L'honnêteté ne consiste pas à ne jamais voler, mais à savoir jusqu'à quel point on peut voler, et comment faire bon usage de ce qu'on vole », Antoine de Saint-Exupery
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
Internet démonétise et dévalorise les œuvres car il introduit un changement de perception sur celles-ci ;
cela n’est pas le fait de l’hégémonie américaine, ni de la massification et la standardisation du marché des œuvres culturelles ;
le téléchargement illégal, principalement, menace l’œuvre créatrice quant à son entreprise, son intention, et sa diversité.
il faut repenser l’œuvre d’art à l’époque de la reproductibilité potentiellement infinie, sans coût.
«
opérateurs de télécommunication sont financés par les contenus – via l’utilisation sans droit des œuvres – ets’enrichissant aux dépens des industries culturelles » ;
Or, l’ensemble de « l’écosystème » précité est menacé par la « cyber-gratuité », découlant du recours généraliséaux téléchargements illégaux, via une multitude de logiciels et de sites Internet, étant entendu que cette attitudeest favorisée par les fournisseurs d’accès à Internet.
Pour éviter toute confusion l’auteur insiste sur la « bonnegratuité » (logiciels libres) et la mauvaise (téléchargement illégal).
La base, essentielle, de tout ce raisonnement est que celui qui créé a des droits fondés sur le travail qu’il aincorporé à ses œuvres, et qui constituent une extension de sa personnalité.
II.
La gratuité inhérente à l’Internet participe de la révolution de la connaissance, d’intérêt généralIl faut voir la gratuité comme une externalité positive .
La gratuité relative des œuvres n’affecte en rien la propriété intellectuelle ; d’autres problèmes bien plus importantsl’affectent : les mesures techniques de protection liés a certains contenus achetés, alors que les catalogues illégauxsont plus fournis, plus fluide, car ils ne contiennent pas de MTP.
Egalement, la perception de la valeur d’une œuvre,à l’aune du Web 3.0, est délicate.
Les MTP sont des dispositifs techniques de gestion numérique de droits imposantdes restrictions à l’utilisation d’une œuvre, et parfois un même un « verrouillage numérique » abusif.
Les MTP sont àgéométrie variable : dispositif anti-copie, dispositif restreignant le nombres de copies, MTP imposant le recours àune plateforme exclusive d’un seul type de lecteur, dispositif d’acquisition-vérification de licences d’utilisation ..
lesexemples sont nombreux.
Avec l’ouverture des catalogues, d’ailleurs de plus en plus riches, des plateformes tellesque virginmusic ou emusic store, sans DRM.
Corrélativement, il devient de plus en plus difficile de téléchargerillégalement des contenus car la complexité du procédé s’amplifie .
Aux termes d’un simple bilan coûts/avantage, leconsommateur lambda a désormais de plus en plus tendance à porter son choix sur les plateformes légales detéléchargement précitées.
L’auteur écrit : « Une étrange et sainte alliance de jeunes internautes et de vieux contestataires soutenus par lesindustries des télécoms et de l’accès à internet) a entonné l’antique refrain de la noble culture gratuite contrel’infâme brouet des marchands, de l’économie généreuse du don contre la rente immorale du profit, de la relationlibre et fraternelle contre l’échange aliéné » ; il se trompe, ces réactions véhémentes et multiformes doivent êtreregardées comme celles de consommateurs insatisfaits.
De la même manière, le grand débat que lance l’auteur sur des schémas d’opposition politiques et économiques, estbasé sur des exemples factuels, ponctuels aboutissant à des schémas généralisés, et donc biaisés : « (…) de beauxesprits français, altermondialistes, audionautes, lecteurs des Inrocks, de Libé, ou de Que Choisir, conspuentdavantage que jamais le règne de la marchandise dans la culture, plaidant pour un accès libre et gratuit auxcréations qu’ils antinomiques de la loi du profit ».
On ne comprend pas pourquoi l’auteur oppose les hyper libéraux /anti modernes, quant, encore une fois, il est juste question de consommateurs.
« Le vol est un travail comme un autre, et souvent plus difficile qu’un autre, sans même parler des risques » [TristanBernard] : Proxys, firewall, routeurs, configuration des ports / débits / cryptage, brouillage de la connexion :l’utilisateur averti des risques doit s’armer de patience, et doit mettre en œuvre des moyens importants pourparvenir à télécharger convenablement, de manière relativement anonyme et sécurisée.
Gratuité ?!A cela s’ajoute lefait que les « délinquants » ont souvent conscience d’avoir pu saisir une aubaine ces deux dernières années.
Laprolifération des échanges durant cette période a considérablement enrichit la culture musicale etcinématographique des bénéficiaires.
Souvenons-nous : à la question « qu’écoutes tu comme musique ? », il y a 5ans on nous répondait la le rock, ou la musique française, ou à la limite la soul, la funk et le hip-hop.
Maintenant, onnous répond « de tout ! » : l’appétit des audionautes a augmenté, sachant que ceux-ci se reportent désormaismajoritairement sur les plateformes payantes.
Conserver ce semblant de gratuité, c’est conserver un semblant deliberté face à des majors délivrant les contenus du moins disant culturel, à un droit de la propriété intellectuelle deplus en plus formaliste, à des campagnes de publicités débridées….
Bref, aux doléances du Consommateur.
Quandl’auteur écrit : « Notre pays qui fut la patrie de l’exception culturelle avant de devenir le paradis du piratage », ildoit y être rétorqué que le cadre juridique s’y oppose expressément, et que l’évolution actuelle du marché lecontredit.
• D’une part, le cadre législatif instauré pénalise le téléchargement, piratage, en ce inclus le contournement desMTP : la loi dites DADVSI et ses décret d’applications dont la plupart restent à venir, la loi dites GODRAIN, laconvention cybercriminalité… • D’autre part, on constate un report massif des audionautes vers les plateformespayantes.
Le lobbying actuel de l’industrie culturelle en arrive à devenir détestable lorsqu’il se porte sur la diffusion musical enstreaming : radio.blog, pandora...
Car l’important c’est de ne pas payer la découverte, voir un titre, afin ensuite, lecas échéant, de télécharger l’album avec la pochette, les titres préenregistrés, les balises id3 implémentées…L’audionaute accorde beaucoup d’importance à l’organisation de sa bibliothèque musicale.
Il va parfois être amené aacheter 2 fois le même titre, ou a télécharger plusieurs fois le même album, à cause d’un crash du system, d’uneperte de données, d’une mauvaise organisation et gestion de ses fichiers (c’est pourquoi on évite de compliquerencore plus les choses avec des fichiers contenant des MTP).
Il est regrettable que l’auteur opère la comparaisonsuivant, compte tenu de la nouveauté, de l’evolutivité et de la complexité du phénomène P2P : « C’est un peu.
»
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- Il est vrai que, dans les démocraties, le peuple paraît faire ce qu'il veut : mais la liberté politique ne consiste point à faire ce que l'on veut.
- « Et la plupart des hommes, encore qu'ils aient assez d'usage du raisonnement pour faire quelques pas dans ce domaine (pour ce qui est, par exemple, de manier les nombres jusqu'à un certain point), n'en font guère d'usage dans la vie courante [...]. » Hobbes, Lêviathan, 1651. Commentez.
- SAINT-EXUPERY, Antoine de (29 juin 1900-31 juillet 1944) Ecrivain, aviateur Après un échec au concours d'entrée à Navale, un autre à celui de Centrale et une inscription aux Beaux-Arts, Antoine de Saint-Exupéry passe son brevet de pilote en 1921.
- SAINT-EXUPERY, Antoine de (29 juin 1900-31 juillet 1944) Ecrivain, aviateur Après un échec au concours d'entrée à Navale, un autre à celui de Centrale et une inscription aux Beaux-Arts, Antoine de Saint-Exupéry passe son brevet de pilote en 1921.
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