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Blaise Cendrars

Publié le 08/04/2013

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Blaise Cendrars a abordé deux genres · littéraires, bien distincts du moins dans le temps: la poésie de 1912 à 1929, puis le roman, qui lui valut sa célébrité et sa légende. Cela dit, la poésie (poésie en prose ou prose poétique) est présente dans tout son oeuvre. « Je me place sous le signe de François Villon ... la poésie est dans la rue. Elle va bras-dessus, bras-dessous avec le rire. « Cendrars VOUS parle.)

« immigrants, passant ses journées à lire à la Central Library.

Le jour de Pâques, affamé et transi, il poussa la porte d'une église presbytérienne, où l'on jouait La Création de Haèndel.

Pourquoi raconter cette anecdote ? Parce que, la nuit suivante, d'un seul jet -« il y avait trois ratures, un point c'est tout» -il écrivit son premier long poème, Pâques à New York, qui fut aussitôt publié lorsqu'il eut re­ trouvé la France, en octobre de la même année (1912).

L'aventure intérieure D ésormais, Blaise Cendrars allait aussi voyager et bourlinguer dans ses livres.

Il dit certes qu'il avait horreur d'écrire, mais il pouvait pas­ ser des heures et des heures penché Blaise Cendrars avec son chien «W agon-Lit ,.

en 1953 sur sa machine à écrire.

Il considérait la littéra- ture comme une « mau­ vaise habitude », il l'op­ posait à « la vie de l'es­ prit », mais il remplit plus de cent mille pages de ses poèmes, romans et autres confessions.

A partir de cette époque, la vie et l'œuvre allaient se confondre et, parfois, on ne sait plus très bien - mais le savait-il lui­ même ? - s'il raconta ce ,.

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qu'il vivait ou s'il vécut ce qu'il écri­ vait (La Prose du Transsibérien et de la Petite Jehanne de France, 1913 , Panama ou les Aventures de mes Sept Oncles, 1914).

L'aventure était toujours présente, mais cette fois in­ térieure.

Cendrars vivait alors à Paris, il « zonait », il fréquentait de préfé­ rence les marginaux comme un beat­ nik avant l'heure.

Il avait pour amis Chagall, Max Jacob, Fernand Léger, Timbres émis à l'occasion du centenaire de Cendrars, en 1987 ,.

NOTES DE L'EDITEUR «L'une des écritures que nous avons vues, à plusieurs reprises, revenir chez Cendrars ( ...

)est cette écriture dynamique ou cinématographique que nous avons signalée.

( ...

)Elle se présente parfois sous l'aspect d'un pêle-mêle, d'un tohu-bohu de mots pris au jargon de certains spécialistes - voire interlopes - à quelque langue étrangère ou encore à l'argot des sports.( ...

) Spontanéité et intensité d'émotion, puissance imaginative, association d'idées pour le jaillissement de l'image, lui ont valu ces trouvailles qu'une fois rencontrées on n'oublie plus.» A.

Lepage, Blaise Cendrars, Les Écrivains réunis, 1926.

«Aussi bien l'œuvre de Cendrars n'est-elle pas un cadavre, mais un monde en marche, en expansion, avec des branches, des tentacules et des bouffées d'odeurs qui lui sortent de partout.

Cela vit, grouille, fornique, accouche et philosophe ensuite.

1 bois gravé de Frans Hasercel, éd.

René Kieffer, Paris, 1926 /photo Roger-Viollct 2 DR 3 Roger-Viollet 4.

6 D.R 5.

photo Roger-Viollet Soutine, Modigliani.

Avec Apolli­ naire, il était désormais le grand poète du renouveau.

Il avait fait voler en éclats le cadre figé et contraignant du poème court, pour de longs poèmes, en prose ou en vers.

Il s'in­ téressait à toutes les aventures artis­ tiques (cubisme, art nègre, groupe des Six en musique, etc.) et considé­ rait le poète comme la nouvelle conscience du monde.

Le poète homme d'action E n 1914, lorsque éclata la guerre, Cendrars s'engagea dans la Légion étrangère ; il entraîna derrière lui de nombreux étrangers amis de la France, et découvrit le vrai visage de la guerre (Aujourd'hui, L'Homme foudroye), « une machinerie ano­ nyme, démoniaque, systématique, aveugle».

En Champagne, en 1915, il fut gravement blessé et dut être am­ puté du bras droit.

Démobilisé, tou­ jours convaincu que le poète doit être un homme d'action, il participa à la réalisation du film d'Abel Gance La Roue ( 1920-1921 ), il dirigea les Éditions de la Sirène, il reprit sa vie de nomade, en Amérique du Sud cette fois, et il composa en 1948 l'argument de La Création du Monde, dont Darius Milhaud créa la musique et Léger les décors.

Il travaillait sans relâche, donnant des poèmes et des ro­ mans (L'Or, 1925 ; Moravagine, 1926), se consacrant au grand reportage et à une autobiographie lyrique (La Main coupée, 1946 ; Bour­ linguer, 1948 ; Le Lotissement du Ciel, 1949).

Ou ne philosophe pas.

Ou philosophe de façon brouillonne, contradictoire, à coups de cœur, à coups de gueule, à coups de poings.» J.

Rousselot, Cendrars, Éditions Universitaires, 1955.

« C'est au cœur même de la vie que Cendrars est ancré.

Il est le plus actif des hommes, et cependant serein comme un lama tibétain.

» H.

Miller, Les Livres de ma Vie, 1957.

CENDRARSOI. »

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