DESCARTES: «Connaissant la force et les actions du feu, de l'eau, de l'air, des astres, des cieux [...] nous les pourrions employer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature.». Commentez cette citation.

« de la physique d'Aristote.

Avec Aristote, on opérait la distinction entre deux mondes, le monde des astres, dans lequel on observait une régularité, et le monde terrestre, monde de l'irrégularité.

Pourquoi ? Parce que dans notre monde, le monde terrestre, les choses naissent et meurent, elles se transforment, alors que l'observation du ciel montrait que les mouvements étaient réguliers et que les astres ne mouraient pas, n'étaient pas soumis à ce que les anciens appelaient la génération et la corruption.

On avait donc l'idée de deux mondes qui étaient séparés par la lune.

On parlait ainsi d'un monde sublunaire pour le monde terrestre et d'un monde supralunaire pour le monde céleste.

La physique concernait ainsi le monde terrestre, monde sublunaire.

Or, puisque ce monde était soumis au changement, à l'irrégu­ larité, à la naissance et à la mort et donc à l'instabilité, on ne pouvait en faire une science.

Qu'est-ce que faire une science ? C'est appliquer les mathématiques.

Or, cette application suppose une régularité qu'on peut mesurer.

Les anciens faisaient donc de l'astronomie comme science, puisque les astres appartenaient au monde de la régularité, mais la physique n'avait pas à proprement parler le même statut de science.

La physique d'Aristote expliquait alors la nature selon les buts qu'elle poursuivait, les fins, comme si la nature voulait quelque chose.

Or Descartes entend rompre avec cette tradition en montrant que la nature est seulement constituée de matière et qu'il n'y a pas lieu de supposer des buts qu'elle chercherait à atteindre.

La nouveauté cartésienne est donc d'introduire du mécanisme dans la compréhension de la nature.

Pourquoi peut-il le faire ? Parce qu'avec Galilée, on a découvert que les astres, contrai­ rement à ce qu'on pensait, étaient également soumis à la génération et à la corruption, que le monde céleste n'était pas plus le monde de la régularité que le monde terrestre.

On a alors pensé que si jusqu'alors on avait pu appliquer les mathéma­ tiques aux astres, en faisant une science des astres, astronomie, on pouvait les appliquer à la nature en faisant une science.

On a fait descendre les mathématiques du ciel sur la terre.

Non pas. »