Biographie de FARABI (Abou Al).

« AL-FÂRÂBÎ (Abû Nasr Muhammad b.

Tarkhân ibn Ûzalagh al-Fârâbî, 870 ?-950) Le Risâla fi 1-cAql (Imprimerie catholique, 1938) ou traité « sur!' intellect » d' Al­ F ârâhî.

est un texte clé pour la compréhension de!' histoire des idées.

Philosophe, mais aussi grammairien, musicien, médecin, juriste.

mathématicien, réputé pour sa maîtrise des raisonnements logiques, Al-Fârâbî a exercé une influence sur!' ensemble des savoirs de son temps.

La tradition lui décerna le surnom honorifique de« Second Maître», après Aristote.

Pour les philosophes de langue arabe comme Ibn Sînâ (Avicenne, 980-1037) ou Ibn Rushd (Averroès, 1126-1198), l'ensemble de /' œuvre d'Al-Fârâbî est une référence inco/lfournable qu'il faut sans cesse approfondir et développer.

La place privilégiée qu'ils réservent dans leurs commentaires au Risâla fi 1--Aql vient de ce qu'il est un des ouvrages les plus théoriques du« Second Maître ».Pour les philosophes et théologiens chrétiens, qui discutent ou combattent les opinions des penseurs musulmans, le Traité sur l'intellect joue un rôle essentiel.D'une part parce qu'il traite, au travers de!' analyse de la nature de!' intellect, un des thèmes les plus disputés de tout le Moyen Âge, celui de la relation entre le Créateur et Ses créatures ; d'autre part parce qu'il illustre de façon remarquable une tentative de sy11thèse entre !'héritage d'Aristote et celui des néoplatoniciens.

C'est pourquoi le Risâla fi l-0Aql est une des rares œuvres d'Al-Fârâbî à avoir été traduite de !'arabe en latin et dijji1sée en Occident sous le titre : De intellectu et intellecto Son impor­ tance dans!' histoire des idées ne se limite donc pas à son contenu intrinsèque, mais à la position stratégique qu'il a occupée dans le développement des arguments entre les civi­ lisations latine et musulmane.

Al-Fârâbî repère, dans l'usage, les différentes significations du terme intellect.

L'intelJect désigne, tour à tour,(/.) l'intelligence; (2.) la raison; (3.) la lumière natu­ relle; (4.) la prudence morale; (5.) le concept philosophique de l'intelJect, tel qu'il est déterminé par Aristote dans le livre De l'âme composé de quatre degrés; et (6.) le prin­ cipe divin de!' intellect.

Al Fârâbî s'efforce d'introduire une classification dans cette mul­ tiplicité et d'en dégager les principales acceptions.

Mais son intention ne s'arrête pas à !'analyse des catégories, il veut articuler les différents registres de pensée -!'imagina­ tion, la raison et la foi-, pour montrer comment!' individu peut exercer ses capacités pour être réellement humain, puis pour acquérir la sagesse et pour recevoir, enfin, le don de prophétie.

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