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La psychologie économique

Publié le 22/02/2012

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La psychologie économique s'est intéressée à divers domaines tels que les conduites d'épargne, les conséquences psychologiques du chômage, l'impact du marketing ou encore les motivations d'achat. Mais au cours des dernières décennies, elle s'est surtout fait remarquer par la remise en question radicale qu'elle a provoquée de la vision « standard » de l'économie. Ceci a été couronné par le prix Nobel d'économie 2002, attribué non seulement à un économiste (Vernon Smith), mais également à un psychologue (Daniel Kahneman). Tous deux, ainsi que d'autres chercheurs, mènent depuis de longues années des travaux expérimentaux qui ont fortement ébranlé les convictions des économistes. Pour bien comprendre cette évolution, il faut tout d'abord partir de l'homo oeconomicus, représentation théorique de l'être humain et fondement de la théorie économique. Deux attitudes essentielles le caractérisent : d'une part, il est rationnel et donc apte à analyser avec justesse les données qu'il reçoit ; d'autre part, il est égoïste, mû essentiellement par son intérêt personnel. Double postulat aujourd'hui contesté.

« Une étude de terrain a d'ailleurs montré que les échanges réalisés par des traders au sein du London Stock Exchange ressemblent plus à des choix aléatoires qu'à des décisions strictement rationnelles 1. 2.

L'ÊTRE HUMAIN EST MOINS ÉGOÏSTE QU'ON NE LE PENSE SOUVENT De multiples résultats d'études ont remis en question le second postulat majeur de la théorie économique classique selon lequel les individus sont égoïstes et essentiellement motivés par leur intérêt personnel.

Ces expériences utilisent ce que l'on appelle des « jeux », c'est-à-dire des situations dans lesquelles le comportement de chaque participant est en interaction avec celui d'une autre personne.

Elles sont à chaque fois représentatives d'un « dilemme social », c‘est-à-dire d'un conflit entre l'intérêt individuel et l'intérêt d'autrui, voire l'intérêt collectif. Prenons par exemple « le jeu de l'ultimatum ».

Au cours de cet exercice, les sujets doivent se répartir une certaine somme d'argent.

Ils sont informés de ce montant, ils ne se connaissent pas et ne communiquent pas entre eux.

Le joueur 1 doit faire une offre au joueur 2.

Si celui-ci accepte, il reçoit le montant offert et le joueur 1 garde la différence.

S'il refuse, ils ne reçoivent rien.

Il s'agit donc d'une situation de type « à prendre ou à laisser », ce qui explique l'appellation « ultimatum ».

La théorie économique classique prévoit que le joueur 1 va faire une offre très peu généreuse, et que le joueur 2 acceptera n'importe quelle offre, puisqu'après tout, cela est préférable à ne rien avoir du tout.

Or ce n'est pas du tout ce qui se passe.

Le joueur 1 offre généralement 40 %-50 % de l'argent disponible à l'autre personne.

Quant au joueur 2, s'il est confronté à une offre basse (moins de 25 % de l'argent disponible), il la rejette la plupart du temps.

Le motif qu'il invoque alors est, comme on peut le deviner, qu'il considère que la proposition faite est injuste.

Une des études, menées en Indonésie, a montré que ces réactions ont lieu même lorsque la somme mise en jeu correspond à trois mois de salaire 2. Des chercheurs ont également étudié l'impact de sanctions.

Ces études montrent que, quelle que soit la somme accordée par le joueur 1, la somme retournée par le joueur 2 est environ deux fois plus élevée lorsque l'individu 1 choisit explicitement de ne pas faire usage de sanctions à son égard que lorsqu'il décide de sanctionner. Par ailleurs, lorsque les jeux sont répétés à plusieurs reprises avec les mêmes. »

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