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Critique de Morse, de Tomas Alfredson

Publié le 09/03/2015

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Critique de Morse Morse est un film d'horreur et de vampire suédois en couleur réalisé par Tomas Alfredson en 2008. Le film est basé sur le roman de l'auteur suédois John Ajvide Lindqvist, Låt den rätte komma in aussi connu sous le nom Let the Right One in en anglais. Lindqvist est également le scénariste de Morse, voulant donner vie à cette histoire fabuleuse qui se passe dans son quartier d'enfance. Le casting du film est aussi très intéressant, nous révélant des acteurs très peu connus du grand public et pourtant parfaits pour ces rôles. Les personnes principaux sont Oskar, interprété par le jeune blond Kåre Hedebrant, et Eli, jouée par la talentueuse Lina Leandersson. Le film dure 115 minutes et nous présente une histoire qui semble finalement n'être qu'une boucle infinie pour Eli. Oskar est un adolescent fragile et marginal, totalement livré à lui-même et martyrisé par les garçons de sa classe. Pour tromper son ennui, il se réfugie au fond de la cour enneigée de son immeuble, et imagine des scènes de vengeance. Quand Eli s'installe avec son « père » sur le même pallier que lui, Oskar trouve enfin quelqu'un avec qui se lier d'amitié. Ne sortant que la nuit, et en t-shirt malgré le froid glacial, la jeune fille ne manque pas de l'intriguer... et son arrivée dans cette banlieue de Stockolm coïncide avec une série de morts sanglantes et de disparitions mystérieuses.Il n'en faut pas plus à Oskar pour comprendre : Eli est un vampire. Leur complicité n'en pâtira pas, au contraire... Tout d'abord, très loin de l'expérience et de l'image stéréotypée des adolescents que peut nous offrir un film comme Twilight, Morse est un véritable coup de fraîcheur dans le paysage des fi...

« L'humour dans Morse , même si cela peut paraître vraiment contradictoire, est réellemen t présent.

Il est d'ailleurs très dérangeant d'avoir parfois envie de rire dans cette ambiance très glauque, mais cela peut aussi faire chuter la pression chez le spectateur pour éviter que la tension devienne intenable.

Dans cette scène où Håkan est dans les bois, un chien le surprend.

Il tente alors de le faire fuir en lui jetant un bâton mais il ne réagit pas.

L'homme reste alors ébahi devant l'animal et les deux sont immobiles.

Dans une autre scène où une femme se fait attaquer par des chats, sa chute dans l'escalier donne un peu de burlesque au plan pourtant dramatique. Tomas Alfredson a placé également dans son film plusieurs sous-entendus très intéressants.

Lors d'un passage où Eli est partie pour chasser, un homme dit à sa femme qu'elle est glaciale.

Sous la pression elle s'en va dans la nuit et tombe malheureusement pour elle sur le vampire.

Elle devient alors réellement glacée, atteinte par la maladie virulente du vampirisme.

Alors que son état s'aggrave, son mari lui avoue qu'il l'aime encore et que sa « flamme » existe encore pour elle.

Ironie du sort, elle fini t par mourir brûlée par les rayons du soleil.

A travers toute l’œuvre des moyens de transports sont disséminés tel qu'un camion, arrivant à des moments surprenant et donnant à l'occasion de très beaux plans comme celui d'un train traversant la nuit et éclairant les vitres d u gymnase.

Ces véhicules paraissent anodins au premier abord mais prennent tout leur sens lors de la « seconde » scène de fermeture ou le voyage semble être la vie entière de la protagoniste. Lors d'un court plan (presque un insert) où Eli se change pour mettre une robe, on aperçoit son entre-jambe cicatrisé.

Cette vision peut paraître étrange lors du premier visionnage du film, mais l'on comprend vite que Eli (qui porte d'ailleurs un nom masculin) a été castré(e) et même si cela est toujours bizarre, cela ne fait que renforcer le lien fort qui existe entre les personnages. Enfin et certainement le plus intéressant, on ne voit jamais le vampire se métamorphoser ou voler.

Tout cela n'est que sous entendu par des battements d'ailes, des ombres, et dans une fantastique scène de fin : par des pieds se déplaçant sous la surface de l'eau.

Cette scène à elle- même nous montre la force inouïe de la réalisation de Tomas Alfredson.

La main qui tombe dans l'eau à côté du visage d'Oskar et la violence qui se ressent tout en restant sous l'eau est un véritable coups de maître. Ensuite la bande originale du film, composée par Johan Söderqvist, accompagne à merveille le travail des acteurs et du réalisateur.

Elle arrive à nous poser sur le décor délicatement en conservant un rythme en lien avec celui du film ( calme la plupart du temps).

Elle convient parfaitement aux situations où elle est jouée et le silence à celles où elle n e l'est pas.

Son arrivée est aussi toujours calculée avec attention de manière à laisser le spectateur réfléchir sans l’agresser sur les actions qui viennent de se produire mais également à l'empêcher de s'endormir en attaquant avec vivacité les premières notes. Enfin, le travail du son dans l’œuvre est probablement le plus impressionnant de tous.

Nous sommes souvent mis mal-à-l'aise par les bruits du ventre d'Eli ou par du sang qui coule, mais ce qui peut paraître futile et sans action est probablement le plus important des effets du film.

L'étude du son est donc si poussée que l'on entend du cuir grincer, des pages se tourner, et un élève se gratter dans la salle sans bruit.

On ressent alors la solitude d'Oskar dans ce monde.

De même lors de la scène où Håkan vide quelqu'un de son sang, ses frottements de veste, la moindre goutte qui coule dans le s eau , tout est là pour vous faire ressentir son angoisse seul dans la forêt, vieux et voulant à tout prix rester près d'Eli. En conclusion, Morse est un film qui respecte son genre tout en donnant une nouvelle image aux films de vampire.

Il se dégage de l'environnement vidéo-ludique par des techniques cinématographiques très précises et sai t plonger ses spectateurs dans son univers calme et pauvre en couleurs par une musique et un cadrage idéal.

Le metteur en scène, Tomas Alfredson, a su faire passer le malaise des personnages à travers l'écran par un travail sonore et visuel incroyable.

En bref, ce film saura trouver sa place dans le cœur de tous les cinéphiles.. »

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