Gustave Nachtigal
Publié le 24/04/2012
Extrait du document
1834-1885 Médecin militaire et explorateur né à Eichstedt. Venu en Afrique du Nord pour se soigner d'une affection pulmonaire, il visite l'Algérie et la Tunisie. Il accompagne les troupes du bey dans une expédition contre les tribus rebelles et c'est alors que l'immense Afrique lui est révélée. Il s'enfonce dans le continent et le 6 juillet 1870 il entre dans la capitale du Bornou. Il poursuit son voyage par l'Est, traverse le Ouadaï, l'Égypte et gagne l'Europe en 1875. En 1882, il est nommé consul général de l'Empire allemand à Tunis. En 1884, il part de Tunis prendre possession des nouveaux territoires occupés par l'Allemagne sur la Côte occidentale d'Afrique. Il meurt en mer non loin de la Guinée et du Libéria, au cours de son voyage de retour (1885).
«
- Pourquoi pas?
Cet événement déclencha la sene des aventures africaines qui rendirent célèbre le petit
docteur de Cologne, lui valurent l'admiration de ses compatriotes, des titres, la grande médaille
d'or de la Société de Géographie de Paris ...
et la mort pour finir, en face du cap Palmas, une mort
de vrai voyage}lr, sur une coque de bateau, entre le ciel et la mer.
Dès son arrivée à Mourzouk, il
apprit que la caravane à destination du Bornou ne partirait
pas avant plusieurs mois.
Comme il était trop actif pour attendre, il prépara son voyage au Tibesti.
- Les
Tibbous vous tueront! Jamais un chrétien n'a pénétré chez eux!
- Précisément!
Il en revint, un peu surpris peut-être de sa chance.
Quelques mois plus tard, au printemps r87o, il repartait, exécutait sa mission à Kouka,
la capitale du Bornou.
Il abandonna rapidement la cour du sultan pour aller passer neuf mois
chez les
Tibbous du Bor kou, neuf mois d'une existence misérable.
« Le résultat le plus sérieux que
je tirai de ce voyage, écrivit-il en guise de conclusion, ce fut de pouvoir constater que le Bahr el
Ghazal est situé plus bas que le Tchad.
»
Il était à peine rentré à Kouka qu'il organisait une nouvelle expédition au Baguirmi, région
située
au sud-est du Tchad, et partait bientôt à la tête d'une trentaine de cavaliers dans un pays
où régnaient la guerre civile et la famine ...
«Les habitants n'ont plus que des lézards et des fourmis
pour se nourrir! » lui dit-on.
- « Bah! politique! » Et puis qu'importe! la route était si belle au
bord du lac Tchad avec ses palmiers, ses mimosas, ses indigotiers, les curieux marchés où se ven
daient des chapelets de surmulots soyeux et dodus! Les villages, échelonnés le long du Chari, le
recevaient
tantôt avec des cris d'épouvante, des cliquetis d'armes, et tantôt cérémonieusement,
selon
la pompe des roitelets baguirmiens.
En son honneur des danses folles tournoyaient la nuit
au rythme passionné du tarn-tarn sous le mur d'enceinte, danses sensuelles, violentes et soudain
si tristes, si désespérées, danses d'illuminés ...
toute l'Afrique! En pleine brousse brutale, dangereuse,
il surprenait d'attendrissants îlots de bonheur humain, créés par le miracle d'une fragile palissade,
de quelques femmes qui chantaient en broyant leur grain, de petits enfants tout nus qui jouaient
sous le soleil.
Pauvre cher docteur, homme fait pour soigner, guérir et que la destinée transforma, à la
fin de son étape, en compagnon de corsaire, de razzieur d'esclaves!
Le but, ou le prétexte, de son voyage était Broto, à quelque huit cents kilomètres du Bornou,
lieu
de séjour d'un roi fugitif, Mohammedou.
Ce dernier se taillait précisément un nouveau
royaume.
La venue de Nachtigal avec ses imposantes lunettes bleues, ses cavaliers et surtout ses
fusils, lui parut une aubaine à ne pas négliger.
Il intéressa aussitôt le docteur, bon gré, mal gré,
à ses petites affaires, le fit participer à la soumission de« païens» réfugiés dans des arbres d'où ils
furent abattus comme des écureuils, brûla un village, emmena cinquante captifs, détruisit une
caravane« jusqu'au dernier homme pour se procurer quelque provision», et ne permit au voyageur
de retourner à Kouka que parce qu'il était malade; encore lui dit-il en guise d'encouragement :
«Que veux-tu, chrétien! Si Dieu a décidé que tu mourras, qu'importe que ce 'soit au Bornou ou
ici?))
L'année suivante, en 1873, le docteur rentrait au Caire en visitant encore l'Ouadaï au passage.
Pendant quatre ans, l'homme, un de plus, s'était mesuré avec la Terre, dans le Tibesti, le
Borkou, le Baguirmi,
l'Ouadaï.
Quelle richesse pensait-il donc en retirer? Rien de matériel sans
doute, mais l'estimation de sa propre mesure et cette joie orgueilleuse du voyageur : dessiner une
portion de carte blanche, fixer à son tour les traits du monde..
»
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