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« Il vaut mieux hasarder de sauver un coupable que de condamner un innocent » (Voltaire)

Publié le 11/11/2011

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   Pourquoi Voltaire a-t-il écrit une telle phrase ? Remontons quelques siècles auparavant , en pleine guerre des religions. Souvenez-vous de cette affaire tragique , l'affaire Calas. De religion protestante, la famille Callas tient un commerce à Toulouse. La famille se compose de six enfants dont Marc-Antoine, étudiant en droit. A cette époque , les protestants sont très mal vus par la société et les professeurs de Marc-Antoine lui font comprendre qu'il n'obtiendra jamais son diplôme. Désorienté et abattu , le jeune homme décide de se pendre. La loi n'autorisant pas des funérailles respectables pour les suicidés, la famille décide de masquer le suicide en accident. Les soupçons naissent et une enquête est ouverte, laquelle débouche sur l'inculpation du père Calas. Le mobile de l'inculpation ? Il aurait refusé que son fils se convertisse à la religion catholique et l'aurait étranglé !

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« est totalement étranger.

Ce sentiment d'impuissance ressenti quand vous ne savez plus rien faire … puisque laseule autorité compétente pour reconnaître équitablement les droits de chacun ne vous a pas entendue … Etque dire de l'avenir réservé à cet innocent : outre des années d'incarcération longues et difficiles, il portera à toutjamais l'étiquette de quelqu'un d'indésirable collée à son front et toutes ses relations passées seront anéanties !Quant aux pays où la peine de mort n'est toujours pas abolie, les conséquences d'une telle condamnation sontterrifiantes puisque la mort est au bout de la décision ! Juste pour exemple : aux États-Unis , on dénombre encorede nos jours plusieurs exécutions d'innocents, c'est totalement inacceptable ! Il ne faut pas non plus oublier lesfamilles de ces innocents qui essayent parfois de se battre pour faire éclater la vérité mais qui souvent s'épuisentface à la puissance de la justice et peuvent sombrer elles-mêmes dans la dépression.

Dans ce cas, ce n'est plusd'une seule victime mais de multiples victimes dont se rend coupable le système judiciaire ! Ajoutons que lacondamnation d'un innocent n'arrange rien puisque cela signifie nécessairement que le coupable court toujours etque se sentant impuni, il y a de fortes chances que le véritable auteur fasse d'autres victimes dans un avenirproche … Alors, on ne peut espérer qu'une seule chose, tout comme dans l'affaire Calas, que quelqu'un toutcomme Voltaire à son époque, puisse rapidement se faire entendre et intervienne pour faire éclater la vérité !On est alors en droit de se demander comment la justice en est arrivée là ? Et l'on doit bien constater que celaarrive parfois dans des situations où le crime commis est très grave et que l'opinion publique mais aussi les médiass'en mêlent directement … Ensemble ils vont exercer une telle pression sur l'enquête, qu'il peut arriver que l'onpasse des étapes car tous réclament au plus vite un coupable !Dans la citation de Voltaire , il y a un mot qui mérite qu'on s'y arrête quelque peu.

Il s'agit du verbe « hasarder » quiveut dire « prendre un risque ».

Alors effectivement, on est rassuré de penser que la justice reste humaine etconsciente de ses propres limites, préférant relaxer un homme en cas d'incertitude plutôt que de condamner uninnocent ! Par ailleurs, aujourd'hui, ce risque est davantage limité puisque notre justice peut compter sur différentesmesures qui vont lui permettre de diminuer le risque de se tromper.

D'une part, notre justice a instauré laprésomption d'innocence qui signifie qu'un individu , même suspecté de la commission d'une infraction , ne peut êtreconsidéré comme coupable avant d'en avoir été jugé comme tel par un tribunal.

D'autre part, elle va s'entourer detoute une série d'acteurs très précieux : des enquêteurs de police formés et divers experts scientifiques qui vont seconcentrer sur la recherche d'indices, des témoins qui seront convoqués et qui par leurs témoignages aideront afaire évoluer l'enquête mais aussi la présence d'un jury populaire qui permettra d'entendre l'avis de la population.Enfin, la justice en instaurant la possibilité de faire appel, démontre qu'elle est prête à se remettre en question enacceptant de réinvestiguer et de donner une deuxième chance au condamné de se défendre. Pour conclure , il est important de mettre en évidence le fait que le risque zéro n'existera jamais dans le systèmejudiciaire et ceci par le seul fait qu'il s'agit d'hommes et de femmes qui rendent la justice.

Alors lorsque l'on connaitles conséquences tragiques d'une condamnation injustifiée et notamment dans les pays où la peine de mort esttoujours d'application, on accepte plus facilement l'idée que certains coupables puissent être relaxés à tort …Une façon de diminuer le risque serait de réfléchir à de nouvelles mesures qui à l'avenir pourront rendre notre justiceplus forte et la conforter dans son rôle essentiel, à savoir la défense des droits de tout citoyen avec équité etindépendamment de toutes les pressions extérieures. Document demandé: http://www.devoir-de-philosophie.com/dissertation-112114.html. »

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