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VERLAINE

Publié le 08/04/2013

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Longtemps très populaires, les vers de Verlaine ont été utilisés au cinéma: cela va de la scène d'anthologie d' Un Carnet de bal de Julien Duvivier (1937) où Louis Jouvet, en truand stylé, susurre le premier distique du Colloque sentimental(« Dans le parc solitaire et glacé ... «) à Toto le héros de Jaco Van Dormael (1990) («Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant... «) en passant par les films de guerre (la Chanson d'automne, message codé de la Résistance).

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« foule est dense qui suit sa dépouille à la sortie de Saint-Étienne-du-Mont.

« Où l 'Indécis au Précis se joint» S i la mélancolie, pas tou­ jours exempte d'une certaine fadeur (Verlaine s'en amuse lui-même dans un autopastiche), est la tonalité dominante de l' œuvre, elle n'en est pas la teinte unique.

Derrière les soupirs et les épanchements du cœur, der­ rière la grâce spectrale de la Nuit du Walpurgis classique (Poèmes satur­ niens) et des Fêtes galantes, point l'inquiétude, note discordante qui culmine dans le chef-d'œuvre qu'est Charleroi (Romance sans paroles), poème ramassé, tout bruissant d'in­ terrogations et traversé d'éclairs à la fulgurance déjà presque expression­ niste.

La corde du violon sur laquelle joue Verlaine parfois se brise, la chute du poème se fait brutale, cruelle, la grâce devient sarcasme.

Mais demeure, note persistante et fragile, la pathétique nostalgie de la pureté : Le ciel est, par-dessus le toit, Si bleu, si calme ! ( ...

) Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là, Simple et tranquille.

Sagesse Poème d'une réussite rare, tant il est vrai que Verlaine n'est jamais aussi juste que lorsque la simplicité du style rejoint l'intensité du sentiment.

NOTES DE L'ÉDITEUR Art poétique « De la musique avant toute chose, Et pour cela préfère l'impair ...

Il faut aussi que tu n'ailles point Choisir tes mots sans quelque méprise : Rien de plus cher que la chanson grise Où l 'Indécis au Précis se joint.

» 1874, in Jadis et Naguère.

«L'auteur a procédé comme il fait toujours, naïvement non sans prudence.

Toute liberté Verlaine et Moréas « De la musique avant toute chose » T el est Verlaine, poète des rythmes subtils, jouant des sons et des mètres avec une virtuosité qui sait se faire oublier tant elle épouse les contours de l'âme.

Verlaine, à gauche d'un groupe de littérateurs Mètres impairs et combinés ou alexandrins subtilement rythmés, assonances suggestives ( « Les sanglots longs/ Des violons/ De l'automne ...

» ), exploitation poétique de la répétition -reprise obsédante dans Soleils couchants (Poèmes saturniens) ou bégaiements de l'âme -le registre est large des moyens que Verlaine exploita pour donner à la langue française une musicalité et une fluidité que celle­ ci avait rarement atteintes.

Le poète sur son lit d'hôpital, par lui-même, en 1889 avouable, de la familiarité, parfois du patois, quelques assonances, des rimes répétées ou négatives, en très petit nombre, le tout serti dans une langue voulue claire mais resserrée le plus possible ...

>> Préface de Verlaine à ses Liturgies intimes (1892).

Richesse de son œuvre poétique : «Plus d'un Verlaine, dans la mémoire, revendique à son tour la suprématie.

Serait-ce le romantique énigmatique et maudit qui persévère par-delà les Poèmes saturniens? Les influences que Verlaine subit, pour être nombreuses, n'ôtent rien à son originalité.

Certaines sont plus apparentes que réellés (romantisme et Parnasse).

La découverte de Baudelaire fut surtout un aiguillon qui lui permit, temporairement, de poursuivre sur des voies qu'il avait déjà explorées dans Poèmes satur­ niens.

L'usage est de rattacher Verlaine au mouvement symboliste.

Le magicien esthète des Fêtes galantes ? L'idyllique amoureux de La Bonne Chanson ? Ou plutôt l'initié des Romances sans paroles, le maître et l'élève de Rimbaud ? Mais encore, si Rimbaud a été un intercesseur de la grâce, le Verlaine essentiel ne réside-t-il pas dans Sagesse ? A moins qu'il ne soit enfin ce poète délibérément installé dans la double et libre amitié de la chair et de l'âme, parallèlement?» Jacques­ Henri Bornecque, Verlaine, coll.

Écrivain de toujours, Éd.

du Seuil, 1966.

1, 3 coll.

Viollet 2 musée d'Orsay /Giraudon 4 lithographie de Cazals/ coll.

Viollct 5 Un coin detab/e, de Fantin-Latour, musée d·Orsay / Lauros-Oiraudon 6 Edimédia VERLA!NEOI. »

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