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dissertation: montage, passage d'images mortes à des images vivantes, tout refleurit, robert bresson

Publié le 03/04/2023

Extrait du document

« LS3 Dissertation cinéma n°2 « J'ai peu d'argent, mais le luxe, c'est de tourner à mon rythme, en alternant tournage et montage, en repartant tourner après avoir monté, en évoluant dans l’aléatoire, mais toujours avec des options de cinéma.

» Cette phrase à été prononcée par Agnès Varda dans une interview donnée par le figaro en 2008.

Elle montre bien l’importance du montage, parfois perçu comme secondaire, vis à vis du tournage, mais qui est en fait tout aussi important.

A partir de là nous pouvons réfléchir sur une citation de Robert Bresson dans, Notes sur le cinématographe, 1975 : « Montage.

Passage d’images mortes a des images vivantes.

Tout refleurit.

» Robert Bresson est un cinéaste français né en 1901 et mort 1999, il a notamment réalisé Le Procès de Jeanne d'Arc en 1962.

Cette phrase nous fait nous interroger, Le montage permet-il vraiment de « refleurir » les images ? Le montage désigne le fait d’assembler deux plans entre eux.

Le passage d’images mortes à des images vivantes implique une évolution, ou bien simplement un mouvement.

Les images mortes désignent les images qui ont été capturées et figées par la caméra dans la postérité mais qui n’existeront plus jamais à nouveau dans le « vrai monde ».

Les images vivantes sont les images qui transmettent le mouvement, les émotions.

Enfin l’utilisation du terme « refleurir » implique une forme de résurrection.

Quelque chose était vivant, il est mort, il est vivant à nouveau.

Ici l’enjeu est que, même si le montage permet de reproduire les mouvements des images entre elles, le fait de monter implique forcément une abstraction du réel.

A partir du moment ou ’on abstrait le réel on sort de sa fidélité, de la « vraie vie ».

A partir de cela nous pouvons nous demander dans quelle mesure le montage de ressusciter des images alors qu’elles ne restent qu’un assemblage de fragments de vie ? Tout d’abord nous verrons que le montage est un allié au pouvoir résurrecteur.

Ensuite l’étude portera sur une deuxième parte sur : monter, tricher avec le réel ? Enfin nous verrons que le montage sort de cette « re-création » de la vie pour montrer la vraie nature du réel. Le montage est un outil aux pouvoirs résurrecteur, il permet à partir d’images filmées avec une caméra, de recréer pour un spectateur ce qu’il s’est passé ou ce qui a été choisi d’être montré, quelque temps auparavant.

Grâce au montage les émotions nous sont retransmises tout d’abord, puis on peut aborder vraiment le réel. Enfin, le montage peut donner du sens aux images qui n’en n’ont pas lorsqu’elles sont prises individuellement. Tout d’abord, le montage permet de retransmettre les émotions qu’éprouve le personnage par une autre manière que par le jeu.

C’est ce qu’a démontré Lev Koulechov avec l’expérience appelée l’effet Koulechov.

Dans cette expérience.

Lev Koulechov choisis trois gros plans de l’acteur Ivan Mosjoukine, dans lesquels il affiche une expression assez neutre.

Son regard est porté en hors champ.

Entre les gros plans il insert d’abord, une image s’un bol de soupe posé sur une table, Une fillette dans un cercueil et une jeune femme dénudée sur un canapé.

Alors que l’acteur ne joue pas d’émotions particulières, ces 6 plans raisonnants deux par deux, permettent d’exprimer la faim, l’envie, puis la tristesse et enfin le désir.

On voit bien ici que grâce au montage que les émotions peuvent être retransmises.

Par exemple dans le film, Family Viewing, 1987, d’Atom Egoyan.

Le plan sur la mère d’Aline qui est morte puis sur le visage énigmatique de Stan, nous fait comprendre qu’il est sous le choc. Ensuite à travers le montage, on peut retranscrire le réel.

Un film racontera une histoire mais il y a aussi, un autre enjeu sous cet histoire, de l’implicite.

C’est le montage est ses différents procédées qui permettent au spectateur d’aborder le motif dans le tapis, la « sous histoire.

C’est par exemple le cas dans Vivre sa vie de Jean Luc Godard sorti en 1962.

A cette époque, Jena Luc Gord et Anna Karina sont ensemble.

A la fin du film Nana, le personnage principal est avec un homme qui lit le portrait ovale d’Edgar Allan Poe.

Godard a choisi de lire le texte par-dessus des plans du visage ou d’éléments précis de son visage.

Au cours de sa lecture il a choisi de tronçonner des phrases de la nouvelles et d’en rajouter d’autre.

Le portait ovale raconte l’histoire d’un peintre qui, tellement passionné par sa muse et acharné à son travail, finit par tuer la femme qu’il aime et dont il faisait le portrait.

On peut imaginer que Godard se compare au peintre en tant que cinéaste passionné.

Mais aussi qu’il compare la femme à Anna Karina.

Alors les phrases qu’il a choisies n’appartiennent plus qu’au film, mais aussi à la « vraie » vie.

Par exemple avec la phrase : « tu veux que je continue ».

Ici il y un double montage qui permet de retranscrire le réel. D’abord le montage du texte avec ses découpages et les ajouts.

Puis le montage du texte lu par Godard avec les images Anna Karina qui permettent au spectateur de rentrer dans l’intimité la plus pure de leur relation. Enfin le Montage permet de donner sens aux images en les assemblant.

En effet parfois, deux images n’ont pas de sens jusqu’à qu’elles soient assemblées, et c’est là qu’elles font sens.

C’est ce qu’explique robert Bresson dans notes sur le cinématographe,Il faut qu'une image se transforme au contact d'autres images co mme une couleur au contact d'autres couleurs.

Un bleu n'est pas le même bleu à côté d'un vert, d'un jaune, d'un rouge.

Pas d'art sans transformation ».

Elles apparaissent comme les mots d’une phrase.

Le montage devient donneur de sens. Par exemple lorsque deux personnages se regarde.

Et que le plans est sur leurs yeux, pour dire l’intensité d’un regard par exemple, l’autre personnage est en hors champ.

On comprend que les deux personnages se regardent que parce que les plans sont montés les uns avec les autres.

Ces scènes sont très fréquentes au cinéma mais on la retrouve par exemple dans le film Les Biens- Aimés de Christophe Honoré en 2014 lorsque Véra retrouve Henderson en 1998 dans la boite de nuit.

Si les plans n’étaient pas montés ensemble, il ne resterait que de simples regards portés en hors champ. Le montage permet donc de conserver le réel tel qu’il a été.

Il réarticule les bouts d’images en mouvements entre eux.

Mais le montage met des images en vie en les faisant renaître mais est- il vraiment fiable, fidèle au réel.

En effet d’abord le monteur a une forme de pouvoir absolu, ensuite le montage crée un rapport biaisé au temps et à l’espace.

Enfin le montage à un devoir d’obéissance aux logiques narratives et esthétique. Tout d’abord le monteur à un pouvoir absolu.

C’est ce qu’a démontré Bazin quand il affirme dans Orson Welles, chez Le cerf en 1972 : « le seul endroit où j’exerce un contrôle absolu, c’est la salle de montage ».

Le film, ne croyez surtout pas que je hurle de Franck Beauvais est composé exclusivement d’images extraits d’autres films.

Par-dessus ces images la voix de Franck Beauvais raconte sa rupture, son quotidien, sa dépression et comment il en sort.

Thomas marchand (le monteur du film) et Frank Beauvais donne la matière au discours de ce dernier.

Par exemple lorsque l’homme parle du nombre d’habitants de sa commune, l’image montrée à l’écran est celle d’un homme qui vomit dans un lavabo.

Cela permet.... »

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