Dès que le savoir marche le premier, l’art est perdu. Alain
Publié le 15/09/2015
Extrait du document

« On n’a jamais écrit un bon livre avec des symboles déterminés à l’avance puis fourrés dedans. Les symboles de ce genre remontent comme les raisins dans le pain au raisin. [...] J’ai essayé de créer un vrai vieil homme, un vrai jeune garçon, une vraie mer, un vrai poisson, de vrais requins. Mais si je les ai faits assez réels et fidèles, ils signifieront bien quelque chose. Le plus dur est de rendre quelque chose absolument vrai et quelquefois plus vrai que la réalité même. »
« On ne peut édifier une œuvre d’art sur une esthétique forgée d’avance, l’esthétique se forme et s’affirme au fur et à mesure de la production des œuvres. »
«La grandeur de Dostoïevski vient de ce qu’il n’a jamais réduit le monde à une théorie ou qu’il ne s’est jamais laissé réduire par une théorie. Balzac a toujours cherché une théorie des passions; c’est une grande chance pour lui qu’il ne l’ait jamais trouvée. »

«
quelque sentiment dont la langue puisse rendre
compte, nous sommes hors sculpture, et pleinement
lancés dans
la rhétorique.
»
Notre citation est, peu après cette affirmation, mise
dans la bouche
du sculpteur, mais elle correspond tout
à fait au point de vue d'Alain.
Celui-ci se plaisait à citer
une formule de Balzac selon laquelle le peintre ne doit
méditer que les pinceaux
à la main .
...,.
Les exemples sont nombreux pour montrer qu'un
excès de théorie avant s'avère en général nuisible à la
création.
Le cas
du poète René Ghil (1862-1925), qui
systématisa
à l'excès les idées contenues dans« Voyel
les
» de Rimbaud, est significatif à cet égard.
André
Gide soulignait même le fait que certains écrivains,
comme Balzac, sont de grands créateurs
en dépit de
leurs aspirations théoriques et parce que le pouvoir
créateur a été plus fort qu'elles.
Il écrit dans son
Jour
nal(« Feuillets», 1918):
«La grandeur de Dostoïevski vient de ce qu'il n'a
jamais réduit le monde à une théorie ou qu'il ne s'est
jamais laissé réduire par une théorie.
Balzac a toujours
cherché une théorie des passions; c'est une grande
chance pour lui qu'il
ne l'ait jamais trouvée.»
Balzac voulait aussi illustrer dans ses romans les théo
ries
du temps sur l'évolution des êtres vivants, comme
Zola, un peu plus
tard, celles sur l'hérédité.
Mais, dans
un cas comme dans
l'autre, leur réussite dans l'art du
roman s'est faite malgré ces théories et non grâce à
elles.
Une œuvre d'art n'est pas la mise en application
de principes théoriques, mais elle se fait en se déve
loppant dans une sorte de dialectique
du prévu et de
l'accidentel.
Alain Robbe-Grillet, interrogé sur ce
point,
répond: «Si je savais à l'avance ce que j'avais.
»
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