LOTTO Lorenzo : PIETÀ

« I LOTTO Lorenzo PIETÀ 1508 Peintre italien Analyse ♦* La Pietà fait partie du polyptyque de Reca- nati.

Le corps exsangue du Christ est soutenu à gauche par un ange et à droite par Joseph d'Ari- mathie. Sainte Marie Madeleine baise lamain du Seigneur tandis que la Vierge, àdemi dissimulée, est comme pétrifiée.Lescouleurs froidesaux contrastes violents et les détails tels que les mains traduisent la douleur des protagonistes. Àcette époque Lotto est influencé par l'œuvre de Durer. Mais le pathétique allemandest interprété par le Vénitienet unsentiment plus aigu d'anxiétésesubstitue àl'énergie des créa tures de Durer.

Une fine analyse psycholo gique anime lespersonnages et l'usage d'une lumière naturelle imprime unmouvement à la composition. En modifiant l'attitude de recueillement médi tatiftraditionnellement attribuéeaux groupes des saints dans la peinture vénitienneet en présen tant les personnages d'une manière plus immé diate et plus naturelle,Lottointroduit avec le polyptyque de Recanati une véritablenouveauté. Il cherche à traduire une réalité plus crédible, en fouillantses figures avec une acuité psychologi que inconnue jusqu'alors. Le polyptyque constitue, dans le parcours sty listiquede Lotto, le dernier hommage à l'art d'Antonello da Messina et un témoignage d'admiration évident àl'endroit de Durer. picto PINACOTECA COMMUNALE 187 RECANATI XV^XVf siècles  Huile sur panneau80 x 80 cm Détail dupolyptyque L'œuvre U Le polyptyque de Recanati, auquel appartient laPietà, est divisé en seize panneaux ; il est signé et daté 1508 dans lepanneau central. Au XIXe siècle, le polyptyque fut démembré et les panneaux dispersés. Ils ne furent réunis qu'en 1914 dans un cadre de style Renaissance. amcm""i Lotto admirateur de Giorgione ^ Dans son ouvrage Le Vite (Les Vies) l'histo rien Vasari rapporte que Lorenzo Lotto, peintre vénitien, ami et compagnon de Palma, avait imité quelque temps le style de Bellini, avant de se tourner vers celui de Giorgione, comme en témoignent lesnombreuxtableauxet portraits que l'on pouvait admirer dans les demeures patri ciennes de Venise. Ensuite, c'est Zanetti en 1771 qui souligne dans son traité De la peinture vénitienne cet intérêt Du même peintre ©Nardini Editore, 1£PICTO 186 à192 31.

VPC Larousse-Laffont pouriédition française, 1991. de Lotto, parlant même de sa passion pour le style de Giorgione dont ilcherchait surtout à imi ter le beau coloris bien qu'il exagérât dans ses imitations et que parfois les chairs fussent outra geusement colorées.Zanetti poursuit son portrait en décrivant un Lotto travaillant avec science et amour, attentif au dessin et à la précision des dif férentes parties ; ses œuvres, bien que conçues très rationnellement et souvent soigneusement finies, ne manquaient cependant pas de vivacité. Photo Scala. Florence. R1-07-23. »