REMBRANDT: LES PELERINS D'EMMAUS

« fflî II REMBRANDT LES PELERINS D'EMMAUS 1648 Peintre hollandais Analyse ♦^Ue thème desPèlerins d'Emmaùs fut inter prété à plusieurs reprises par l'artiste dans des compositions chaque fois différentes.

Dans son œuvre de jeunesse de 1629, conservée au musée Jacquemart-André à Paris, il a saisi la stupeur presque tremblante des disciples après la recon naissance duChrist ; noter aussil'effet audacieux du contre-jour.

Dans celle du Louvre, Rem brandt évite les contrastes trop nets et le climat dramatique.

La scène se caractérise par une atmosphère calme, presque en suspens.

Une lumière douce se diffuse en accord avec les sentiments paisiblesdesassistants.

L'analysede ce tableau ne peut faire abstraction de la connais sance qu'avait Rembrandt de la peinture ita lienne, en particulier des Pèlerins d'Emmaùs du Caravage, œuvre conservée à la pinacothèqueBrera à Milan.

L'arcadequioccupe lapartie centrale de la composition présenteégalement des similitudes avec la peinturede Titien et avec celle de Véronèse.

Enfin, la position centrale du Christ et la répartitionsymétrique des personna ges suggèrent l'influence de Léonard de Vinci, qu'il a pu connaître par une copie de la Dernière Cène de Sainte-Marie-des-Grâces àMilan. %) La Cène àEmmaùs (1629), musée Jacquemart-André, Paris. MUSEE DU LOUVRE PARIS XVIIe siècle Bois 68 x65 cm L'œuvre ULa comparaison de la tête du Christ avec les esquisses du même sujet conservées au musée Bre- dius de La Haye atteste lapréparation soignée de l'œuvre. La position du Christ est assez proche non seulement de la copie de la Dernière Cène, exécu tée d'après une gravure attribuée au Maître du livre d'heures Sforza, mais elle est aussi reprise dans les versions postérieures conservées au Kupferkabinet de Berlin etau British Muséum de Londres. Archives Nardini Rembrandt et l'italianisme ^r Rembrandt connut et admira beaucoup l'art italien.

Cependant, il ne se rendit jamais en Italie, probablement par choixpersonnel enraison de son caractère radicalement anti-classique.D'au tre part, il fit ses premières années d'apprentis sage pictural dans les ateliers d'artistes formés à Venise, Florence et Rome.

Lastman, en particu lier, avait fait connaître le Caravageaux Pays- Bas, artiste dont la peinture exprimait un réa lisme puissant, et qui, par l'usage du clair-obscur, Du même peintre :PICTO 427 à 441 © Nardini Editore, 1991.

VPC Larousse-Laffont pour l'éditionfrançaise, 1991. accentuaitle caractère dramatiquede ses sujets, deux données que Rembrandt continua à déve lopperdansl'ensemble de sonœuvre.

La techni que du Caravage lui offrait le moyen de s'éloi gner encore plus du classicisme. Le style du Caravage se diffusa rapidement aux Pays-Bas. Un mouvement qui sedéveloppa à Utrecht et dont les disciples furentappelés «les Caravagistes d'Utrecht »contribua dans une forte mesure à cette propagation. Photo R.M.N. R1-03-05 :)Sï:. »