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Méthode expérimentale; CHAPITRE 2 ARISTOTE : LOGIQUE ET RHÉTORIQUE

Publié le 14/05/2022

Extrait du document

« Après avoir dégagé l’idée générale de ce texte (5 lignes max.), identifiez avec précision, en les numérotant en 1, 2, 3, etc., les différents points de l’argumentation et explicitez-les brièvement.

(Total : 60 lignes max.).

Posons que la rhétorique est la capacité de discerner dans chaque cas ce qui est potentiellement persuasif.

Ce n'est la tâche, en effet, d'aucune autre technique : si chacune des autres est apte à l'enseignement et à la persuasion dans son domaine à elle (la médecine, par exemple, sur les états de santé et de maladie ; la géométrie sur les propriétés caractéristiques des grandeurs ; l'arithmétique, sur les nombres et de la même façon les autres techniques et sciences), la rhétorique, de son côté, semble capable de discerner le persuasif sur tout ce qui est, pour ainsi dire, donné.

C’est pourquoi nous affirmons aussi que sa dimension technique n'est pas cantonnée dans un genre qui lui serait propre.

[...] Parmi les moyens de persuasion fournis par le moyen du discours, il y a trois espèces.

Les uns, en effet, résident dans le caractère de celui qui parle, les autres dans le fait de mettre l'auditeur dans telle ou telle disposition, les autres dans le discours lui-même, par le fait qu'il démontre ou paraît démontrer.

Il y a persuasion par le caractère quand le discours est ainsi fait qu'il rend celui parle digne de foi.

Car nous faisons confiance plus volontiers et plus vite aux gens honnêtes, sur tous les sujets tout bonnement, et même résolument sur les sujets qui n'autorisent pas un savoir exact et laissent quelque place au doute ; il faut que cela aussi soit obtenu par l'entremise du discours et non en raison d'une opinion préconçue sur le caractère de celui qui parle.

On ne saurait dire, en effet, comme quelques techniciens, qu'au regard de la technique l'honnêteté de celui qui parle ne concourt en rien au persuasif.

Bien au contraire : le caractère constitue, pourrait-on presque dire, un moyen de persuasion tout à fait décisif.

Il y a persuasion par les auditeurs quand ces derniers sont amenés, par le discours, à éprouver une passion.

Car nous ne rendons pas les jugements de la même façon selon que nous sommes remplis de tristesse ou de gaieté, d'amitié ou de haine.

C'est justement à ce seul effet que, d'après nous, tend l'étude des techniciens d'aujourd'hui.

[...] Enfin, c'est le discours qui emporte la créance toutes les fois que nous montrons que quelque chose est vrai ou apparaît tel à partir des éléments qui, dans chaque cas, sont susceptibles de persuader.

Puisque les moyens de persuasion procèdent ainsi, il est évident que leur maîtrise est le fait de quelqu'un qui est capable de manier le syllogisme, de voir clair dans le domaine des caractères et des vertus ou, troisièmement, dans le domaine des passions, de voir quelle est chacune de ces passions, quelle est sa nature, d'où elle naît et comment.

Il en résulte que la rhétorique est comme une sorte de rejeton de la dialectique, ainsi d'ailleurs que de l'étude des caractères qu’il est légitime de nommer politique.

De là vient également que la rhétorique, et ceux qui en revendiquent la possession, revêtent le costume de la politique, que ce soit par manque d'éducation, vantardise ou toute autre raison trop humaine.

C'est en effet comme une partie de la dialectique et elle lui ressemble comme nous l'avons dit en commençant, car elles ne sont ni l'une ni l'autre, sur un objet déterminé, la science de ce qu'il est, mais certaines capacités à produire des arguments.

Aristote, Rhétorique, livre I, chapitre 2, 1355 b 26 -1356 a 30 (trad.

Pierre Chiron, Garnier Flammarion, 2007, pp.

124-128. »

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