ZURBARAN Francisco de : NATURE MORTE AVEC POTERIES ET TASSE

« ZURBARAN Francisco de NATURE MORTE AVEC POTERIES ET TASSE 1632-1634 Peintre espagnol Analyse ♦* Dans cette nature morte, ou bodegon selon le terme espagnol, Francisco de Zurbarân repré sente, alignés sur une table, troisrécipientsen terre cuite, une tasse en métal doréet deux assiettes en étain.

La simplicité,l'austère et rigoureuse ordonnance des objets éclairés par une lumière abstraite se retrouvent dans d'autres œuvres du maître espagnol.

Cette atmosphère mystique a une parenté certaine avec le bodegon de la Norton SimonFoundationde Los Angeles, signé de 1633.

La sévérité presque rituelle avec laquelle les objets sont rangés en frise sur la table évoque la disposition des vasesliturgiques sur un autel.

La symétrie des deux assiettes d'étain encadrant les deux amphores établit l'équilibre de cette composition d'où émane une calme spiritualité. Zurbarân reproduitces vases avec une extrême perfection qui confère à ces objets la préciosité de pièces de musées. picto MUSEE DU PRADO 386 MADRID XVTIe siècle Huile sur toile 46 x 84 cm L'attribution àFrancisco de Zurbarân se fonde principalement sur des considérations stylisti ques, par comparaison avec des toiles analogues signées et des œuvres à sujet religieux où figurent des objets similaires. L'œuvre D Les natures mortes indépendantes de Zurbarân sont rares. Celle-ci appartint au financier ethomme politique Francisco Cambo qui en possédait une réplique de mêmes dimensions, attribuée parfois au fils de Zurbarân, Juan. En 1940, Francisco Cambo fit don de l'une au musée du Prado etde l'autre au musée des Arts de Catalogne de Barcelone. L'âge d'or de la peinture espagnole *?" C'est au XVIIe siècle que fleurirent les per sonnalités les plus significativesde la peinture espagnole : Vélasquez, Zurbarânet Murillo.

Si touslestrois furent influencés, danscertains aspects de leur art, par l'Italie, leurs œuvres mirent un certain temps avant d'être reconnues au-delà des frontièresespagnoles.

Les tableaux de Murillo, artiste extrêmement fécond, atteigni rent une grande renommée, en Europe, dès le XVIIe siècle et restèrent très appréciés au XVIIIe et au XIXe siècle.

Mais Vélasquez, dont pourtantla carrière brillante peut se comparer à celle de Rubens, demeura ignoré jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.

C'est surtoutà la suite des campa gnes napoléoniennes que ses œuvres, parvenues à Paris et à Londres, connurent enfin le succès.

Il en est de même pourZurbarân, artistefonda mental de la peinture espagnole,dont les tableaux presque exclusivementreligieuxne sor tirent des couvents qu'au début du XIXe siècle. LouisPhilippe concourut beaucoupà la recon naissance de grands maîtres de l'art ibérique, en créant une galerie Espagnole, inaugurée au Lou vre en 1838. Cette collection rassemblait de très nombreux objets et tableaux acquis spécialement en Espagne et pouvait se comparer à celle du Prado.

Elle fut dispersée en 1853, après la révolu tion de 1848 qui mit fin à la monarchie.. »