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CINÉMA de 1920 à 1929 : Histoire

Publié le 01/01/2019

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histoire

«Hello mammy»

 

Si 1895 marque l’une des dates les plus importantes de l’histoire du cinéma puisque c’est le jour de son invention, le 6 octobre 1927 marque une étape d’une grande portée avec l'avènement du parlant et la projection du fameux film le Chanteur de jazz (The Jazz Singer) d’Alan Crosland au Warner’s Théâtre de New York. Ce film sauve non seulement la firme Warner Bros de la faillite, mais révolutionne le cinéma. Lorsque Al Jolson prononce la fameuse réplique «Hello Mammy», le 7e art s’engouffre dans une cre nouvelle. Par la voix de cet acteur blanc maquillé en jazzman noir, le cinéma vient enfin d'apprendre à parler. En effet, grâce au procédé sonore Vita-phone, propriété de la Wcstern-Electric, les frères Warner, Albert, Jack, Harry et Sam seront les premiers à jouer la carte du cinéma parlant et chantant. Et c’est encore aux Etats-Unis que le phénomène «talkie» prend sa véritable dimension internationale.

 

Alors au sommet de sa puissance et de sa prospérité, le cinéma américain va vivre l’une de ses décennies les plus prospères. Entamée sous le spectre de la guerre et le souffle de l’armistice en 1918, cette prolifique expansion prend fin avec le krach de Wall Street en 1929. Entre-temps, le cinéma, à l’image de la société, subit la révolution sociale et technologique des années vingt. Jusqu’au réveil brutal de la crise, la société américaine est plongée dans une révolution quasi permanente, de l’émancipation de la femme en 1920 - date où elle obtient le droit de vote - jusqu’à la modification profonde des structures sociales par l’irruption du téléphone, de la voiture, de la radio et de la publicité dans la vie de chaque citoyen.

 

Avantagé par l’affaiblissement de l’Europe qui émerge de la guerre, le cinéma américain accentue alors sa toute-puissance. Si, jusqu’à présent, venu d'outre-Atlantique, l’art convergeait vers l’Amérique, la réaction s'accentue désormais dans le sens contraire grâce à l’arrivée massive de nouveaux immigrants attirés par cette société naissante qui prône la réussite sociale et la consommation.

Avec l'irruption du parlant sur le marché, le T art s'impose comme l’une des plus fortes industries nationales du pays, la cinquième. Malgé la crise de l’année 1918 qui frappe durement les propriétaires de cinémas, les fameux Nickel Odeons, les cinq magnats d'Hollywood, Fox, Mayer, Warner, Zukor et Universal confirment leur monopole et la mainmise sur l'invention du parlant. Indubitablement, le cinéma est devenu la distraction préférée d’un pays en pleine mutation. Parmi ces centaines d’artistes immigrés d’Europe se distinguent les Autrichiens Josef von Sternberg (1894-1969) avec les Nuits de Chicago (Underworld, 1927) et Eric von Stroheim dont le film les Rapaces (Greed, 1923-1925) marquera la fin — et sera l’un des chefs-d’œuvre — du cinéma muet, et bien évidemment du Britannique Charlie Chaplin, lequel fondera, entre autres révolutions, la célèbre United Artists en compagnie des comédiens Mary Pickford et Douglas Fairbanks et du cinéaste D.W. Griffith. Avec Intolérance, ce dernier sera l’un des seuls rescapés de la génération d’avant-guerre, à signer encore quelques œuvres marquantes au sein d’une nouvelle vague de créateurs dominées par le nom de Cecil B. De Mille, l’un des hommes les plus influents du cinéma-spectacle.

 

En outre, nombre d’autres réalisateurs du terroir parviennent à s'accommoder des nouvelles contraintes hollywoodiennes dans les genres les plus divers. Fils d'un immigrant irlandais, John Ford trouve son terrain de prédilection dans l’univers du western et devient le chantre de l’Ouest à travers une œuvre remarquable, débutée avec le fameux Cheval de fer (1924). Quant à Allan Dwan — l’un des réalisateurs les plus proléfiques de l’histoire du cinéma puisque sa carrière s'étend sur un demi-siècle — , il devient le champion du film à costumes cher à Douglas Fairbanks immortalisé par Robin des bois (1922) ou le Masque de fer (1929). Bien qu’éclipsé par la gloire de «Chariot», le talent de Buster Keaton n'est plus à remettre en question comme en témoigne le parcours de cet acteur formé au vaudeville dont les Lois de l'hospitalité (Our Hospitality, 1923), Sherlock Junior (1924) et, la meme année, la Croisière du Navigator (Navigator) confirment les talents conjugés d’acteur et de réalisateur.

 

Si Mary Pickford, Douglas Fairbanks et Charlie Chaplin sont les vedettes les mieux payées de la décennie, Rudolph Valentino, lui, se contente de faire rêver les femmes du monde entier grâce à des films comme les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse (Rex Ingram, 1921) et surtout le fameux Cheikh (The Sheik, Georges Melford, 1922), où il impose son visage de beau ténébreux. Sa mort à l’âge de trente et un ans, le 23 août 1926, et ses funérailles, donneront lieu à des scènes d'hystérie collective jamais revues ensuite.

 

Tout comme les épigones masculins (John Gilbert, Ramon Navarro ou Gilbert Roland), les versions féminines de cet amant latin seront légion. L’histoire retiendra les noms, entre autres, de Pola Negri, Lupe Velez ou Dolores Del Rio.

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« CINÉMA: PAROLES.

Avec les Rapaces, E ric von Stroheim réalise J'un des gra nds classiques du muet.

Mais /'œu1•re sera défigurée au momage, après imervention du tout-puissant producteur de la Jlti.G.M ..

Irving Thalberg.

Ci­ comre: lasu Pius et Gibson Gowland.

� Kobal Collection CINÉMA: PAROLES.

Les frères Marx commencent à animer les écrans de leurs délires verbaux et gestuels.

Ci-comre: Zeppo.

Groucho, Chico et Harpo datrs leur premier film, The Cocoanuts.

© Kobal Collection CINÉMA: PAROLES.

Brwer Keaton.

génie burlesque du muet, momre sur cette image tirée de la Cro is iè re du N av iga tor le masque mélanco lique de • l'homme qui ne rit ja mais ».

© Kobal Collection C'est l'heureux temps des vedettes répandues dans tous les genres : le western avec Tom Mix, les enfants avec Jackie Coogan, les animaux-vedettes avec Rin Tin Tin, sans oublier celle qui, incontes­ tablement, les effaca toutes : la Greta Garbo venue de Suède avec le cinéaste Mauritz Stiller.

Photogénique comme nul autre, son visage symbolisa, en quelque sorte, la suprématie hollywoodienne sur le cinéma européen.

METRO POLIS Curieusement, à la fin de la guerre, c'est l'Allemagne vaincue qui s'impose dans la production ciné m ato gra phique mon­ diale.

Alors qu'en 1912 les acteurs du théâtre allemand sont > de Garbo!), à la Hongrie (Mihali Kertesz alias Michael Curtiz, futur réalisateur-fétiche d'Errol Flynn, Alexander Korda ou Paul Fejos) sans oublier bien entendu la France.

P REMIERS ÂGES D'OR Au cours de cette dé ce nn ie , notre cinéma connaît à la fois un profond effondrement économique et une profitable mutation ar­ tistique.

À l'image de Chaplin, Louis Delluc invente en quelque sorte le cinéma d'auteur et rassemble derrière lui une école de nouveaux créateurs «impressionnistes» de la pellicule : Marcel L'Herbier confirme dans l'Inhumaine (1924) l'originalité de son œuvre; Abel Gance révolutionne le cinéma avec l'un de ses monuments, l'immortel Napoléon (1925); Jean Cocteau fait des débuts remarqués avec le symbolique Sang d'un poète (1930); René Clair s'affirme avec Entracte (1925) comme l'un des dernie rs pilie rs du cinéma «dadaïste».

Ce dernier sera suivi dans son art de la subversion, de la provocation sociale, de sens de l'onirisme par des créateurs comme Marcel Du­ champ dont l'intervention bien que limitée est marql!lée par ses re­ cherches sur le relief, ou Jean Painlevé qui innove dans l'esthétisme et la photogénie avant de fonde r l'Institut du cinéma scientifique en 1930 et de devenir l'un des premiers animateurs de la Fédération française des ciné-clubs.

De leurs côtés, Adrian Brunei en Grande-Bretagne, Robert Florey aux Etats-Unis et bie .n sûr Man Ray, Américain établi à Paris, marquent l'art surréaliste des années vingt.

Pourtant, dès 1927, une seconde vague avant-gardiste voit le jour et se tourne vers l'art documentaire, bien évidemment très influencé par le «ciné-oeil» du Soviétique Dziga Vertov dont le Kino-Pravda fut le premier magazine de reportages du Comité du cinéma moscovite.

Difficile de ne pas être admiratif devant les images-vérités du Zuiderzee de Joris Ivens, le. »

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