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BIOGRAPHIE DE CHAGALL

Publié le 23/06/2011

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chagall

1889. Chagall naît le 7 juillet à Vitebsk en Russie. Pour nourrir ses dix enfants, son père travaille dans une poissonnerie. 1907. Après avoir appris les premiers principes de la peinture à Vitebsk, étudie deux ans en Russie. 1910-1914. Envoyé à Paris par un Mécène de Petrograd. Expose au Salon des Indépendants. Les poètes d'avant-garde proclament qu'il ( ramène la poésie dans la peinture «. 1914. Première exposition uniquement consacrée à ses oeuvres dans les bureaux de la revue Der Sturm, à Berlin. 1915-1917. Epouse sa fiancée Bella à Vitebsk. Mobilisé à Petrograd, mais non-combattant. Retourne à Vitebsk après la révolution. Nommé Ministre des Beaux-Arts pour Vitebsk en 1918. 1919. Exécute des peintures murales, des rideaux, des décors pour le Théâtre Juif d'État, à Moscou. Ecrit son autobiographie, Ma Vie. 1922. Va à Paris en passant par Berlin où les premières éditions de Mein Leben sont publiées par Paul Cassirer. 1926. Première exposition uniquement consacrée à ses oeuvres, à New-York, aux Reinhardt Galleries. 1941-1942. Invité à séjourner aux États-Unis par le Museum of Modem Art. Au Mexique, il exécute des décors pour le ballet Alesko.

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« seulement de frères et de soeurs, mais aussi d'oncles violonistes et d'un grand-père excentrique — une despremières toiles de Chagall le montre perché sur la cheminée de sa maison, en train de savourer l'air du soir en mêmetemps que son dessert — ; tout un trésor de traditions populaires et de légendes pittoresques ; un amourhéréditaire du savoir qui avait pour source la Bible et ses interprétations alambiquées, éternel sujet de discussiondes rabbins.

Mais ce fut sans doute le Hasidim qui frappa le plus son imagination et exerça l'influence la pluspuissante sur la formation de son esprit.

Cette secte de mystiques juifs, dont l'oncle violoniste était membre,enseignait que l'allégresse délirante, et non l'ascétisme et la culture intellectuelle, rapproche l'homme de Dieu.Ce sentiment de joie extatique qui tempérait le rationalisme juif permit au jeune Chagall de s'évader, grâce à saplume et à son pinceau, du cadre sordide de son enfance pour pénétrer dans un monde imaginaire où les ritesreligieux et les images grandioses de l'Écriture prenaient la forme concrète de la réalité.

Cette intense vie intérieurelui donna le courage de supporter trois mois abêtissants à l'Académie de peinture de Vitebsk, un bref apprentissagechez un photographe, deux années à Petrograd dans une école des beaux-arts de second ordre, des corvéesquotidiennes sous les ordres d'un peintre d'enseignes, enfin une courte période dans l'atelier de Léon Bakst, peintreet scénariste, qui eut le mérite de l'encourager à mettre en pratique les nouvelles idées esthétiques de Paris quis'infiltraient en Russie.Ce mélange de rationalisme et de joie mystique que Chagall, en 1910, apporta dans un Paris en pleine effervescenceartistique, lui permit de tirer profit de la révolution qui s'accomplissait autour de lui dans la technique de l'art, touten conservant, avec une fidélité renforcée par la nostalgie, les thèmes poétiques et sentimentaux que Vitebsk luiavait fournis.Après ses deux années d'études à Petrograd, Chagall n'avait pas pris directement le chemin de Paris.

Il étaitretourné à Vitebsk pour entreprendre la première des toiles significatives qui aujourd'hui permettent de suivrel'épanouissement de son talent.

On y trouve les sujets et les personnages qu'il se plaira à représenter tout au longde sa carrière : paysans, enterrements, balayeurs de rues, cérémonies de mariage, et Bella, la jeune fille de Vitebskqu'il épousa six ans plus tard et dont le visage devait apparaître si souvent dans ses tableaux que toute son oeuvrea été appelée un hymne d'amour à la gloire du couple.

Ce fut le portrait de Bella, le grave Portrait de ma fiancée engants noirs que Chagall emporta avec lui à Petrograd où un riche mécène, en échange de six peintures, consentit àl'envoyer en France et à lui verser chaque mois une petite pension.Lorsqu'il arriva à Paris, selon sa propre expression, Chagall, alors âgé de vingt ans, « naquit une seconde fois ».

Unpeintre en herbe ne pouvait choisir un meilleur lieu pour sa « seconde naissance » que le Paris de 1910.

C'était lerendez-vous des hommes qui devaient devenir les géants du modernisme ; parmi eux se trouvaient les talents lesplus divers, Matisse, Picasso, Modigliani, Léger, Braque, Gris.

Les maîtres du dix-neuvième siècle, Renoir et Degas,malgré la vieillesse et la maladie, peignaient encore.

Cézanne, mort en 1906, avait enfin conquis une renommée troptardive.

Les Fauves se calmaient après avoir lancé avec impétuosité l'offensive de la couleur.

Les cubistes sedépêchaient de mettre la forme en morceaux et de la reconstituer.

Les peintres se souciaient de moins en moins dusujet d'un tableau et de plus en plus de la technique.

L'intensité du sentiment et son expression poétique n'avaient,semblait-il, plus aucune importance. Dans ce milieu artistique, Chagall se sentait dépaysé au sens propre comme au sens figuré.

« Je retournai par lapensée, par l'âme pour ainsi dire, dans ma ville natale », déclara-t-il plus tard en décrivant ces années de jeunesse.Mais il peignait ses souvenirs nostalgiques de Vitebsk avec une fraîcheur, un éclat, une science de l'équilibre qu'iln'avait encore jamais montrés.

Ces dons, il les devait à Paris, aux lumières et à l'animation des rues, aux chefs-d'oeuvre admirés dans les musées et ailleurs, à la fréquentation d'artistes fulgurants, ses camarades et ses voisinsdans le vieil immeuble, appelé la Ruche, où il avait son atelier.

Lorsqu'ils virent ses premières toiles, les poètesd'avant-garde, qu'il comptait parmi ses amis, saluèrent le renouveau de la poésie dans la peinture.

Ces admirateurspeu nombreux, mais enthousiastes, persuadèrent au directeur d'une revue allemande d'organiser une exposition, lapremière consacrée uniquement à ses oeuvres, qui eut lieu à Berlin à la veille de la guerre de 1914.Chagall assista à l'ouverture, passa neuf mois à Berlin, puis retourna à Vitebsk avec l'intention d'y faire un courtséjour.

La guerre l'y retint huit ans.

Et ce ne fut qu'en 1922 qu'il reprit le chemin de Paris.Il fit d'autres voyages à travers l'Europe, le Proche-Orient, et enfin, en 1941, se rendit à New-York où, avec safemme, il trouva un refuge jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale.

Il portait toujours en lui l'image de l'universtel qu'il l'avait connu à Vitebsk.

Sa technique ne subit aucun changement radical.

Elle montre plutôt un lentenrichissement.

Les couleurs deviennent de plus en plus éblouissantes, l'artiste s'octroie plus de liberté dans lacomposition.Chagall, qui est revenu en France, peint toujours des violonistes et des fleurs en plein ciel.

Si ce défi jeté aux lois dela pesanteur et à la logique, désoriente et scandalise encore certains, le nombre de ses admirateurs augmente dansle monde entier ; des milliers de gens sont tout disposés à admettre que les métaphores ne sont pas plus déplacéesen peinture qu'en poésie ; puisque nous disons dans le langage courant que des amoureux sont au septième ciel, lepeintre a bien le droit de les montrer planant dans les airs ; une horloge pourvue d'ailes n'est pas plus ridicule que lalocution « le temps s'envole » ; plus peut-être que tout autre peintre de notre époque, Chagall en octroyant desailes aux amants, aux bouquets, aux musiciens, aux horloges, aux vaches et aux chandeliers, a donné en mêmetemps libre essor à notre imagination.. »

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