« Nous ne prendrons jamais le faux pour le vrai tant que nous ne jugerons que de ce que nous apercevons clairement et distinctement. » Descartes, Principes de la philosophie, 1644. Commentez cette citation.
Publié le 17/01/2022
                            
                        
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                                «
                                                                                                                            auteur, et à quel point il a pris acte de la suspicion que la révolution galiléenne avait jetée sur les sens (qui nousont assuré que le soleil tournait autour de la Terre) et sur ce que la science avait cru pouvoir démontrer.
« Mais aussitôt  après je pris  garde  que, cependant  que je voulais  ainsi penser  que tout  était  faux,  il fallaitnécessairement que moi, qui pensais, fusse quelque chose.
                                                            
                                                                                
                                                                    Et remarquant que cette vérité : je pense donc je suis,était  si ferme et  si assurée,  que les plus extravagantes  suppositions des sceptiques  n'étaient pas  capables del'ébranler,  je jugeai  que je pouvais  la recevoir,  sans scrupule,  pour le premier principe  de la philosophie  que jecherchais.
                                                            
                                                                                
                                                                    	»	
Il y a un fait qui échappe au doute ; mon existence comme pensée.
                                                            
                                                                                
                                                                    Que ce que je pense soit vrai ou faux, je pense.Et si je pense, je suis.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le néant ne peut pas penser.
                                                            
                                                                                
                                                                    La première certitude que j'ai est donc celle de mon existence,mais comme  pure pensée, puisque, en  toute rigueur, je n'ai pas encore de preuve  de l'existence de mon corps.Quand bien même je nierais que le monde existe, que mon corps existe, que je puisse penser correctement, je nepourrais remettre en cause ce fait : je pense, et par suite, je suis.
                                                            
                                                                                
                                                                    La volonté sceptique de douter de tout, l'idéequ'aucune vérité n'est accessible à l'homme, se brise sur ce fait : je pense.
                                                            
                                                                                
                                                                    Voilà le roc, voilà l'argile.
                                                            
                                                                                
                                                                    Voilà le pointferme grâce auquel  j'échappe à la noyade dans l'océan  du doute, par lequel je retrouverai  la terre ferme de  lascience vraie.
La difficulté provient de l'interprétation à donner à ce « 	je ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Il n'est pas l'individu concret.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ce n'est pas 	Descartes	,	homme du XVII	ième 	siècle, c'est tout individu pensant qui peut dire « 	je pense donc je suis	 », pour peu qu'il refasse,	pour lui-même, l'expérience entreprise.
Ce « 	je » est, par définition, désincarné ; tout ce que je peux affirmer, à ce moment, de l'itinéraire cartésien, c'est	mon existence comme pensée, puisque, répétons-le, je dois encore, temporairement, nier l'existence du corps.
Les deux  conséquences  majeures que 	Descartes	 tire  de sa  découverte  sont d'une  importance  cruciale pour	l'histoire de la philosophie.	
D'une part 	Descartes	 montre que  la nature de  la pensée et celle de  la matière sot  différentes.
                                                            
                                                                        
                                                                    Ce  qu'on	nomme dualisme : « 	Je connus de là que j'étais une substance dont toute l'essence ou la nature n'est que de	penser […] En sorte que moi, cad l'âme par laquelle je suis ce que je suis, est entièrement distincte du corps.
                                                            
                                                                                
                                                                    	»	Le corps,  en effet,  n'est qu'une  portion  de matière,  ayant une forme,  et susceptible  de recevoir  dumouvement.
                                                            
                                                                                
                                                                     La pensée est  radicalement  différente, c'est la faculté de concevoir, imaginer,  sentir, vouloir.Descartes	 ne nie pas que –en l'homme- il y ait interaction du corps et de la pensée, et il consacrera même un	ouvrage, « 	Les Passions de l'âme	 » (1649), à ce qu'on nommerait aujourd'hui biologie des passions.
                                                            
                                                                                
                                                                    Mais il	jette grâce au dualisme les bases de la science moderne, en limitant la physique à l'étude de la matière et deses propriétés.
                                                            
                                                                                
                                                                     Il faut  se souvenir  qu'	Aristote	 considérait  l'étude de l'âme  comme  le couronnement  de la	physique, et que Pascal aura à batailler contre l'idée que la « 	nature a horreur du vide	 », comme si la matière	était animée d'intention.
D'autre part, dans l'expérience  du « 	cogito 	», du « 	je pense	 », je prends conscience de moi-même comme	pensée.
                                                            
                                                                                
                                                                    Cela amènera notre auteur  à identifier pensée et conscience, ce que  contestera, outre 	Leibniz	 &	Spinoza	, Freud	.	
 
Avec le « 	je pense donc je suis	 », 	Descartes	 place la conscience, le sujet, à la  racine de toute connaissance	possible.
                                                            
                                                                                
                                                                    La conséquence essentielle est le primat de la conscience, et sa différence d'avec la matière.
                                                            
                                                                                
                                                                    Redonner àl'homme une place dans un univers infini et vide de Dieu, assurer la dignité de la conscience, et jeter les bases de lascience moderne, tels sont les objectifs que la métaphysique cartésienne s'est assignée..
                                                                                                                    »
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