PIETÀ de VERONESE
Publié le 13/09/2012
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C'est sans doute vers 1585-1586, dans les dernières années de sa vie, que Véronèse peignit cette toile pour le couvent Santi Giovanni e Paolo à Venise. Dès le début du XVIIe siècle, elle faisait partie des collections de Charles Ier, ...
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PIETÀ
1585-1586
Peintre italien
Analyse
~ C'est à la dernière période de l'activité de
Paul Véronèse que remonte la Pietà du musée de
l 'Ermitage .
Par rapport aux structures complexes
et encombrées d'une foule de personnage
s,
habituelles chez ce peintre, la composition est ici
très simplifiée.
En fait, il lui suffit de trois
personnages pour indiquer l'ac tion : le corps du
Christ, dans une position demi-assise et abandon
née , est soutenu par la Vierge Marie tandis qu'un
ange,
à droite, soulève la main du Rédempteur
pour en montrer la plaie.
Dans une autre version appartenant au
mu sée
de Lille, deux anges sont représentés au lieu
d 'un ; mais par rapport
à cette dernière œuvre, la
Pietà conservée à Saint-Pétersbourg est davan
tage axée sur
le caractère monumental des
figures qui semblent sortir du tableau et
lui
confèrent une grande force émotive de douleur
et de désespoir.
On remarquera l 'admirable
partie supérieure de la composition, fondée sur
le rapprochement des trois têtes.
xvr siècle
École vénitienne
Huile sur toile 147 x 111 cm
Dans ses dernières œuvres, Véronèse aban
donne sa luminosité caractéristique pour adopter
des tonalités plus sourdes, un clair obscur plus
décidé ainsi que des reflets de lumière plus
marqués.
Dans une telle atmosphère, les corps,
dont
le relief est accentué, paraissent encore plus
sculpturaux.
L'œuvre
C C'est sans doute vers 1585-1586, dans les
dernières années de sa vie, que Véronèse peignit cette
toile pour le couvent Santi Giovanni e Paolo à
Venise.
Dès le début du XVIf siècle, elle faisait partie
des collections de Charles!", roi d'Angleterre.
Avec
la vente de la galerie royale , on la retrouve en 1649 à
Bruxelles et, durant un siècle , elle passera de mains
en mains.
Enfin, en 1772, elle sera achetée à la vente
Crozat pour le compte de Catherine II de Russie ,
d '
où sa localisation actuelle.
On en connaît aussi
une copie gravée en taille douce par Augustin
Carrache.
Véronèse et l'Inquisition
+ En juillet 1573, Véronèse est convoqué
devant le tribunal de l'Inquisition, pour interro
gatoire : un de ses derniers tableaux, la
Cène,
présentait, lui reprochait-on , des personnages
fort peu compatibles avec le thème évangélique
traité.
Réponse
de Véronèse: «Nous autres
peintres, nous prenons de ces licences que
prennent les poètes et les fous.
Je fais des
peintures avec toutes les considérations qui sont
propres
à mon esprit et selon qu'il les entend .
»
À travers le débat relatif à la Cène (Véronèse
finalement choisira un autre titre,
Repas chez
Lévi) apparaît le véritable motif d'incompréhen
sion entre le tribunal ecclésiastique
et le peintre :
le sujet, pour ce dernier, n'est qu'un prétexte, un
point de départ pour étudier des formes, élaborer
des compositions.
Véronèse se soucie fort peu du
contenu de l'histoire racontée : seuls le préoccu
pent les problème s posés par l'es pace
et la
lumière.
Du même peintre : PICTO 272 à 275 Photo Archives Nardini © Nardini Editore, 1992 .
VPC Larou sse- Laffont pour l'édition française , 1992 .
09-11.
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