Aristote
Publié le 09/04/2013
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Platon, qui fut le maître d'Aristote, avait quarantequatre ans de plus que lui. A l'époque d'Aristote vivaient le célèbre sculpteur Praxitèle et l'homme politique et orateur Démosthène, qui se forçait, dit-on, à déclamer avec des cailloux dans la bouche. La première biographie d'Aristote fut l'oeuvre de !'écrivain Diogène Laërce (IIIe siècle avant J.-C.).

«
rentra en Macédoine (342),
Philippe lui ayant demandé
de s'occuper de l'éducation
de son fils Alexandre, le futur
Alexandre le Grand.
Le jeune
prince était alors âgé de treize
ans,
et Aristote essaya de dé
velopper
chez lui les qualités
qui conviennent à un futur
souverain : la modération et
la raison.
Y parvint-il ? Pas
tout à fait si l'on s'en tient à
ce constat d'Aristote lui
même: «Une étrange héré
dité semble avoir jeté, dans
l'âme de ce prince, un orgueil
démesuré,
un désir manifeste
de se faire ranger au nombre
des Dieux.
» Malgré cela, un
lien amical rapprocha les
Tête d'Alexandre le Grand, 111e siècle av.
J.-C.
Œuvres d'Aristote, manuscrit
français
du xve siècle
deux hommes ; Alexandre favorisa
les travaux scientifiques de son
maître et, profitant de ses expéditions
en Asie, il lui fit envoyer toutes
sortes de plantes et d'animaux, qui
permirent notamment à Aristote
d'écrire son traité sur La Nature des
animaux.
Cette liaison ne connut au
cune ombre jusqu'à la mort du neveu
d'Aristote, Callisthène.
Celui-ci avait
remplacé le grand philosophe à la
cour d'Alexandre, mais ne put dissi
muler son attachement à la politique
panhellénique, alors qu'Alexandre
avait opté pour l'Asie.
Il fut
condamné à mort et livré aux bêtes.
Aristote, accusé d'impiété, s'exile d'Athènes avec ses disciples
Une grande école
A
ristote rentra à Athènes (335)
pour y fonder l'école du Lycée,
ainsi
nommée parce qu'elle se trou
vait près du temple d'Apollon
Lycien.
Cette école était aussi appe
lée
« péripatéticienne » (du grec peri-
NOTES DE L'ÉDITEUR
Les grandes œuvres d'Aristote furent
retrouvées par hasard, cachées dans une cave.
Elles furent éditées par Andronicus
de Rhodes au
1er siècle avant J.-è.
déjà.
Ensuite,
c'est grâce aux Arabes, en particulier
à Avicenne et à Averroès, que l'héritage
d'Aristote fut transmis au Moyen Age.
Saint
Thomas d'Aquin
fit de l'aristotélisme la
doctrine officielle de l'Église.
Les principales œuvres d'Aristote sont
avant tout les quatrè traités de morale : Éthique
à Nicomaque,
Éthique à Eudème,
Grande Morale, Traité des vertus
et
des vices.
Mais il faut citer aussi La
Constitution d'Athènes, L'Organon,
La Physique, Le Ciel, La Mécanique,
La Poétique, La Politique, La Météorologie
et La Métaphysique.
« Aristote est un prodigieux génie, mais
abstrait, subtil
et épineux.
Il se plaît aux
discussions elliptiques, aux allusions
obscures, à ces raisonnements dont on
ne sait
s'ils ne sont pas décidément
sophistiques et fallacieux.
Il aime les
patein, se promener), car Aristote
avait pour habitude de dispenser son
enseignement à ses élèves en se pro
menant.
Le matin, les leçons étaient
réservées à
un public d'initiés; l'en
seignement, purement théorique,
était dit acroamatique ou ésotérique.
Le soir, le public était plus large, car
l'enseignement, dit exotérique, était
alors plus accessible.
Une
place de choix était accor
.
dée à la rhétorique, degré
supérieur de l'enseigne
ment, une sorte d'exercice
d'éloquence sur des sujets
divers, par exemple poli
tiques, juridiques ou philo
sophiques.
Il ne s'agissait
pas simplement de faire des
beaux discours, mais bien
de perfectionner un véri
table art, celui de con
vaincre un auditoire, qui
reposait sur cinq parties :
l'invention (la recherche
des idées), la disposition (la
structure des idées), l' élo
cution (le style), la mémoire
et l'action (les intonations et les
attitudes).
A la mort d'Alexandre,
Aristote quitta Athènes, Démosthène
ayant déclenché une violente cam
pagne antimacédonienne.
Comme
il ne voulait pas subir le même sort
que Socrate, et soucieux, selon ses
propres paroles, « d'épargner aux
Athéniens un second attentat contre
la philosophie », -il fut effective
ment condamné à mort par contu
mace -il se retira à Chalcis, dans
l'île d'Eubée, où il mourut en 322.
Son œuvre considérable nous est par
venue en partie sous la forme de
notes prises par ses élèves et par son
disciple Théophraste.
formules tellement tassées qu'elles
deviennent énigmatiques.
Avec cela,
comme son érudition est énorme, il discute,
parfois en nommant leurs auteurs, mais
souvent sans les nommer, les doctrines
les plus diverses en les supposant connues.
Tout cela contribue à faire de
la lecture de
ses œuvres un travail de telle nature que,
malgré les commentateurs anciens
et
modernes, on ignore souvent si l'on
s'est rendu maître de sa pensée et de son
argumentation.
» A.
Cresson, Aristote,
sa
Vie, son Œuvre, PUF, 1963.
l, 3 Paris, Musée du Louvre/ Giraudon 2 Roger-Viollet 4 gravure de C.
Laplante d'après Jean Verhas / Roger-Viollet 5 Rouen, Bibliothèque municipale/ Giraudon ARISTOTE QI.
»
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