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La Bruyère

Publié le 08/04/2013

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Les « clefs « des Caractères circulèrent, manuscrites, dès 1693. En 1697, quelques mois après la mort de La Bruyère, une première « clef « fut imprimée. Entre 1700 et 1800, Les Caractères furent réimprimés plus de quarante fois, le plus souvent avec les « clefs « en annexe. Jean de la Bruyère fait partie, avec Pascal et La Rochefoucauld, des auteurs qui ont essayé de caractériser « l'honnête homme « du xvne . c'est-à-dire un idéal humain acquis grâce au mérite personnel, à la maîtrise de soi et à la finesse d'esprit.

« « Anciens », tels que La Fon­ taine, Boileau et Racine, et soulève une polémique ve­ nimeuse.

Il est sur le devant de la scène parisienne, allié aux dévots et à Bossuet dont il partage la doc­ trine quiétiste , selon la­ qu .elle la perfection spirituelle consiste en un dépouillement perma­ nent du corps et dans un acte permanent de contem­ plation de l'amour de Dieu.

La Bruyère prépare une nouvelle édition des Caractères lorsqu'il meurt , frappé d'apoplexie, le 11 mai 1696.

Tout est dans la manière de dire 0 n a tendance à ne voir aujourd'hui en La Bruyère que le sati­ riste.

C'est oublier que lauteur des Caractères est à la fois un moraliste profondément religieux et un styliste hors pair.

Moraliste, il s'efforce de dénoncer la vanité des passions qui aveuglent communément les hom­ mes et de leur rappeler que la seule grandeur est celle qui s'appuie sur Dieu .

En cela, il s 'ins­ Louis III de Bourbon, petit-fils du Grand Condé, dont La Bruyère fut le précepteur I lettres de noblesse au « travail de !'écrivain », et que, par son souci d'une langue« qui ne doive rien au hasard », il annonce la modernité lit­ téraire.

Le style des Caractères est d'une étonnante variété ; le ton peut être simplement amusé, amer ou in­ digné.

L'écriture épouse des formes multiples : apologues, énigmes, apostrophes, hyperboles, ellipses.

La phrase peut être longue et sa­ vamment construite, comme courte et lapidaire.

Souvent, plusieurs styles cohabitent dans un seul por­ trait, comme pour éviter d'endormir le lecteur avec un rythme uniforme.

L' écrivain apparaît enfin comme un théoricien : s'il convient selon lui d'imiter les Anciens, par lesquels tout a été dit, la manière de le dire est toujours perfectible.

En fin de compte, l'art vient essentiellement du style et constitue une technique qui a ses impératifs : simplicité , naturel, clarté, rigueur du vocabulaire.

Il doit s ' accompagner d'une pensée juste , en accord avec la morale et avec la religion .

crit dans la lignée des grands mora­ listes du xvne siècle, de Pascal à La Rochefoucauld.

Styliste, il a porté la langue classique à un degré de per­ fection - par sa rigueur, sa clarté, la variété de son expression - qu' admi­ reront des écrivains tels que Proust, Valéry ou Gide.

On peut dire qu'il est parmi les premiers à avoir donné ses Les événements que La Bruyère observa à Chantilly, domaine des Condé, pendant son préceptorat, lui inspirèrent certaines pages des Caractères , NOTES DE L'EDITEUR La Bruyère, homme de cœur Sincèrement chrétien , La Bruyère met la bonté au-dessus de l'intelligence.

Certains chapitres de son œuvre nous montrent son sens de la générosité et de la charité (Des Femmes , Du Cœur) .

Il aime faire le bien (« il y a, dit-il, du plaisir à rencontrer les yeux de ceux à qui l'on vient de donner » ).

Pris d'affection pour la fille de son libraire, Bossuet, dont La Bruyère partagea les opinions en matière de religion il lui donne les bénéfices de la vente des Caractères pour lui constituer une dot.

A plusieurs reprises dans son œuvre, il ne cache pas son émotion en face de la misère et de linjustice sociale : « Il y a une espèce de honte d'être heureux à la vue de certaines misères.

» Taine saisit bien l'originalité du talent de La Bruyère : « Son talent consiste principalement dans l'art d'attirer l'attention.( ...

) Il ressemble à un homme qui viendrait arrêter les passants dans la rue, les saisirait au collet, leur ferait oublier leurs affaires et leurs plaisirs, les forcerait à regarder à leurs pieds, à voir ce qu'ils ne voyaient pas ou ne voulaient pas voir, et ne leur pennettrait d'avancer qu'après avoir gravé l'objet d'une manière ineffaçable dans leur mémoire étonnée.

» 1 Musk de Quimper I Giraudon 2 Giraudon I B.N.

3 attribué à Fragonard, Musée Condé.

Chantilly I Giraudon 4 Musée Condé, Chantilly,/ Giraudon S portrait de Bossuet (détail), par Rigaud/ Giraudon LA BR UYÈRE 01. »

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