Olivier Cromwell

« tenta également de persuader le roi d'accep­ ter une nouvelle constitution.

Le respect inné de Cromwell pour le roi s'évanouit, lorsqu'u­ ne armée écossaise pénétra en Angleterre , à la demande de Charles Ic;!r.

Cette intrusion donna lieu à la seconde guerre civile.

L'ar­ mée de Cromwell mit rapidement fin à l'in­ vasion.

Outré de la trahison scandaleuse du roi, Cromwell décida de le traduire devant les tribunaux.

La condamnation et l'exécution du roi Char­ les Ier fit naître une nouvelle flambée de sym­ pathie royaliste.

Après avoir négocié avec les Irlandais, Cromwell s'occupa des Ecossais, alliés de Charles Il, et mit fin à une nouvelle invasion des Ecossais à Worcester en septem­ bre 1651.

L'Angleterre fut alors dirigée par le "Parle­ ment croupion", le groupe radical qui avait traîné Charles Ier en justice.

Pendant plus d'un an, Cromwell observa leurs activités, ainsi que leur inertie, avec une contrariété croissante dans les deux cas.

Il était surtout hostile à la guerre qu'ils avaient entamée avec la Hollande.

Un jour, au parlement, il se leva et déclara: "Vous n'êtes pas un parle­ ment du peuple.

Je vais mettre fin à votre fonction." Ainsi fut fait, avec l'aide de quel­ ques mousquetaires.

Les années suivantes, la République connut des combats incessants pour la puissance.

Le nouveau parlement de Cromwell, "le con­ seil des saints", eut beaucoup de difficultés et il fallut même un coup d'Etat pour mainte­ nir l'ordre .

Une nouvelle loi fit en sorte que Cromwell reçut le titre de Lord Protector.

Il installa également un Conseil d'Etat et un parlement nanti de compétences extraordi­ naires.

Pendant cinq ans, Cromwell lutta A droite : Le grand sceau de Cromwell, gravé en 1651 .

Il re­ présente une image du parlement.

Le président tr6ne, tandis qu'un membre du parlement parle.

Deux clercs sont assis à une table, sur laquelle se trouve le sceptre .

Ci-dessus: Olivier Cromwell à Dunbar en 1650 .

Comme prési­ dent du Conseil d'Etat de la nou­ velle république, Cromwell entre­ prit des campagnes contre l'Irlan­ de et l'Ecosse.

En 1653, il suppri­ ma la puissance du parlement et se proclama Lord Protector .

Ce tableau, qui date de 1886, a été peint par A.C.

Gow.

avec ses parlements et les fit dissoudre selon sa volonté.

Comme au temps de Charles Ier, les querelles provenaient surtout des impôts.

En politique étrangère, Cromwell était nette­ ment favorable aux protestants et aux anti­ espagnols.

Il conclut la paix avec la Hollande et envoya une expédition maritime vers les Indes occidentales.

Les Anglais y conquirent en peu de temps la Jamaïque aux dépens des Espagnols.

Il acquit également Dunkerque au détriment des Pays-Bas espagnols.

Pen­ dant sa courte vie, la République fut mena­ cée par des poussées régulières de royalisme.

Le gouvernement devint de moins en moins populaire.

Après la mort de Cromwell, le 3 septembre 1658, les jours de la République étaient comptés.

Malgré son talent politique, Cromwell n'avait pas su donner à l' Angleter­ re une constitution, ni assurer sa propre suc­ cession.

Son fils Richard qui lui succéda, dut abandonner presque immédiatement le pou­ voir en 1659.

Une vague d'enthousiasme ac­ cueillit Charles Il, lorsqu'il revint en 1660.

Très vite, la république puritaine ne sembla avoir été qu'un mauvais rêve.

Mais les événe­ ments des vingt années précédentes avaient montré aux Stuarts et à leurs successeurs, que l'établissement de la monarchie absolue n'était pas chose aisée en Angleterre.. »