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Critique et chronique de M le Maudit

Publié le 12/02/2014

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Une grande ville allemande vit dans la terreur : un mystérieux psychopathe y enlève et assassine des enfants. La police confie l'enquête à l'inspecteur Lohmann. De leur côté, les dirigeants de la pègre mettent tous leurs moyens en oeuvre pour trouver et capturer le sadique... Photo : M, LE MAUDIT Fritz Lang, d'origine viennoise, a régné en maître sur le cinéma allemand des années 1920. Après le succès de ses films LES ARAIGNEES et LES TROIS LUMIERES, il rentre au studio UFA : il y devient le réalisateur le plus important du studio le plus important du pays ! Il aligne alors, sans coup férir, trois monuments du cinéma mondial, trois fresques superbes et très influentes : MABUSE LE JOUEUR (film policier en deux volets), LES NIBELUNGEN ("heroic fantasy", si l'on peut dire, à nouveau en deux parties) et METROPOLIS (film de science-fiction). Avec LES ESPIONS, Lang retourne à l'esprit du serial policier de MABUSE LE JOUEUR, mais sur un ton plus intimiste. Enfin, LA FEMME SUR LA LUNE, mi-espionnage, mi-anticipation, clôt de belle manière une décennie époustouflante ! Le début des années 1930 est marqué par quelques changements. Déjà, sa collaboration avec sa scénariste et ex-femme, Thea Von Harbou, se relâche un peu. Ainsi, alors que METROPOLIS, LES ESPIONS et LA FEMME SUR LA LUNE étaient des sujets de son épouse, M LE MAUDIT est avant tout une idée de Lang (bien que Von Harbou l'aidera à la mettre en forme). Il prend aussi ses distances avec l'UFA, en travaillant désormais pour la firme Nero, qui lui accorde le contrôle total sur sa nouvelle oeuvre. Surtout, l'Allemagne est définitivement rentrée dans l'ère du parlant, particulièrement grâce au succès de L'ANGE BLEU de Von Sternberg. D'abord conçu comme une bande muette, M LE MAUDIT va donner à Fritz Lang l'occasion de se frotter, pour la première fois, au cinéma sonorisé. Photo : M, LE MAUDIT Passionné par les faits divers, le réalisateur se documente auprès de la police berlinoise à propos de tueurs maniaques ayant sévi dans l’Allemagne des années 1920, comme Fritz Harmann (le "Loup-garou" de Hanovre) ou Grossman, le boucher tueur de prostituées. Alors que le scénario est en cours de rédaction, Peter Kurten, un autre détraqué, se lance dans une série de meurtres sanglants, qui se poursuivit de 1929 jusqu'à son arrestation, en 1930. Le procès de ce "Vampire de Dusseldorf" s'ouvrit en avril 1931, un mois avant la sortie de M LE MAUDIT... Le destin de ces assassins teutons inspirera d'autres oeuvres cinématographiques : dans LE VAMPIRE DU DUSSELDORF, Robert Hossein incarne Kurten, tandis que LA TENDRESSE DES LOUPS met en scène Harmaan, sous les traits de Kurt Raab. Pour interpréter son tueur psychopathe, Lang repère, au théâtre, Peter Lorre, un jeune acteur d'origine hongroise. C'est sa première grande expérience cinématographique, et aussi le rôle le plus marquant de sa carrière, qui sera pourtant longue et jalonnée de classiques ! En effet, si l'Allemagne ne lui offre pas immédiatement des opportunités à la mesure du talent qu'il déploie dès son interprétation du Maudit, Hitchcock, période anglaise, a tôt fait de le mettre en valeur dans L'HOMME QUI EN SAVAIT TROP (de 1934), puis dans QUATRE DE L'ESPIONNAGE. Surtout, Hollywood lui ouvre les bras en lui offrant un rôle sur mesure : celui du terrible docteur Gogol dans LES MAINS D'ORLAC (version 1935), produit par Paramount et réalisé par Karl Freund. Lorre fait une belle carrière hollywoodienne, où il s'impose dans tous les domaines : horreur (LA BETE AUX CINQ DOIGTS), film noir (LE FAUCON MALTAIS), comédie (ARSENIC ET VIEILLES DENTELLES), policier (L'ENIGMATIQUE MR. MOTO)... Toutefois, apr&egra...

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