Les Cascadeurs au cinéma

« ou cll'S artistes de 1·ariétés.

alors recrutés sur les tout nou1eaux plateaux de cinéma comme "ex tras pour les actions spéciales" et appelés familière­ ment en anglais bump-guys (utypes pare-chocs»).

L'ironie veut que ces «types".

faits pour Pncaisser les coups.

ont souvent été des femmes comme Helen Gibson qui doubla l'actrice Helen llolmes dans de nombreuses scènes de pour­ suite: par exemple.

des actions spectaculaires comme sauter dans un train roulant à toute allure d'un che1·a llancé au triple galop.

i En 1975, Henri Verneuil tourne Peur sur la a ville.

Dans ce film policier particulièrement haletant, le comédien Jean-Paul Belmondo assura lui-même les cascades.

Tony et Johnny Kaz/an debout sur l'aile ~ d 'un biplan.

Les cascades aériennes nécessitent des pilotes très expérimentés et un sang-froid à toute épreuve.

Si les prouesses accomplies dans ces films muets nous paraissent modestes aujourd'hui, le talent et le courage de ces pionniers de la casca­ de ne doivent pas être sous-estimés.

L'absence d'équipement particuli er, de trucages ou de moyens assurant une sécurité minimale rendaient ces prem ières cascades très risquées et peu de ces acteurs-doub lures, qui ava ient acquis auprès elu grand public une solide réputation de casse­ cou.

sont d'ailleurs arri1·és indemnes au terme de leur carrière.

Eddie Polo, par exemple.

fut piétiné par un che1·al clans Bull El'c>s.

mutilé par un lion clans King of thc> Circus.

et failli périr noyé au terme d'une chute cie 12 mètr es clans un lac dans 77w Vonishing Doggc>r Deux grands noms du ciné­ ma muet comique des années 1920 sont indiscu­ tablement liés à ces cascades spectaculaires: il s'ag it cie Buster Keaton et de Haro ld Lloyd.

Buster Keaton Buster Keaton est célèbre pour avoir accompl i lui-mêm e toutes les scènes des nombreux films dont il fut la vedette.

Presque toutes.

car il a eu ......

Le comique Harold Lloyd , l'un des plus grands comédiens-cascadeurs des années 1920.

Il joua lui-même , sans doublure , la scène de l'horloge dans son film Monte là­ dessus , parce que le cascadeur prévu s 'était blessé dans une chute quelques jours plus tôt.

recours.

une seule fois , à une doublure dans Col­ lège ( 1927), OLI un saut à la perche devait propul­ ser son personnage à trave rs un e fe nêtr e au deuxième ét age pour a tterrir dans une chambr e à coucher de l'époque.

Le champ ion o lymp ique de saut à la perche.

Lee Burnes , exécuta la scène.

Mais Keaton n'eut aucune doublure dans tous ses autres films , oü il devint une sorte d'expert de la chute et de l a perte d'équilibre.

Ses prouesses démontraient la classe et l'éléga nce du comé­ dien parce qu 'elles semblaient toujours réalisées avec une appare nte f acilit é e t un flegme légen­ daire (l'imp erturbabl e Keaton a été surnommé •d'homme qui n e riait jamais~>).

Ses exp loits lui valure nt cependan t nombr e de blessures: un bras droit cassé qui mit quatre mois à gué rir, des problèmes d'articulation aux coudes.

et un cou cassé.

Il faut revoir des films comme lc> Mécono de la ·Genera l· ( 1926) pour se rendre compte à quel point les prouesses phy­ siques de Keaton s'intègrent parfaitement au ryth­ me de l'action et des gags de l'histoire.

Harold Lloyd Autre comique génial des années 1920 , Har old Lloyd se fit une réputa tion de roi de la cascade avec son film SofeiY Lost (Mon te l à-dess us, 1923).

Lloyd s'était inspiré, pour la célèbre scène de son film oü il escalade un immeuble, des exploils de Bill Strothers.

connu sous le nom de «mouche humaine " et qui grimpait les façades de gratte-ciel à Los Angeles.

Lloyd fut si impressionné quïl embaucha celu i-ci comme conse iller technique et doublure sur le film.

Mais la «mouche humaine " se blessa dans une chute avant le t ournage et c'est Lloyd qui elut effectuer les cascades, sans trucage autre qu'une plate-forme de sécurité.

Dix ans plus tard, H aro ld Lloyd ?e retrouva à nouveau suspendu dans Fee/ first (A la ha uteur, 19:30).

Ce qui rendait ses prouesses d'autant plus remarquables est que Lloyd souffrait de vertige.

Les spectateurs ne s'imag inent pas forcément. »