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« La frontière qui sépare l'histoire et la science n'est pas celle du contingent et du nécessaire, mais celle du tout et du nécessaire. » Paul Veyne, «L'histoire conceptualisante», in Faire de l'histoire, 1974. Commentez cette citation.

Publié le 22/02/2012

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« entendu, ces disciplines ne sont pas insensibles au fait qu'existent par ailleurs des lois générales, mais il ne leurappartient pas d'en établir: il n'y a pas d'explication astronomique, car elle relève en réalité de la physique.

C'estdonc à cette dernière qu'il revient d'énoncer des lois.La physique fait donc partie de ce que Veyne appelle les « disciplines explicatives » qui élaborent des hypothèsesgénérales portant sur des lois, des processus, des mécanismes intervenant dans la réalité de façon répétée.Lorsqu'on suppose (c'est la loi d'Avogadro-Ampère) que les molécules de gaz sont en nombre constant, dans desconditions déterminées de température et de pression, on ne fournit pas une hypothèse sur ce qui se produit en telou tel point de l'univers : on décrit un état de fait général. Une science est un ensemble de connaissances et de recherches ayant un degré suffisant d'unité, de généralité,cet ensemble doit être susceptible d'amener les hommes qui s'y consacrent à des conclusions concordantes et quel'on confirme par des méthodes de vérification définies.

« La science et son objet diffèrent de l'opinion et de sonobjet, en ce que la science est universelle et procède par des propositions nécessaires [...].

L'opinion s'applique àce qui, étant vrai ou faux, peut être autrement qu'il n'est.

» Aristote, Seconds Analytiques.

Une science a un objetthéorique déterminé : c'est un savoir spécialisé, une Episteme ( en grec : se tenir à côté, au-dessus de...

).

C'estun domaine de compétence.

Dans la Grèce ancienne pré-platonicienne, les penseurs pensent la totalité de ce quiest, sans distinguer une théorie d'une pratique.

Il y a une harmonie entre la théorie et la pratique.

Platon romptavec ce système de pensée en mettant le logos au centre du dispositif du savoir.

Aristote divise la philosophie entrois disciplines : La logique qui est la science de la forme, c'est la mathématique comme instrument de la pensée ;son objet est l'universel.

La physique qui est la science de la vie, c'est la biologie en tant que puissance de natureet de reproduction ; son objet est d'étudier la totalité de ce qui est, dont l'homme est une partie.

L'éthique qui estla science de l'homme singulier en tant qu'il agit ; son objet est le jugement d'appréciation ou de valeur entre ce quiest bien ou mal.

L'éthique est une certaine façon de réfléchir sur la pratique en opposition avec l'Episteme qui est lesavoir théorique.

Néanmoins avec l'éthique l'on comprend que la totalité des connaissances ne peut être approchéepar les mathématiques et la physique.

Donc, l'idée de nécessité est en elle-même insuffisante : « La frontière quisépare l'histoire et la science n'est pas celle du contingent et du nécessaire, mais celle du tout et du nécessaire.

»Paul Veyne, «L'histoire conceptualisante», in Faire de l'histoire.

Cette approche de Paul Veyne renverse la hiérarchieattendue avec beaucoup de force. L'historien Paul Veyne définit ainsi l'histoire comme « un récit d'évènements vrais qui ont l'homme pour acteur ».

Unetelle définition implique que l'histoire n'est pas récit de n'importe quel évènement passé, mais des seuls évènementsqui impliquent la totalité des hommes.

Ainsi, l'éruption d'un volcan, par exemple, est un fait explicable en général parla géophysique et qui ne concerne pas l'histoire à proprement parler.

Mais en revanche, une éruption particulièrecomme celle du Vésuve en 79 après J.C, intéresse aussi l'historien, parce que la ville engloutie lui fournit desinformations sur la société romaine.

Nous dirons donc en parlant de la raison qu'elle ne peut avoir d'histoire, car il n'ya d'histoire à proprement parler que de l'homme, considéré comme la somme de ses multiples facultés. L'histoire et le roman ont en commun d'être tous deux des récits ; le récit de fiction (comme le roman) et le récithistoriographique constituent les deux grands modes de la narrativité et possèdent des présupposés communs.

Ilexiste dans le récit historique comme dans le récit fictionnel une intrigue, des personnages et des événements.

Maisune différence essentielle subsiste : le récit historique se veut un récit vrai, dont le but est de connaître ce qui a eulieu.

Si l'histoire paraît être un roman, c'est « un roman vrai » (Paul Veyne, art.

« Histoire » in Encyclopédieuniversalis ; Comment écrit-on l'histoire ? , Seuil, 1971, p.

69-70) : « la conception que l'historien se fait de lacausalité historique est exactement la même que celle que se fait un romancier de la causalité, telle qu'il la met enœuvre dans son roman » : les hommes ont des buts, des fins, des intentions.. »

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