à son peuple, à sa soeur, au ciel d'Afrique et aux «nuits d'ivresse».

Elle monte sur un bûcher, et sefrappe de l'épée d'Enée.

Au choeur des Carthaginois, qui proclame sa haine contre la race d'Enée, succède laMarche troyenne, devenue le chant de triomphe des Romains. ANALYSE une grande tragédie épique et lyriqueinspirée par Virgile, Shakespeare et Gluck Cette épopée qui retrace le destin tragique d'un peuple i(les Troyens) et d'un individu (Didon) rappelle l'opera seria du dix-huitième siècle, et en particulier les «tragédies lyriques» de Gluck (Orphée), dont Berlioz appréciait le dépouillement expressif.

Mais elle est surtout pétrie d'influences littéraires, celle du poète latin Virgile, auteur deL'Enéide, et plus encore, celle de Shakespeare, que Berlioz vénérait comme tous les artistes romantiques.

La construction éclatée et fortement contrastée s'inspire des tragédies shakespeariennes : 1 'opéra se présentecomme une série d'épisodes où des scènes intimistes ou méditatives font contrepoint aux passages héroïques et auxscènes de foule.

Les personnages secondaires ne sont pas traités comme des figurants : les sentinelles qui pestentcontre leur chef, le jeune Hylas qui exprime sa nostalgie dans une chanson naïve et émouvante, rendent un son trèsshakespearien.

Enfin, le mélange des formes obéit à une esthétique romantique inspirée de Shakespeare : l'opéracomprend des morceaux classiques, arias (la plus émouvante est celle de Cassandre au début «Les Grecs ont disparu»), récitatifs (comme celui d'Enée à la fin «Inutiles regrets» suivi de l'air «Ah ! quand viendra le temps desadieux»), duos (comme celui entre Anna et Didon), ensembles (l'extraordinaire septuor «Tout n'est que paix etcharme autour de nous»), mais aussi des morceaux orchestraux (comme la «Chasse royale et orage» qui est unevéritable symphonie descriptive), des ballets (comme le «pas des esclaves nubiennes), des pantomimes (la plusimpressionnante est la scène où Andromaque mime sa douleur tandis qu'une clarinette se substitue à sa voix).Berlioz marie la sobre grandeur du classicisme avec la ferveur romantique : la scène poignante de la mort de Didon,digne de Purcell (Didon et Enée) contraste avec le lyrisme passionné du duo d'amour entre Didon et Enée («Nuit d'ivresse, nuit d'extase infinie») dont les paroles sont d'ailleurs empruntées à la pièce de Shakespeare Le Marchand de Venise. En écrivant Les Troyens, Berlioz voulait supplanter son rival allemand Wagner.

Comme chez Wagner, le sujet est tiré de la mythologie, et Berlioz a lui-même écrit le livret.

Certains aspects peuvent apparaître comme des concessions àla tradition du Grand Opéra français qui triomphait alors sur les scènes internationales : l'ampleur monumentale, ladivision en «numéros», l'importance des parties chorales et chorégraphiques, l'alternance de scènes spectaculaireset de scènes sentimentales.

Mais Berlioz transcende les conventions du Grand Opéra, et joint l'intériorité à lapuissance, la noblesse à l'invention, la variété à l'unité.

La richesse des timbres, l'éclat de la couleur orchestrale animent cette fresqueépique d'une vie extraordinaire.

Mais le foisonnement musical et dramatique est structuré par un thème récurrent, laMarche troyenne : il s'agit d'un véritable leitmotiv (même si Berlioz préfère l'appeler une «idée fixe») qui subit des transformations à la manière du motif wagnérien.

De même, l'ordre des dieux revient de façon lancinante, rappelantla mission d'Enée et le destin du peuple troyen («Italie !»), inscrivant l'aventure individuelle dans l'histoire collective. Si cet opéra célèbre l'héroïsme à la manière des tragédies antiques, la tonalité générale est moins épique queromantique.

La vraie fatalité est celle de la solitude et de la souffrance humaine, et Berlioz ne nous émeut jamaisautant que lorsqu'il nous fait entendre les lamentations de Cassandre que personne n'écoute, la douleurd'Andromaque, les cris du peuple massacré, la chanson du marin déraciné, la plainte de Didon abandonnée ou ladéploration d'Enée prisonnier de sa mission.

Cette poésie altière et généreuse est unique dans le répertoire français.. »

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