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Où est allé Dieu ? Je vais vous le dire ! Nous l'avons tué - vous et moi ! Nous sommes tous ses assassins ! Nietzsche. Commentez cette citation.

Publié le 17/01/2022

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« N\'avez-vous pas entendu parler de cet homme insensé qui, ayant allumé une lanterne en plein midi, courait sur la place du marché, criant sans cesse: lé_ cherche Dieu ! Je cherche Dieu ! - Et comme là-bas se trouvaient précisément assemblés beaucoup de ceux qui ne croyaient pas en Dieu, il provoqua une grande hilarité. L\'a-t-on perdu ? dit l\'un. S\'est-il égaré comme un enfant ? dit un autre. Ou bien se cache-t-il quelque part ? A-t-il peur de nous? S\'est-il embarqué? A-t-il émigré? [ ... ] L\'insensé se précipita au milieu d\'eux et les perça de ses regards. Où est allé Dieu ? cria-t-il, je vais vous .le dire! Nous l\'avons tué - vous et moi! Nous sommes tous ses assassins ! »
Comment avons-nous pu vider la mer ? Qui nous a donné l\'éponge pour effacer l\'horizon tout entier? Qu \'avons-nous fait, à désenchaîner cette terre de son soleil ?

« 1 i Dieu I 65 Que Dieu ait été mis à mort.

en la personne de son fils et que ce soient les hommes qui en portent la responsa­ bilité, ce n'est rien d'autre que ce qui est relaté dans le · Nouveau Testament.

Mais le Dieu dont l'« insensé» proclame la disparition, à la différence de celui des chrétiens, n'est promis à aucune résurrection : «N'entendons-nous rien encore du bruit des fossoyeurs qui ont enseveli Dieu ? Ne sentons-nous rien encore de la putréfaction divine? - Les dieux aussi se putréfient! Dieu est mort! Dieu reste mort! » C'est tout l'ordre du monde qui se trouve ainsi boule­ versé, et ceci sans même que s'en apèrçoivent ceux: qui, .

dans le confort de leur foi ou de leur athéisme conven­ tionnels, se révèlent incapables de saisir la nature véri­ table de l'événement dont ils sont les contemporains.

La civilisation occidentale tout ·entière définie par le christianisme,, voit tout à coup se dérober sous elle le socle sur lequel elle était fondée.

D'abord source d'effroi; la disparition de Dieu est, en fait, pour Nietzsche; le seul lieu possible d'une éven- .

tuelle et définitive libération de l'individu.

Il n'a cessé, en ~ffet, d.ans ses œuvres, de dénoncer ce que, dans· L'Antéchrist (1895), il nomme le « monotono­ théisme »: religion d'esclaves débouchant, dans l'ordre de la morale, sur ce que, dans l'ordre du politique, la démocratie a réalisé, à savoir l'abaissement de tous, la ·dilution de chacun dans le troupeau.

Devant l'énormité d'un crime sans pardon, l'homme n'a d'autre possibilité que de devenir1ui-même le dieu qu'il a assassiné, ce «surhomme» dont toute l'œuvre nietzschéenne proclame la grandeur et célèbre l'avène­ ment:. »

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