ROUSSEAU (JEAN-JACQUES)
Publié le 21/06/2012
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Une dame bienfaisante, madame de Warens, eut pitié de sa misère, et le recueillit chez elle, à la sollicitation de l'évèque d'Annecy. On soigna son éducation, on lui donna des maitres qui s'efforcèrent de l'initier dans la connaissance des langues anciennes; mais leurs soins eurent peu de succès; non que la bonne volonté manquât à l'élève, mais sa mémoire était si ingrate qu'il avoue lui-même qu'il ne put jamais réciter de suite plus de douze vers de Virgile. Ce qu'il apprit de mieux, cc fut là musique, et il y fit d'assez rapides progrès, hien qu'il n'eût pour maitre qu'un organiste de village. Ce fut là aussi qu'il puisa, pour la botanique, ce goùt, qui ne l'abandonna jamais, et qui, plus d'une fois, dans le cours de sa vie, adoucit l'amertume de ses chagrins.

«
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ble qu'il n'ait bien vu que lui dans le mnnde, et le
reste des hommes sous enveloppe; s'il eut déchiré ce
voile, il eùt trouve, surtout dans le sein de l'amitié,
quelques hommes aussi bons que lui.
Mais des mc
comptes dans ses affections le rendirent injuste et
soupçonneux: il se crut beaucoup d'ennemis qu'il
n'avait point.
Les gens de lettres
de son temps étaient
moins haineux qu'ambitieux
de dominer.
Jean-Jac
ques, guide d'abord et protégé par eux, devint bien
tôt un aigle qui efi'raya leur amour-propre.
Alors,
sentant toute
sa force, il secoue le joug, fait enten
dre dans plusieurs de ses écrits que la profession
d'homme de lettres est
un metier de charlatan, que
l'instruction corrompt les hommes et les
mœurs: on
ne peut endurer le paradoxe, on le repousse;
Rous
seau se fâche, il s'isole, et dit qu'il n'y a pas un seul
homme digne
de ce nom sur la terre.
C'est ici
le cas de répéter ce qu'on a dit mille fois,
que souvent une petite cause produit de grands ef
fets; une fredaine d'enfance décida de la vie tout en
tière de J .-J.
Rousseau, et c'est à cette particularité,
si futile en apparence, que nous devons le plus élo
quent de nos écrivains.
Son père, horloger à Genève, le mit cH.
apprentis
sage chez un graveur en horlogerie.
Le maitre etait
dur et sévère, et plus d~une fois l'âme sensible et fière
du jeune apprenti s'était
revoltee contre des châti
ments qu'il n'avait pas toujours merites, ou qui ex-.
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