1642 : Mort de Richelieu.
Publié le 22/03/2012
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Depuis le Languedoc, où il est tombé malade, c’est dans une litière que l’on ramène vers Paris le cardinal. Il a fallu à son passage abattre les portes trop étroites, les maisons qui interdisaient le passage de la litière du ministre. En dépit des saignées, des lavements, du crottin de cheval qu’on lui a fait boire dans du vin blanc, sa pleurésie n’est pas conjurée. A son confesseur, qui le somme de pardonner à ses ennemis, le cardinal rétorque : “ Je n’en ai jamais eu d’autres que ceux de l’Etat. ” Dans les instants qui suivent sa mort, que l’on vient d’annoncer au roi Louis XIII, le Gascon Troisville murmure : “ Si l’âme de Richelieu va au Ciel, par ma foi, sire, c’est que le diable se sera fait dévaliser en chemin ! ” Quant à lui, le pape Urbain VIII fera cette étrange remarque : “ S’il y a un Dieu, il va payer ! Mais vraiment, s’il n’y a pas de Dieu, le fameux homme ! ”

«
consolation de laisser votre
royaume dans le plus haut de
gré de gloire et de réputation
où il
ait jamais été, et tous vos
ennemis abattus
et humiliés .»
Ce rappel effectué, le cardinal
demande à rester seul avec le
roi.
L'esprit toujours vif, il insis
te pour que le souverain
conserve les secrétaires
d'État
en place et désigne le cardinal
Mazarin
comme son succes
seur .
Louis XIII se sent obligé
de céder à ces exigences.
Avant
de quitter la pièce, le roi tient à
DERNIÈRES PASSES D'ARME
Le 25 octobre 1642, Richelieu
propose une
nouveUe fois sa
.
démission et met le roi en
demeure de manifester
officieUement sa confiance
à son
égard.
A la velUe de sa mort, le
cardinal
se doit de remporter un
ultime combat personnel en
incitant le roi
à adhérer à ses
dernières intentions.
Chauvigny,
fidèle
de Son Éminence, tient
lieu
de messager et tente de
fléchir le roi.
En novembre, l'état
de santé de son ministre
s'aggravant, Louis Xlii décide de satisfaire son amour propre afin
qu'il puisse mourir en paix.
tl ne
s'exécute pourtant
que le
20 novembre.
Souscrivant aux
exigences du cardinal, il
s'engage à chasser de son
entourage ceux qui se sont
compromis dans le complot de
Cinq-Mars, précise les termes du
traité de paix avec l'Autriche et
l'Espagne, confirme que la
politique
de Richelieu ne lui a
pas été imposée mais a toujours
été menée d'un commun accord.
Le délai pris par le roi pour
accorder
sa réponse est
significatif
de l'ambiguïté de sa
position.
Depuis deux ans, il
osciUe entre la haine et l'amitié
à l'égard de son ministre.
Car
si le cardinal lui rend les
plus grands services
en gérant
les affaires du royaume, le
roi
sent aussi combien son influence
est démesurée
et souhaite se défaire d'un joug de plus
en plus pesant.
présenter lui-même au malade
deux jaunes d'œufs qui ont été
prescrits comme ultime médi
cation.
Puis, se retirant, Louis
XIII longe les galeries
du Palais
Cardinal en direction du
Louvre et s'arrête devant les ta
bleaux amassés par son mi
nistre.
Certains témoins ont
prétendu l'avoir entendu rire ;
comme si la disparition
de Ri
chelieu le soulageait.
Le cardinal
ne craint pas la mort
Au soir, Richelieu implore Chi
cot, son médecin et ami, de lui
dire clairement combien de
temps il lui reste à vivre .
«Dans
vingt-quatre heures, vous serez
guéri ou vous serez
mort », ré
pond Chicot .
«Bien parlé », sou
pire le patient qui, après l'avoir
remercié
de sa sincérité, de
mande à se confesser.
Le
lendemain , Louis rend de
nouveau visite au malade avec
qui il a une entrevue d'une
heure .
Cette fois, il en sort
bou
leversé .
Sentant sa fin proche,
Richelieu
demande au curé de
Saint-Eustache, sa paroisse, de
lui administrer les derniers sa
crements.
À l'évêque de Li·
~E DITI ONS ~ ATLAS
sieux, le fidèle Copéan qui
s'étonne de son assurance de
vant la mort, Richelieu confie :
«Je n'ai jamais eu d'autres en
nemis que ceux de l'État ».
Grâ
ce à un philtre médicinal, le
cardinal passe une
nuit à peu
près calme; au point qu'à son
réveil , ses domestiques le
croient sauvé.
Mais Richelieu
est
trop clairvoyant pour se fier
à cette illusoire rémission .
Le
4 décembre, vers midi, le
cardinal, fatigué par les visites
qu'il a reçues, prie la duchesse
d 'Aiguillon
de le quitter .
Il ne
veut pas infliger le spectacle
de son agonie à sa nièce préfé
rée.
Les larmes et les sup
pliques de celle qu'il déclare
avoir
« aimée plus que tous les
autres » n'y font rien : elle doit
se retirer .
Lescot, le confesseur
de Son Éminence, reste seul à
ses côtés .
Il racontera plus tard
comment les yeux du cardinal,
rivés au
ciel comme s'ils
fixaient Dieu, s'assombrissent
soudain après un
dernier ho
quet.
La flamme de la bougie
que l'on incline sur la bouche
du défunt s'élève sans que le
moindre soupir ne la trouble .
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