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Nouvelle Vague

Publié le 22/10/2010

Extrait du document

 

« L’objectif est de faire un premier film de contenu assez personnel à moins de trente-cinq ans. «

 

Introduction : Correspondant à la période de 1959 à 1970, la Nouvelle Vague signe un renouveau dans le cinéma français, qui se caractérise par la volonté de bouleverser les codes traditionnels du cinéma.

 

I- Les principes essentiels de la Nouvelle Vague :

 

1°) Les débuts de la Nouvelle Vague :

 

L’expression « Nouvelle Vague « apparaît dans le magazine l’Express du 3 octobre 1957, dans un article de Françoise Giroud qui publie l'année suivante La Nouvelle Vague, portrait de la jeunesse. Ce mouvement a été crée par des critiques des Cahiers du cinéma qui réagissent à la stagnation de leur cinéma national, « la tradition de qualité «, en devenant eux mêmes cinéastes.

 

2°) Le rejet du « cinéma de papa « :

 

L’avènement de la Nouvelle Vague s’inscrit dans le cadre d’une remise en question — souvent radicale, parfois virulente — des principes selon lesquels le cinéma français fonctionne depuis plusieurs décennies. Ainsi, qu’ils soient issus de la critique de cinéma — le rôle des Cahiers du cinéma s’avère primordial — ou du documentaire — Alain Resnais, Louis Malle ou Pierre Kast —, les cinéastes de la Nouvelle Vague partagent un même rejet d’une « certaine tendance du cinéma français « (titre d’un fameux article de François Truffaut écrit en 1954, et qui donne le coup d’envoi théorique du mouvement). Ils fustigent une certaine « qualité « qu’ils jugent trop académique, notamment le  « réalisme psychologique « incarné par des réalisateurs tels que Claude Autant-Lara, Jean Delannoy ou encore René Clément.

Leur double objectif avoué est ainsi résumé par François Truffaut : « faire un premier film de contenu assez personnel à moins de 35 ans «.

 

3°) De nouveaux moyens de tournages :

 

Face aux coûts importants  du cinéma traditionnel, les réalisateurs de la Nouvelle Vague innovent donc par des tournages avec des équipes techniques réduites au minimum. L’utilisation d’un matériel de prise de vue léger et de pellicules de grande sensibilité permet de tourner en extérieurs — et par conséquent de gagner en « effet de réel « —, tandis que la généralisation de la prise de son direct favorise la spontanéité du jeu.

De plus, de nouvelle liberté sont prises par rapport aux lois du cinéma narratif classique  : montage éclaté, variations de vitesses, fausses coupes, longs plans, arrêt à l'image, etc. et le fait que de jeunes acteurs inexpérimentés soient choisis ( Jean-Claude Brialy, Bernadette Lafont, Jean-Paul Belmondo, Gérard Blain, Jean-Pierre Léaud, Françoise Brion ou Charles Aznavour) autorise toutes les formes d’improvisation et retranscrit idéalement le souci permanent de naturel manifesté par les réalisateurs.

 

II – De La Nouvelle Vague à aujourd'hui :

 

1°) Les premiers succès de la Nouvelle Vague :

 

Les premiers films de la Nouvelle Vague remportent un vif succès critique mais aussi commercial, en particulier ceux de Claude Chabrol, Jean-Luc Godard et de François Truffaut, mais le public se montre également curieux des films d’Alain Resnais par exemple, moins narratifs et plus littéraires, ainsi que des documentaires qui apportent un ton nouveau (Chris Marker, François Reichenbach). En effet, outre l’originalité et le talent de ces jeunes cinéastes, ces œuvres répondent aux attentes d’un public plus jeune, et se révèlent là encore en parfaite adéquation avec la société, avide de changement et de liberté.

 

2°) Une « vague « de liberté  :

 

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La Nouvelle Vague

 

« dans le passé ou dans le m er veill e ux.

C'est en réaction contr e ce cinéma dit de «qualité » que s 'o rganise la frond e .

La Nouve ll e Vague trouve un app ui auprès d 'une large parti e du pub lic, formé par les ciné-c lubs et qui aspire lui a ussi à un ciné­ ma neuf en prise directe sur l'époq u e.

Un cinéma insolent Pendant les années 1950 , l'é quip e de la revu e les Cahiers du cinéma , réuni e autour du critique André Bazin , fréquente la Cinémathèque de Paris et remet en question tous les jug em e nts sur l'his­ toir e du cinéma.

Le c inéma de Hollywood e st réhabilité et on d é fe nd avec passion A lfr ed Hit ch­ coc k, Howard Hawks, Fritz Lang , Ernst Lubitsch et quelques autres.

Cette réfl exion condu it à dégager la notion d'« aut eur de films •• et à imposer l'id ée qu 'à travers les contraintes de l'industri e et du com­ merce , un individu doit parv enir à imposer ses idées.

Jusqu 'alors, un aspirant cinéas te deva it sui­ vre le par cours classique d e l'assistanat auprès d'un metteur en scène.

Les jeunes critiques rejet­ tent cette fili ère e t tournent d es films par tous les moyens.

Ils parvi ennent à réalis er l eurs premières œ uvre s avec des budgets le plus souvent dér~­ soires: le Beau Se rge de Claude Chabro l (1958), A bout de souffl e d e J ean-Luc Godard (1960) , Lola de Jacques Demy (1961 ).

Quant à Agnès Varda , e lle avait montr é très tôt l'exemple en réalisant , dès 1954 , un film à peti t budg e t, la Fbinte cour t e , qui ava it été boycotté par les distributeurs .

L e raz d e m ar ée de la Nouv e lle Vague balaye toutes les routines professionn e lle s, accé lère les progrès de la technique , précipite l'avènement des caméras lég ères qui boulev e rsent les condi­ tions de tournag e d' un film.

Jean Rouch , ethn o­ logue et cinéaste, montre la voie e n réalisant , camé ra de 16 mm au poing sur les quais d 'Abid­ jan et dans la brouss e du Niger , un cinéma sans contraint e.

Il révè l e au public des œuvres éton ­ nantes qui vont avo ir une influ en ce sur les jeunes cinéastes et qui se fera se ntir jusqu 'au Canada: les MaÎtres fou s (1957), Moi, un Noir (1958) , la Pyramide humain e (1961).

Les cinéastes de la Nouve ll e Vague trouv e nt un appui auprès de quelqu es-uns de le urs aînés qui sont pris d ans les contraint es du film d e com­ mande et du court métrag e industriel.

C'est notamm ent le cas d ' Alain Resnais et de Georg es Franju qui ne mé nagent pas leurs efforts pour aider et promou voir la génération r emuante , mais auss i pour se re m ettr e e n question.

En 1959 au festival de Cannes , sont révé lés Hiroshima mon amour d 'A .

Resna is et les 400 coups , premier film d e F Truffaut.

La maîtrise du premier et l a lib e rté de ton , l'humour et l a sens ibilit é du second im­ press ionnent l es spectateurs dans le mond e e n­ tier.

Le jeune c inéma a dès lors conquis l e droit à l'existen ce.

La voi e est ouver te: Jacques Rozi e r (Adieu Philippin e, 1960), Jacqu es Rivette (Paris nous apparti ent, 1960), Eric Rohm e r (le Sign e du lion , 1960) s'y e ngouffrent avec enthousiasm e.

Des films d'une très grande diversité Les cinéas tes de la Nouvelle Vagu e ont essen tiel­ lement en commun le rejet d 'une production qu'ils jugent stéréotypée, commercia le e t acadé­ mique .

Mais si l'on cons idère de près le con t enu de leurs premièr es œuvres , la div e rsité de leurs préoccupations est frappant e.

En ce sens ils sont aussi différents l es uns des autres que peuvent l'être , par exemp le , Monet , Piss arro ou R enoir , pourtant tous p eintres impr ess ionnistes .

Ainsi , l'humour corrosif et la critique du milieu bourg eois de C.

Chabrol n'ont rien de commun avec le cl ass icisme de F Truffaut qui s ' ins cr it finalemen t dans une tradition frança ise fondée sur l'obs e rvation de la v ie quotidienne et sur l' étude de caractères.

J.-L.

Godard se situe d 'e mblée à d es années- lumi ère de ses confrères des Cahiers du cinéma.

"Révolution •• semb le ê tre .......

Les 400 coups , un des premiers films de François Truffaut.

Cette œuvre sincère et sensible le rattache aux essais d 'un Jean Vigo .

Ses films suivants confirment un talent personnel à mi-chemin de l'intimisme et du romantisme .

Truffaut est le seul auteur de la Nouvelle Vague à avoir poursuivi une œuvre personnelle sans avoir perdu -sauf dans la Chambre verte- le contact avec le public.

Avec Hiroshima .....

mon amour , Alain Resnais réalise l'un des rares films qui ont dénoncé les abus de la Libération et l' humiliation gratuite des femmes tondues .

Cette mise en accusation de l'horreur atomique est désormais considérée comme un grand classique du cinéma .

tl'"!OVUII"' ..

QOS 1 a COIIIO f t~ 0ALit CO"'UI'-'~f le maîtr e m ot de tous ses films: révolution dans la mani è re de film er, dans la f açon de trait er -ou de maltr a iter- la bande-son , dans l'écr iture des dialogu es, dans l e r eco urs à la v iolen ce.

Il suffit de consid érer que Godard et Rohm er, c inéast es intimist es par exce ll e n ce, ont fait leurs premières armes au même moment pour prendr e la mesur e de la formidabl e diversit é de cette Nou­ velle Vagu e.

Une déferlante par-delà les frontières Partie de Fra nce, la Nouvelle Vague trou ve dans d e nombr e ux pays un écho aupr ès de jeunes r éa­ lisateurs d e c inéma.

En Pologne, Andrzej Wajda tourn e en 1958 Cendres et Diamants; e n Tchécoslovaquie , l'écol e de Pragu e n 'est pas de reste avec Milos Forman qui donn e, en 1963 , les Amours d'une blonde.

La Hongrie occupe éga lement une pla ce de c h o ix comme en t émoigne , en 1966 , le film d e Mikl os Jancso, les Sans-Espoir.

Au Brésil , un cinema nuo vo s'organise autour de Glauber R ocha qui réalise, en 1964 , le Di eu noir e t le Diable blond , et de Ruy Guerra, un cinéaste form é à Paris , auteur des Fusils , en 1964.

Ce tour d' horizon ne saurait être comp le t sans évoquer l'œuvre solita ire et bouleversante du Belge André Delvaux dont l'Homm e au crâne rasé, tourn é en 1966, atteste d ' une maîtris e extraordin air e.

La relativ e unit é de la Nouvelle Vagu e a litt é­ ralement é clat é en Fran ce sous la pression des événements de mai 1968.

Phénom ène mou vant et dispar ate, e lle se sera donc rapidement disper­ sée , non sans avo ir préalabl e m e nt ouvert à tout e une génération de cinéas tes une voie nou vell e, tant en Fran ce qu'à ·l' é trang er.

~MMANUtL~ R I VA Réoltsol,on d AlAIN R~SNAJS t~ai~;~e~de MARGU~RIU DU RA S "' "' " a "' 'i5 " :2 ;;; de GfORGES OHERUf GIOVAHHI FUSCO "' o SAMY HAlfON •• À .

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