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western - cinéma.

Publié le 18/05/2013

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western - cinéma. 1 PRÉSENTATION western, genre cinématographique qui évoque l'histoire et le parcours des pionniers de l'Ouest américain durant la seconde moitié du XIXe siècle. L'histoire des États-Unis est celle d'une conquête, celle de nouveaux territoires. Dès les débuts du cinéma, le western américain est venu raconter cette épopée, imposant rapidement ses codes et sa mythologie. Devenu un genre à part entière grâce notamment aux figures tutélaires que sont John Ford et John Wayne, il a ensuite été déconstruit, comme pour mieux démontrer son importance et son influence capitales dans l'histoire du cinéma. 2 IDENTITÉ ET MUTATIONS D'UN GENRE CINÉMATOGRAPHIQUE Aldrich (Robert), Vera Cruz Cesar Romero, Gary Cooper et Burt Lancaster (de gauche à droite) dans Vera Cruz (1954) de Robert Aldrich. Getty Images/Archive Photos Cette définition d'un genre profondément évolutif est nécessairement restrictive : le western peut en effet s'étendre géographiquement au Mexique -- Vera Cruz (1954) de Robert Aldrich -- et même à l'Alaska -- le Grand Sam (North To Alaska, 1960) d'Henri Hathaway ; d'autre part, si ses référents historiques l'enchâssent dans les années 1840-1895, le genre couvre en réalité une période beaucoup plus vaste, qui commence dès le King Vidor -- et court jusqu'au tout début du 2.1 XXe siècle -- Butch Cassidy et le Kid (Butch Cassidy and the Sundance Kid, 1969) de George Roy Hill. Les mythes fondateurs Cowboy à cheval L'imaginaire collectif associe le cowboy, personnage mythique, à la conquête de l'Ouest américain, image popularisée par le cinéma hollywoodien au travers de multiples westerns. Le cowboy incarne l'image de ces pionniers conduisant les troupeaux de bétail dans les grands espaces qui caractérisent cette région des Etats-Unis. Alors que la plupart d'entre eux ne sont que de modestes ouvriers agricoles, l'histoire a fait du cowboy, armé de son colt, un aventurier du Wild West. THE BETTMANN ARCHIVE XVIIIe siècle -- le Grand Passage (Northwest Passage, 1940) de Sujet à de multiples variations, le western rassemble son identité autour du thème originel de la conquête des territoires indiens par les pionniers américains ; l'opposition entre l'« état de nature « (incarné par les Indiens d'Amérique, les Amérindiens) et la « civilisation « (la culture occidentale amenée par les pionniers) se joue sur la notion de frontière, véritable territoire où a lieu la confrontation. Du tout premier film réalisé en 1903 par Edwin S. Porter -- l'Attaque du grand rapide (The Great Train Robbery) -- jusqu'aux longs métrages les plus récents -- Danse avec les loups (Dances With Wolves, 1990) de Kevin Costner et Impitoyable (Unforgiven, 1992) de Clint Eastwood --, cette base historique, célébrée ou récusée, anecdotique ou essentielle, en définit les contours historiques et thématiques. Sitting Bull et Buffalo Bill William Notman, Hunkpapa Dakota Man, Sitting Bull aux côtés de Buffalo Bill (William F. Cody) dans le « Wild West Show «, 1885. Culver Pictures Nourri d'épisodes fondateurs, parcouru d'exploits symboliques, le western se prête en outre à une diversification thématique qui lui assure le renouvellement de ses motifs constitutifs : la célébration des pionniers -- la Caravane vers l'Ouest (The Covered Wagon, 1932) de James Cruze et le Convoi des braves (Wagon Master, 1950) de John Ford --, la construction des lignes de chemin de fer -- le Cheval de fer (The Iron Horse, 1924) de John Ford --, l'ouverture de la piste de l'Oregon ou la ruée vers l'Oklahoma -- la Piste des géants (The Big Trail, 1930) de Raoul Wals...

« Sujet à de multiples variations, le western rassemble son identité autour du thème originel de la conquête des territoires indiens par les pionniers américains ; l’opposition entre l’« état de nature » (incarné par les Indiens d’Amérique, les Amérindiens) et la « civilisation » (la culture occidentale amenée par les pionniers) se joue sur la notion de frontière, véritable territoire où a lieu la confrontation.

Du tout premier film réalisé en 1903 par Edwin S.

Porter — l’Attaque du grand rapide (The Great Train Robbery) — jusqu’aux longs métrages les plus récents — Danse avec les loups (Dances With Wolves, 1990) de Kevin Costner et Impitoyable (Unforgiven, 1992) de Clint Eastwood —, cette base historique, célébrée ou récusée, anecdotique ou essentielle, en définit les contours historiques et thématiques. Sitting Bull et Buffalo Bill William Notman, Hunkpapa Dakota Man, Sitting Bull aux côtés de Buffalo Bill (William F.

Cody) dans le « Wild West Show », 1885.Culver Pictures Nourri d’épisodes fondateurs, parcouru d’exploits symboliques, le western se prête en outre à une diversification thématique qui lui assure le renouvellement de ses motifs constitutifs : la célébration des pionniers — la Caravane vers l’Ouest (The Covered Wagon, 1932) de James Cruze et le Convoi des braves (Wagon Master, 1950) de John Ford —, la construction des lignes de chemin de fer — le Cheval de fer (The Iron Horse, 1924) de John Ford —, l’ouverture de la piste de l’Oregon ou la ruée vers l’Oklahoma — la Piste des géants (The Big Trail, 1930) de Raoul Walsh et la Ruée vers l’Ouest (Cimarron, 1931) de Wesley Ruggles — forment ainsi, pour les premiers réalisateurs de westerns, autant de portraits subjectifs d’une même période historique. 2. 2 Au-delà des codes Zinnemann (Fred), Le train sifflera trois fois Gary Cooper a remporté l'oscar du meilleur acteur pour son rôle de shérif dans Le train sifflera trois fois (High Noon), réalisé en 1952 par Fred Zinnemann.The Everett Collection, Inc. Peuplés de justiciers, de bandits et d’Indiens, riches en péripéties, truffés de figures légendaires (Jesse James, Billy the Kid et Wyatt Earp en sont les plus fameuses), ces récits héroïques s’apparentent toutefois moins à un compte-rendu historique qu’à une fresque épique.

Relecture idéologique de l’histoire américaine, le western contribue aussi à modeler l’identité nationale d’un pays en mal de jalons historiques.

Les valeurs douteuses véhiculées par cette reconstitution mythologique d’un passé ambigu — en particulier, son manichéisme prégnant qui ignore totalement l’extermination du peuple indien —, donnent lieu, dès le début des années 1950, à des charges corrosives, qui mettent à mal cet héroïsme collectif fondateur : la Porte du diable (Devil’s Doorway, 1950) d’Anthony Mann, Little Big Man (1970) d’Arthur Penn et Buffalo Bill et les Indiens (Buffalo Bill and the Indians, or Sitting Bull’s History Lesson, 1976) de Robert Altman sont autant de remises en cause de cette représentation.

Le western, genre aux fondations équivoques, réussit pourtant à survivre à tous ses avatars, même les plus subversifs, et à conserver une identité intacte. « Forme primitive », selon le réalisateur Anthony Mann, le western semble voué, dès son origine, à toutes les déclinaisons, voire aux mutations profondes.

Sa dramaturgie héroïque, son dualisme tragique, son fatalisme latent et sa dimension parfois. »

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