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La vie quotidienne de Pierre Montet à Tanis

Publié le 03/01/2015

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LE « MALECH BOUKRA » DE LA POSTE Notre égyptologue se plaint très souvent de la lenteur du courrier, due à l'éloignement du bureau de poste, mais aussi au tempérament local, le malech boulera, « tant pis, on verra demain », expression proverbiale des Égyptiens. Ainsi le facteur ou postagi, Mohammed Dabour dit le Tambour, ne vient pas tous les jours à Sân. Il faut donc se rendre soi-même au bureau de poste de Geziret, à une douzaine de kilomètres au sud. C'est parfois toute une expédition : « P'tit'Dô chérie. Donc nous sommes allés ce matin à Geziret, Fouge et moi avec le sergent et Khalil. La route est toujours aussi mauvaise (...). A Geziret voilà l'auto enlisée dans le sable. Nous nous sommes dégagés avec beaucoup de peine (..). La poste était fermée. Ses heures du dimanche sont entre 8 et 9 heures, mais pendant que le toubib du lieu nous introduisait chez lui pour contempler des tableaux instructifs sur les méfaits de l'alcoolisme, des mouches et de la syphilis, un officier ramenait le postagi qui très obligeamment me remettait votre lettre du 1", partie par avion. Avec quelle joie je l'ai lue, vous pouvez le deviner. » Loin de son épouse et de leurs trois enfants durant les campagnes de fouilles à Tanis en 1939 et en 1940, Pierre Montet leur écrit cha-que jour de longues lettres chaleureuses. Ré¬cit sur le vif d'une aven¬ture archéologique ex¬ceptionnelle, témoigna¬ge plein d'humour de la vie quotidienne sur un chantier de fouilles isolé du monde, les « Lettres de Tanis », publiées en 1998 aux éditions du Ro¬cher, livrent aussi le por¬trait en creux d'un égyp-tologue hors du com¬mun

« nais originaire de Nubie, fait admirablement la cuisine et dirige les filles qui portent l'eau et font le ménage .

Si l'ordinaire de la mission se compose de pâtes, de riz et de pommes de terre, on déguste, quand l'approvisionnement le pe r met , le poulet à la cir­ cassienne, les pigeons rôtis, les côtelettes d'agneau ou en­ core le flan au chocolat.

Aux aurores, Khalil amène le café turc sur un plateau de cuivre damasqu iné d'argent, qu'il pose sur la table de la grande salle, avant de frapper aux portes des chambres des messieurs de la mission en an­ nonçant : « Le café ! ».

Un ri- tuel très apprécié quand il faut se lever tôt pour accomplir un travail éprouvant .

Vers huit heures on fait une première pause pour un vrai petit-dé­ jeuner : café au lait , œufs au bacon, fromage de Hollande et marmelade d'orange.

Après un déjeuner frugal, une nou­ velle pause à l' heure du thé est l'occasion pour Montet d'invi­ ter à sa table les notables de Sân ou des environs.

- Fellahs et ouvriers S ân el-Hagar, que l'on voit depuis la maison, est un village d'une extrême pau­ vreté, ; les paysans vivent de quelques cultures, de la pê­ che et de l'élevage des pou ­ lets .

« Les gens de Sân me pa­ rai ssent plus miteux que les autres années.

Ils n'ont guère renouvelé leur garde-robe et leur mine paraît bien terreu­ se », observe Pierre Montet en 1939 .

La mission assure chaque an­ née deux ou trois mois de tra­ va i I à quelque trois cents per ­ sonnes, et la richesse des fa­ buleuses découvertes de. »

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